Sur les quatre dernières années l’état du budget est le suivant :
Tableau 1
Montant des contributions en milliards d’euros
2011 | 2012 | 2013 | 2014 | |
Ressources de l’UE | 130,00 | 139,54 | 149,50 | 143,94 |
Contribution de la GB | 17,42 | 19,98 | 21,40 | 20,14 |
Contribution de la GB-Correction | 13,83 | 16,18 | 17,07 | 14,07 |
Subventions de l’UE à la GB | 6,57 | 6,93 | 6,31 | 6,98 |
Solde | -7,26 | -9,24 | -10,76 | -7,09 |
Rappel: corrections appliquées à GB | -3,60 | -3,80 | -4,33 | -6,07 |
De fait, le Royaume-Uni bénéficie déjà d’un traitement de faveur, à la suite des multiples négociations quo ont eu lieu avec Bruxelles. Sa contribution réelle est inférieure à sa contribution théorique (sur la TVA, l’impôt sur le revenu et les droits de douanes). La différence s’appelle la « correction britannique » ou UK correction dans les documents comptables de l’UE. Mais, en dépit de cette correction, la contribution nette du Royaume-Uni varie de 10,76 à 7,09 milliards d’euros par an. On comprend mal, alors, le raisonnement de M. Osborne, car une sortie de l’UE se traduirait par un gain net pour le budget britannique. De même, on avoue ne pas comprendre le raisonnement de M. David Cameron, le Premier-ministre, qui prétend qu’une sortie de l’UE se traduira par des difficultés supplémentaires pour le financement du système national de santé (le NHS) et le système des retraites. En quoi un gain NET d’argent peut-il compromettre le fonctionnement du budget est assez mystérieux. Certes on sait que les britanniques sont des gens bizarres, qui roulent à gauche, mangent le gigot à la sauce à la menthe et qui, de temps en temps, brûlent une bergère française…Mais il est ici clair que M. David Cameron fait preuve d’une étonnante imagination comptable, ou plus précisément qu’il cherche à faire peur aux britanniques en inventant des dépenses imaginaires.
Le budget européen, pour les principaux pays de l’UE s’établit comme suit pour 2014.
Tableau 2
Solde budgétaire pour les 6 principaux pays
France | Royaume-Uni | Allemagne | Italie | Espagne | Pays-Bas | |
Contribution | ||||||
Au titre de la TVA | 2,956 | 2,933 | 3,699 | 1,76 | 1,382 | 0,819 |
Au titre du PIB | 15,014 | 14,525 | 21,723 | 11,435 | 7,845 | 5,49 |
Autres* | 2,673 | -3,3864 | 1,563 | 1,967 | 1,221 | 0,416 |
TOTAL | 20,643 | 14,0716 | 26,985 | 15,162 | 10,448 | 6,725 |
Subvntions | 13,479 | 6,984 | 11,484 | 10,695 | 11,538 | 2,014 |
Solde | -7,164 | -7,0876 | -15,501 | -4,467 | 1,09 | -4,711 |
On constate que proportionnellement au PIB, la contribution nette la plus importante est celle des Pays-Bas, ce qui explique peut-être la montée du sentiment eurosceptique dans ce pays. La contribution nette de la France apparaît non négligeable (environ 0,4% du PIB).
Si le Brexit devait triompher, la sortie du Royaume-Uni se traduirait par un besoin de financement d’environ 7 milliards d’euros soit environ 6% des recettes totales. Dans ce cas, on peut estimer ce que les principaux pays devraient payer en plus pour maintenir le budget (pour une UE réduite à 27 membres).
Tableau 3
Conséquences d’une sortie du Royaume-Uni de l’UE
TOTAL | Total – GB | Total à financer | |||||||
TOTAL | 143,94 | 129,8684 | |||||||
Subvntions | 142,497 | 135,513 | |||||||
Solde | 1,443 | -5,6446 | 7,0876 | ||||||
France | Allemagne | Italie | Espagne | Pays-Bas | |||||
Contribution en % du budget UE27 -Royaume-Uni | 15,9% | 20,8% | 11,7% | 8,0% | 5,2% | ||||
Contribution supplémentaire | 1,127 | 1,473 | 0,827 | 0,570 | 0,367 | ||||
On constate que ce coup est largement supportable.
Toutes les déclarations catastrophistes concernant le budget, qu’il s’agisse des déclarations concernant la Grande-Bretagne (celles de M. Osborne ou Cameron) ou les autres pays de l’UE, ne semblent donc absolument pas fondées et relèvent de la plus haute fantaisie.