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Je suis naturellement grand, beau, j’ai le teint buriné par le soleil et le sourire enjôleur et des mocassins à gland, un très gros zizi et une absence totale de lucidité sur mes qualités et mes défauts !

J'ai un blog sur lequel j'aime enquiquiner le monde : Petites chroniques désabusées d'un pays en lente décomposition...

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G20 : un message à peine audible en France

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Ce week-end, il y avait un petit barbecue organisé à Shanghai par les membres du G20. La presse traditionnelle française, heureusement en pleine décompression de fin de semaine, s’est contentée du service minimum, tout en accaparant l’attention de ses lecteurs sur les déboires du président au Salon de l’Agriculture : pendant que, dans une atmosphère feutrée, les argentiers de la planète cherchaient des solutions à la panade dans laquelle ils nous ont mené, tous les yeux français étaient tournés vers la porte de Versailles à Paris.

Oh, bien sûr, il y a bien des choses à dire sur ce qui s’est passé lorsque François Hollande a débarqué au Salon. Mais commenter le malaise paysan, décrire celui du président François aspergé de crottin, c’est surtout étudier les symptômes d’une maladie dont, à la réflexion, on commence à comprendre que les causes se jouent plutôt à Shanghai.

hollande - monde pas facile pas gentil

Le lien, s’il n’est pas évident, n’en est pas moins réel.


Comme bien d’autres secteurs marchands en France, l’agriculture a été soigneusement mise sous assistance respiratoire massive avec d’amples subventions et un assistanat poussé à l’extrême. Les agriculteurs, presque entièrement fonctionnarisés par injection d’argent public (depuis les aides locales en passant par la PAC jusqu’aux connivences multiples entre gros producteurs, industriels et organismes d’État) ne peuvent plus vraiment se passer du goutte-à-goutte de subsides. Et lorsque la situation se tend, lorsque les prix ne vont pas dans le sens planifié, c’est-à-dire décidé par des instances administrés donc faillibles, que les subventions se font plus rares ou plus délicates à obtenir, la douleur du manque monte inexorablement.

Or, c’est bien sur le constat d’une reprise mondiale pâlichonne, voire inexistante, que se sont séparés les membres du G20. Reprise inexistante qui se traduit mécaniquement, pour la France, par différentes difficultés économiques à commencer par des soucis budgétaires au niveau de l’État qui ne peut donc pas continuer le généreux arrosage d’une filière qui ne vit plus guère que grâce à ça. En somme, les problèmes notés à Shanghai ont une conséquence directe dans les pâtures françaises, et, par ricochet, sur les déplacements présidentiels de François Hollande.

Alors oui, bien sûr, on peut comprendre que la presse s’empare plus du sujet agricole et des jets de crottins vers une cible présidentielle que du sujet, bien plus aride, de l’économie mondiale et des constats dressés par le G20. Mais il n’en reste pas moins que la conjoncture économique mondiale est franchement préoccupante et particulièrement volatile compte-tenu de l’actualité : entre le risque que le Royaume-Uni quitte l’Union Européenne, l’afflux des migrants qui fragilise la gestion des frontières européennes et ses relations diplomatiques avec les pays périphériques, Turquie en tête, les chiffres de croissance économique – notamment chinois – récemment revus à la baisse par le FMI, et des bourses mondiales dont tout indique qu’elles se dirigent droit vers une forte baisse de leurs marchés « actions », difficile de trouver réellement de quoi se réjouir.

… D’autant qu’en face de chacun de ces défis, on trouve les mêmes clowns qui étaient déjà là lors des précédentes crises et dont les recettes sont très clairement responsables de l’état général des finances des pays concernés.

Les économistes ont beau jeu, à présent, de constater que les Quantitative Easings n’ont pas apporté les effets escomptés. En substance, en injectant massivement des liquidités, on a peut-être acheté quelques années d’euphorie artificielle sur certains marchés, mais à quel prix ? D’une part, on n’a pas réussi à déclencher la moindre inflation, et on a créé une telle masse de dettes qu’il devient à présent particulièrement délicat de les apurer.

déflation - quand les prix baissent
Pire : ces dettes et ces bidouillages strictement monétaires n’ayant abouti à rien de positif ont été mis en place par les mêmes guignols qui, actuellement, se tâtent vigoureusement pour savoir quelle marche prendre. Pour ces keynésiens en diable, l’inflation constituant l’alpha et l’oméga de la solution d’apurement des dettes, l’actuelle déflation est une calamité abominable. Ne comprenant pas que l’actuelle allocation des capitaux est complètement biaisée par des taux d’intérêt hors de toute réalité, ce sont les mêmes qui ont poussé les banques centrales à baisser tant et plus ces taux au point d’être à présent en territoire légèrement négatif.


L’inflation ne survenant toujours pas, malgré leurs exhortations à consommer, il ne reste plus guère que deux solutions : continuer la descente dans les taux vraiment négatifs, et par voie de conséquence, interdire l’argent liquide, purement et simplement.

Cette interdiction, qui aurait été parfaitement ubuesque  il y a quelques années, est maintenant sérieusement discutée. Le G20 qui vient de s’achever ne conclut pas autre chose : pour ses membres, il ne faudra pas hésiter à utiliser « tous les outils«  pour soutenir l’économie, depuis les réformes structurelles en passant par les relances budgétaires jusqu’aux méthodes les plus invraisemblables.

Et avec des taux franchement négatifs, la suppression du cash est-elle vraiment si invraisemblable ? Non, bien sûr, elle est même nécessaire.

En effet, dès lors que la banque vous fera payer, chèrement, le dépôt de cash sur votre compte en banque, il deviendra intéressant de le conserver plutôt en coffre, sous forme liquide palpable, plutôt que sous forme numérique trop facilement manipulable par un tiers (au hasard : l’État). Cette exfiltration du liquide hors du système consisterait un dernier recours de l’épargnant contre les affreuses bidouilles de nos dirigeants, et représente donc un risque qu’il est facile de limiter en interdisant le cash purement et simplement et en imposant le tout électronique. Bonus non négligeable : l’abolition de l’argent liquide permet de soumettre définitivement les peuples et les citoyens au bon vouloir des États. Ce serait dommage de s’en priver, non ?

Je résume : le G20 vient de s’achever sur des notes particulièrement pessimistes, même si la presse n’en a que peu parlé, et même si, quand elle l’a fait, a présenté de façon presque badine les conclusions et les recommandations de ses apprentis-financiers. En France, elle s’est focalisée sur des événements symptomatiques du malaise qui s’installe, la fermeture des robinets à pognon gratuit commençant à faire des dégâts.

Pendant ce temps, le reste du monde continue à tourner et à ne pas prendre à la légère ce qui se passe sur le plan économique. Certains (au Japon par exemple) ont compris vers où tout ceci mène, et prennent déjà des précautions.

Les Français, malgré l’autisme de leurs dirigeants et la surdité de leurs médias, entendront-ils les messages du reste du monde ?

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