H16
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Je suis naturellement grand, beau, j’ai le teint buriné par le soleil et le sourire enjôleur et des mocassins à gland, un très gros zizi et une absence totale de lucidité sur mes qualités et mes défauts !
J'ai un blog sur lequel j'aime enquiquiner le monde : Petites chroniques désabusées d'un pays en lente décomposition...
Tempête de couacs communicationnels chez nos dirigeants
Audience de l'article : 1273 lecturesEn effet, depuis plusieurs années maintenant, la façon dont les gouvernements successifs emploient des équipes de professionnels pour tailler leur communication vers le citoyen laisse pantois. Sous Chirac, on se demandait assez régulièrement ce qui pouvait bien se passer dans la tête de ces équipes pour laisser ainsi le Chef de l’État ou ses ministres sortir les bêtises qu’ils sortaient. Sous Sarkozy, on est passé de déclarations idiotes régulières à systématiques, où primait toujours le choix du slogan qui claque sur celui du message qui porte.
Peu, sous Hollande, pensaient qu’on relèverait le défi d’aller encore plus loin dans le délitement de la parole politique et de l’expression médiatique du gouvernement ou du Chef de l’État. Pourtant, ils eurent raison. Depuis que François le pédalomane a pris sa location élyséenne, la communication, tant en provenance du château que de Matignon, est devenue une vaste blague consternante où chaque petite phrase contient son pesant de cacahuètes en n’importe quoi finement raffiné.
La communication numérique, bien sûr, nous aura gratifié de grands moments de #LOL invraisemblable. On se souviendra des meilleures productions du Service d’Information du Gouvernement, avec les détournements pathétiques de Games of Thrones, de mèmes internets divers ou de House of Cards en passant bien sûr par le Seigneur des Anneaux, ou les plus belles pages web ou vidéo de France.fr. Même le nouveau logo de l’Élysée, réalisé à grands frais, laisse plutôt songeur.
Dernièrement, c’est un clip sur le harcèlement scolaire commandé par rien d’autre que le ministre de l’Éducation Nationale, Najat Vallaud-Belkacem, et pourtant réalisé par des professionnels, qui tourne en jus de boudin. Disney et Mélissa Theuriau se sont donc employés à vouloir montrer ce que pouvait être le harcèlement moral à l’école, et, sans doute touchés par la grâce ministérielle ou coachés on ne sait pas trop bien comment, aboutissent à nous délivrer une vidéo consternante qui ne parvient qu’à déclencher du facepalm en tempête, tant chez le spectateur que chez les corps enseignants, particulièrement remontés de la présentation catastrophique qui est faite du contexte scolaire dans lequel s’inscrit ce clip navrant.
En effet, si, en première analyse, on pourrait vaguement être touché par l’histoire caricaturale du petit bonhomme devenu souffre douleur d’une classe, on a bien du mal à reconnaître autour une classe moyenne telle qu’on peut encore en voir en France actuellement. Et si le message consiste à pointer du doigt la passivité de l’enseignante, difficile d’en faire une généralisation, tout comme il semble effarant que ce soit une élève, une enfant, donc, qui s’occupe d’en parler au souffre-douleur, le rôle des adultes étant purement et simplement gommé.
Un tel clip représente une franche erreur de communication, et il est impossible de ne pas se demander dans quelle mesure cette erreur n’appartient pas au ministère de tutelle, et plus particulièrement à Najat ou son cabinet qui ont piloté cette communication affligeante.
En fait le gouvernement et le chef de l’État devraient arrêter de communiquer.
Non seulement, ils ne sont pas doués du tout pour l’exercice, mais chacune de leurs tentatives revient à préparer un piège qui se referme presque systématiquement sur eux-mêmes. Prenez le dernier exemple en date, celui de la visite « impromptue » de Hollande chez une habitante de Lorraine : la communication bien rodée, destinée à le faire passer pour un président proche des gens, tourne actuellement à un Lucettegate carabiné alors qu’on apprend que tout avait été si minutieusement préparé que l’exercice tenait tout simplement de la mise en scène complète plus proche du Village Potemkine que les séances d’accordéons giscardiennes, pourtant passablement ringardes et préparées.
Bref, là où une certaine commisération pourrait s’installer pour des communicants moyens malheureusement en butte à des événements extérieurs contraires indépendants de leur volonté, aucune pitié ne pourra jamais naître d’erreurs et de boulettes comiques que l’équipe actuelle accumule sur des événements qu’ils provoquent eux-mêmes.
Ainsi, comment ne pas éprouver le plus grand des mépris pour les accumulations de communications tonitruantes sur la COP21 alors même que les échecs s’ajoutent les uns aux autres et que le peuple n’y croit plus ? Comment ne pas éprouver le même dédain lorsqu’on les voit se débattre pour tenter de limiter les dégâts d’une communication socialiste catastrophique à l’approche des régionales, alors que ce sont ces mêmes équipes, ces mêmes politiciens roués qui ont déplacé à ces dates ces élections en croyant s’assurer des meilleurs auspices électoraux ? Comment ne pas éprouver le plus grand des mépris pour ces clowns lorsqu’on les voit se débattre dans les affres de leurs contradictions vis-à-vis de l’impôt ?
Parce qu’il en faut, du culot, pour d’un côté tabasser les contribuables français, et de l’autre, tenter de faire croire qu’on va limiter la distribution de coups. Admirez la consternation des médias pourtant acquis à la cause socialiste, se chargeant d’expliquer la boulette pourtant largement prévisible que nos gouvernants ont laissé passer, s’installer et exploser dans leur museau à quelques semaines d’élections qui s’annoncent à peu près perdues.
Regardez les pathétiques simagrées du Premier ministre qui tente de faire oublier la cuisante disparition de l’exonération de l’impôt qu’il avait entérinée précédemment sur les retraités modestes.
Regardez patauger ce pauvre éléphant socialiste d’Eckert lorsqu’il s’agit d’expliquer qu’on va rembourser ces retraités, dont certains sont proches de la ruine suite aux nouvelles dispositions fiscales : et quelle belle défense lorsqu’il explique que la décision initiale fut prise par le concurrent Sarkozy ! Car bien sûr, annuler des idioties du précédent mandat est impossible, même si ce même Eckert et ces mêmes ministres en furent pourtant capables pour tant d’autres dispositions (y compris fiscales).
Et alors que cette histoire de retraités nouvellement imposables n’est même pas bouclée, on apprend que Bercy est obligé, toujours en catastrophe, de revoir ses petits calculs pour éviter le naufrage politique suite au remaniement à la hache de l’Allocation Adulte Handicapé.
Oui, décidément, le gouvernement, le Chef de l’État et les politiciens en général devraient se garder de communiquer. Outre l’évidente panade dans laquelle ils se mettent si joyeusement, chacun d’entre eux, à chaque fois qu’il ouvre son bec, avilit la fonction qu’il occupe, insulte l’intelligence des citoyens qu’il représente et auxquels il s’adresse, et augmente inexorablement la dose de honte et de mépris qu’il inspire à tout le reste du monde.
Un jour, ils « communiqueront » une fois de trop. Je serai le dernier à les plaindre de ce qui leur arrivera ensuite.
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