Henri Dumas
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Libéral convaincu, je tire des expériences de ma vie une philosophie et des propositions.
Le tout sans prétention de vérité.
Mon blog : www.temoignagefiscal.com
Entre ce qu'on lit et ce qu'on vit
Audience de l'article : 3789 lecturesJe lis de nombreux articles ou billets traitant de la crise, du libéralisme, de la planification, des banquiers, des riches, des classes moyennes, des pauvres, de la société, de ma vie, quoi… Tous ces articles sont documentés, étayés, argumentés, accompagnés de preuves chiffrées indiscutables, sous forme de tableaux ou de courbes.
Je lis aussi différentes propositions pour sortir du marasme, pour retrouver la joie de vivre, de créer, de prospérer et d'espérer. Ces propositions sont séduisantes, elles aussi. Certaines paraissent si évidentes que l'on se demande pourquoi elles ne sont pas mises en œuvre.
Finalement, la situation est comprise par tous, chacun peut avoir facilement accès au diagnostic et aux remèdes. Tout est donc complètement accessible, y compris aux êtres ordinaires dont je fais partie.
Ce que je vis
Je vis une dépendance à une élite hypocrite, égoïste, cynique, vénale et corrompue.
Je vis un pillage de mon énergie, un vol de mes biens, des atteintes constantes à ma liberté, un enfermement psychologique dont je souffre journellement.
Je vis un discours irréaliste et falsifié qui m'est imposé en tout, et pour tout.
Je vis une inversion perverse de la pensée, qui est instillée par cette élite, que les "braves gens (dont moi-même si je n'y prends garde)" croient être leur pensée personnelle. Alors qu'il s'agit d'une manipulation, échappant à toute logique, qui prend sa réalité du fait de sa complexité apparente et de la bassesse des sentiments utilisés pour la faire fructifier, notamment la jalousie.
Par exemple, les terriens que l'on convainc de protéger la méditerranée en limitant la liberté des plaisanciers, alors que la pollution de cette mer vient à 90% de la terre (bassin rhodanien) donc d'eux et que les plaisanciers accusés ont une influence infinitésimale à ce sujet.
Par exemple, les politiques qui se sont arrogés tous les droits d'urbanisme au motif du bonheur des citadins, alors que, l'œil rivé sur leurs bureaux de vote, ils ne poursuivent que leurs intérêts électifs par la sélection des couches sociales qu'ils dirigent vers tel ou tel quartier en vue de leur réélection.
Ou encore, la tarte à la crème de la santé gratuite pour tous et de la soumission des médecins à cette folie, alors que cela n'a de sens que pour les indigents, les autres pouvant parfaitement se payer des assurances privées.
Je suis bien conscient que ces exemples sont complètement décalés du problème. Ils sont si réduits, alors que le problème est si vaste, que l'incohérence est partout, totale, que le bon sens a été éradiqué.
Alors, voyons plus large
Une société ne vaut que par le choix qu’elle fait de ses élites, de ceux qui vont l’animer, la diriger. Toutes les “qualités !!!” de nos élites, dont j'ai parlé plus haut, sont naturellement incluses dans tous les groupes sociaux, le drame survient lorsqu'elles deviennent la norme de ceux qui prennent le pouvoir et sont acceptées (voir espérées) par ceux qui le subissent. Comme la majorité des membres du groupe n’a ni les moyens ni le temps de détecter ces perversions et fait naturellement confiance aux dirigeants, elles s'épanouissent.
Comment une société peut-elle soudain voir son élite se pervertir si radicalement ?
Je vous propose de réfléchir à partir du très beau livre de Ken Follett, "Les piliers de la terre". Dans cette saga du 12ème siècle, les trois piliers du pouvoir, la pensée, la force et l'économie sont entre les mains de personnages indélicats.
La pensée a été accaparée par les religieux qui, au nom de l'égalité devant Dieu, vont diaboliser toute curiosité, vont persécuter tous ceux qui pensent… autrement.
La force est entre les mains de la noblesse, qui peut en user à sa guise, sans avoir de comptes à rendre. Elle considère notamment que tout est à elle, rien à ses sujets. Les tribunaux lui sont dévoués.
L'économie est entre les mains des corporations, nul ne peut y accéder librement.
Les trois pouvoirs liés inventent des chimères effrayantes pour terroriser et ainsi dominer leur population.
Cette situation est totalement semblable à la nôtre. Nous voyons notre pensée accaparée par une idéologie égalitaire, qui diabolise et exclut. Nous voyons la force publique entre les mains d'une élite dont nous connaissons les travers et notre économie captée par quelques uns. Ensemble ces trois pouvoirs distillent des chimères dont l'horreur nous effraie et nous culpabilise, ce sont : l'égalité, l'écologie, la fin des ressources, la guerre totale, etc…
Dans le roman de Ken Follett, les héros, tel David contre Goliath, vont gagner. Mais, dans le vrai 12ème siècle, c'est l'invasion, la ruine et la mort qui attendent les sociétés dont les élites se sont perverties, entrainant la stagnation, puis le repli et enfin l'échec de leur pays.
Il serait trop long, dans ce billet, d'énumérer les raisons qui donnent le pouvoir à des élites corrompues, mais deux choses sont sures :
- Ce type de situation ne peut en aucun cas se solutionner par l'intelligence, la seule issue est l'échec total, en espérant le moins de dégâts possibles.
- Ce genre d'élite est rarement courageux, dès la survenance de l'échec ils s'enfuient laissant la place à ceux qui affronteront la réalité et que l'on appellera plus tard "héros".
Alors, qu'on en finisse, le plutôt sera le mieux.
Cordialement. H. Dumas
10 commentaires
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vendredi, 19 octobre 2012 00:40
Posté par
alex6
Le bonheur est un concept donc il n'y a pas de definition absolu de ce qu'il recouvre. En gros, chacun a sa definition du bonheur et y met ce qu'il veut, c'est ce qui fait la richesse des individus.
Peut-on alors ne pas croire a son propre bonheur? Je ne sais pas. Sans doute qu'au-dela d'un certain nombre de catastrophes, ca devient de plus en plus dur. Reste qu'une partie de notre destin est entre nos mains, ou en l'occurence entre les mains de ceux qui pretendent savoir ce qui est bon pour nous. Le levier d'action sur cette partie du bonheur est enorme et je ne suis pas loinde penser que le reste suit naturellement.
Enfin bon, c'est plus une discussion a avoir en terrasse avec vue sur l'ocean (l'ocean est un fantastique catalyseur mental je trouve) et un petit verre de vin local a la main. Si d'aventure vous passez en oceanie, c'est une invitation ;-) -
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mercredi, 17 octobre 2012 22:01
Posté par
alex6
"Je respecte les contraintes de vos expatriations et le courage qu'il faut pour partir, mais je crains que ce ne soit qu'une solution momentanée, vous restez français pour vous, mais surtout pour les autres."
Les contraintes sont purement "conventionnelles". Les gens croient beaucoup trop a la valeur de la matiere. En realite, une vie tient dans une grosse valise, le reste est superflu, on s'en rend compte quand il faut faire le tri (et ca fait un bien fou de se debarrasser de tout le superflu)
Pour ma part, ma vie tient dans la tete de mes proches, dans quelques bouquins et mon ordinateur portable (plus un disque externe de sauvergarde) Tout le reste se vend, se rachete, s'echange. Je n'ai presque aucun meuble chez moi, un interieur epure de toute babiole inutile.
Sur le fond, oui on reste francais. Oui on reste attache a ce que notre pays d'origine a pu creer de beau, a certaines valeurs et qualites bien specifiques a l'hexagone. Mais ces valeurs se retrouvent ailleurs, elles sont au final tres universelles.
Ayant desormais la double nationalite franco-australienne, je me sens autant attache a mon nouveau pays qu'a mon ancien. Et j'espere bien decouvrir d'autres pays encore mais revenir en France, je ne le ferais que sous de fortes contraintes externes (et je pense que j'y serais franchement malheureux)
Au final Henri, il est essentiel d'etre en accord avec son environnement. Le bonheur est impossible sans cela. -
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mercredi, 17 octobre 2012 05:34
Posté par
alex6
Oui zoulou2, je comprends bien. Le celibataire en France, c'est LE gogo par excellence. En famille, disons que ca se voit un peu moins.
Il est effectivement fondamental de comprendre qu'en tant qu'individu, il n'y a strictement aucune chance de pouvoir changer la donne pour que cela ait un impact sur sa propre vie.
Aussi juste que soit l'analyse liberale de la situation, il n'y strictement aucune chance de voir ces solutions a l'oeuvre et cela dure depuis tres longtemps.
Qu'y a-t-il de pire que de se rendre compte, vers 50-60ans que l'on a gache sa vie a essayer de changer les choses et que rien n'a bouge?
Il faut cultiver son jardin et partir vivre la ou on vous laisse le faire. En France, la pollution intellectuelle ambiante est beaucoup trop forte pour que cela soit possible. Ceux qui ont quitte le pays comprennent ce que j'entends par la. -
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mercredi, 17 octobre 2012 05:25
Posté par
zoulou2
@alex6
Je suis d'accord aussi, 15 ans que je n'ai pas mis de reveil le matin, et pas pris le metro a 7h du mat, ou tout le monde fait la gueule.
Moi je suis partis de France, purement financierement, quand tu est celibataire blanc, tu paye pour tout et t'as le droit a rien ! (je m'en suis rendu compte quand je suis arriver a HK pour la 1ere fois pour des vacances, j'ai vu qu'on se faisaient enc.. a sec en france) (Quelques voyages pour voir ce que je pouvais faire, et bye bye la France).
Ce que je veux dire, c'est que le blabla, ne sert a rien, d'autres ont essaye avant: Reecoutez les sketch de Coluche sur les fonctionnaires et les politiques, bref 30 ans apres tout est pareil).
Quelles differences entre les oiseaux et les hommes politiques ? : les oiseaux eux s'arretent de voler de temps en temps. (Coluche) -
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mercredi, 17 octobre 2012 04:25
Posté par
alex6
@zoulou2,
"faire du fric" ou autre chose. Comme pouvoir profiter de la vie et de sa famille parceque l'on peut se permettre de travailler moins, ou parceque l'on peut bien vivre sur un salaire.
Les Francais pensent toujours que l'on se casse pour des raisons purement financieres alors que je trouve que c'est surtout la liberte et la qualite de vie qui est bien plus elevee ailleurs qu'en France.
Jamais ete aussi heureux que depuis que je ne me tape plus les depressifs, les raleurs et les envieux en tout genre. -
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mercredi, 17 octobre 2012 01:44
Posté par
zoulou2
Totallement d'accord avec @Alex6 (plus de 15 ans que j'ai quitte le pays des taxes).
Partez a l'etranger, faites du fric, et revennez en France quand tout seras ecroule, vous pourrez tout racheter pour une bouchee de pain. -
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mercredi, 17 octobre 2012 00:56
Posté par
alex6
J'apprecie vos ecrits mais ne comprend pas bien.
Si vous ressentez un tel malaise dans ce pays, pourquoi ne pas le quitter? Il n'y a pas d'autres philosophies valables que celle qui prone de s'occuper de son bonheur et d'essayer au mieux de faire le bien dans sa sphere d'influence privee.
Partant de la, il faut laisser tomber la lutte contre le systeme, sauf si l'on peut en tirer un avantage pour son propre bien (cf ci-dessus) Tout le reste, incluant le pouvoir, la recherche du bonheur materiel ne mene a rien.
Le temps passe, il est completement inutile de s'encombrer l'esprit avec des combats de principe. Considerez que vous avez perdu, tirez un trait sur l'aspect materiel des choses et repartez a zero, ailleurs ou vos efforts seront recompenses. Vos billets montrent que vous en avez la capacite, reste a trouver l'envie. Bon courage en tout cas. -
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mardi, 16 octobre 2012 17:23
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Le Banquier
Excellent !
Même si c'est un peu la déprime là...