H16
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Je suis naturellement grand, beau, j’ai le teint buriné par le soleil et le sourire enjôleur et des mocassins à gland, un très gros zizi et une absence totale de lucidité sur mes qualités et mes défauts !
J'ai un blog sur lequel j'aime enquiquiner le monde : Petites chroniques désabusées d'un pays en lente décomposition...
Hamon, toujours en liberté, s’attaque aux cessions d’entreprises
Audience de l'article : 1483 lecturesOui, c’est bien Benoît Hamon qui s’agite un peu pendant que les vents déchaînés soufflent sur l’actualité. Et c’est difficile de faire entendre sa petite voix au milieu du déferlement de bêtises médiatiques qui tente de cacher la grogne du peuple contre les mesures consternantes d’un gouvernement aux abois. Comment, en effet, exister aux yeux du public alors que des otages sont libérés, d’autres sont tués, que Taubira est insultée (pas comme Marion Maréchal-Le Pen mais presque !), que S&P abaisse la note de la France ou que la Bretagne gronde ?
D’autant que les faits d’armes du petit Benoît ne sont pas franchement brillants, loin s’en faut. On se souvient que le petit délégué à l’Économie Bidule & Truc avait déjà tenté de faire parler de lui en fourrant son nez dans un certains nombres de pratiques de consommation, puis en essayant de convaincre tout le monde que les coopératives collectivistes, c’est trop de la balle, en pure perte. D’une part, il était resté l’obscur tâcheron qu’il n’a jamais cessé d’être depuis ses années Banania pendant lesquelles il apprendra à ne pas cirer les bancs de la fac en « s’engageant en politique », ce qui lui aura permis d’éviter tout travail dans lequel des résultats tangibles sont attendus. D’autre part, les Français ne s’étaient pas rués sur les SCOP (oh, voilà qui est surprenant) et n’ont absolument rien eu a foutre de ses élucubrations sur ses bidouillages législatifs pour encadrer leur consommation.
Mais il faut comprendre que le petit Benoît ne renoncera pas : il est passé par toutes les étapes indispensables d’avilissement, de petits arrangements, de veuleries habituelles et de compromissions douceâtres qui aboutissent à créer le politicien très moyen français qu’il est devenu, avec cet éclat si particulier du charbon qui, sous l’intense pression des autres chacals politiciens et des médias, deviendra un magnifique morceau de charbon écrasé. Dès lors, il s’obstine et comme dans son esprit, l’entreprise et le patron restent tout de même les ennemis de caste à abattre, il s’attaque à présent à l’un des aspects les plus insupportables pour lui : la cession des entreprises d’un groupe de propriétaires à un autre.
Vous n’en avez bien sûr que très peu ou pas du tout entendu parler. C’est normal : la presse, toute occupée qu’elle était avec les bananes de Taubira et le pedigree de Marion Maréchal Le Pen (ou l’inverse), ne s’est guère penchée sur la pourtant fort intéressante proposition de loi que le Délégué tente à nouveau de faire mousser. En substance, il essaie donc de propulser avec ses petits bras malingres son beau projet d’économie sociale bidule, solidaire truc et festive machin dans laquelle on trouve notamment le désir d’imposer aux patrons un nouveau droitd’information préalable des salariés en cas de transmission d’une entreprise.
Comme d’habitude, le raisonnement socialiste est le suivant : puisque sans les salariés, l’entreprise ne fonctionnerait pas, ces derniers ont leur mot à dire si les actionnaires ou le patron décident de revendre leurs part à d’autres. Le raisonnement inverse, à savoir que sans le patron et son apport initial de risque, d’intelligence et de fonds, il n’y aurait ni entreprise, ni salariés, n’est évidemment d’aucune utilité pour l’économie sociale bidule, solidaire truc et festive machin qui se contrefiche comme d’une paire de lunettes noires en écaille bien seventies de ce genre de considérations bassement terre-à-terre, merde à la fin.
Moyennant quoi, les principaux concernés (les chefs d’entreprises, ici) ont commencé à s’inquiéter puis, à la lecture des articles et des propositions, ont pété un nouveau câble. Il faut se rappeler qu’en parallèle de ces gaudrioles pathétiques, les entreprises françaises ont aussi fait face, ces derniers dix-huit mois, à plusieurs bordées de 105mm comme, par exemple, la taxation des plus-values de revente dont le schéma fiscal aura marqué (et fait rire) la planète entière. Bien sûr, dans la bouche du ministre délégué, pleine de ces petits pavés dont l’enfer se sert pour carreler sa cuisine, l’idée même d’obliger les patrons à informer les salariés est à la fois une bonne chose et elle permettra, n’en doutez pas, de sauver ainsi des milliers d’emplois : en imposant aux petites entreprises (moins de 50 salariés) d’informer leurs employés d’une future cession de l’activité par le patron, le ministre espère que les salariés puissent, le cas échéant, se porter volontaire à l’achat, et éviter ainsi des milliers d’emplois détruits parce que personne n’aura cru bon de reprendre la boutique.
Seulement voilà : le petit Benoit est un gros malin (même s’il camoufle habilement ce fait derrière une paire de lunettes noires en écaille bien seventies). D’une part, il a étendu l’information, jusqu’à présent réservée au Comité d’Entreprise pour les sociétés à partir de 50 employés, à tous les salariés, ce qui, on le comprend, va poser de petits soucis de confidentialités lors d’opérations de vente délicates. D’autre part (je vous dis qu’il est malin, le délégué), il a ajouté un délai de réponse des salariés ce qui va considérablement alourdir la procédure entière, déjà pas franchement simple.
Cas amusant : un salarié qui choisit d’aller chez un concurrent et qui est en préavis se retrouve grâce à cet habile dispositif en situation privilégiée pour fournir à ce concurrent de croustillantes informations. Voilà qui aidera à conserver la France dans le peloton de tête des nations qui fusillent si bien l’envie d’entreprendre ; je vous avais dit qu’il était malin, le Hamon. Plus rigolo : si, pour éviter des fuites, le patron qui vend ne souhaite pas informer ses salariés et que tous adhèrent au projet de reprise sauf un, ce dernier pourra, grâce aux dispositifs envisagés, faire annuler la vente dans les deux mois en saisissant la juridiction civile ou commerciale compétente. On imagine ici la nuée de cas délicieux que les tribunaux auront à trancher, vifs au début, morts à la fin. Plus rigolo encore : imaginons qu’un acheteur A se présente spontanément devant l’entreprise B. Il ne pourra finaliser la transaction qu’après un délai légal, nouveau, de deux mois. Si, pendant ces deux mois, un client stratégique C de l’entreprise B décide de se passer de ses produits ou services, ou calanche (un client qui fait faillite, cela peut arriver, oui, même en Fraônce), eh bien … Tant pis, l’acheteur A peut fort bien retirer son offre. Au revoir, acheteur A. Au revoir, client C. Fini, entreprise B. Heureusement, les salariés pourront… Ah non, rien du tout, il n’y a plus rien à racheter. Je vous avais prévenu : le Hamon, il envoie du steak côté bonnes idées.
Comme le remarquait un récent article de Contrepoints sur le sujet, encore une fois, les bidouillages infâmes du ministre délégué démontrent surtout qu’il reste définitivement englué dans sa vision doctrinaire et passéiste de l’entreprise. La souplesse, la confidentialité, choses nécessaires pour la revente de ce genre de biens, semblent avoir été très soigneusement sucées en dehors du projet de loi pour permettre, enfin, de figer l’entrepreneuriat français quelque part entre la fin du 19ème et le début du 20ème siècle, dans ce formol législatif indispensable à la conservation des espèces disparues qu’on rangera sagement dans une France devenue musée des horreurs socialistes qu’il n’aurait jamais fallu commettre.
Mais peu importe, Benoît frétille : si sa loi passe, il aura, enfin, une bonbonne de formol marquée de son nom qui contiendra le tissu de petites entreprises françaises. Trop cool, non ?
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