Il faut comprendre la mutation actuellement à l’oeuvre dans l’économie et qui touche en particulier le monde du travail. Dans le monde qui vient il ne s’agit plus de savoir si « François Hollande est attaché au statut » de fonctionnaire. Moi aussi je suis attaché à plein de choses.
J’étais très attaché par exemple aux machines à écrire ou encore aux machines à l’alcool qui servaient à faire des polycopiés… mais l’évolution, la technologie et le temps sont passés par là.
Il en est de même pour le statut des fonctionnaires dans un monde en pleine « ubérisation ». Tout change et les façons de travailler également, il n’y a aucune raison pour la fonction publique d’échapper à cet immense nettoyage!
Lorsque Emmanuel Macron déclare que « on va progressivement entrer dans une zone – on y est déjà d’ailleurs – où la justification d’avoir un emploi à vie garanti sur des missions qui ne le justifient plus sera de moins en moins défendable » il ne fait qu’énoncer une évidence économique, sociale et politique.
Économiquement, la vitesse de mutation des tâches fait évoluer le besoin en organisation de travail : on passe du « travailleur à la définition de poste précise » à « des individus prenant en charge une mission pour une durée déterminée ».
Socialement il va être difficile d’expliquer que tout le monde doit-être hyper-flexible sauf les « gentils-fonctionnaires ».
Politiquement parlant, ce sera une autre paire de manches que de réussir à faire admettre ces mutations colossales.
Encore une fois, je ne suis ici pas en train de critiquer nos camarades fonctionnaires, ni de dire qu’il en faut plus ou moins, il en faudra toujours, mais force est de constater en termes intellectuels que ce statut est le même depuis le début du siècle dernier, or depuis, le monde a quelque peu changé ce qui va un jour conduire à un changement brutal.
Enfin, il ne faut pas oublier que l’état est juste en faillite… les fonctionnaires sans le savoir sont en réalité dans une situation très précaire puisqu’ils dépendent exclusivement de la dépense publique.
Charles SANNAT
Source Le Point ici