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Charles Sannat

Charles Sannat

Charles Sannat est diplômé de l’École Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d’Études Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information (secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Économique d'AuCoffre.com en 2011. Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

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Blague du jour !! “Grèce : le retour de la crise ?”

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Ce titre n’est pas de moi, c’est celui d’un article de La Tribune qui pense que la “crise grecque va connaître un nouvel épisode”.
En effet, alors qu’une conversation entre membres du FMI sur les plan machiavélique de l’institution avait fuité dans la presse, et montrait sans ambiguïté la volonté du Fonds d’en découdre encore une fois avec Athènes, le gouvernement grec a annoncé “qu’il déposerait au parlement les réformes de la fiscalité et des retraites sans l’accord des créanciers. Une tentative de passage en force qui est le fruit du blocage des créanciers et qui pourrait rallumer la flamme de la crise”…

Alors que va-t-il se passer ? Une nouvelle crise paroxystique, avec un jour, la crise de trop qui entraînera enfin l’inéluctable, à savoir la sortie de la Grèce de la zone euro, la monnaie unique étant économiquement insupportable pour un pays comme la Grèce.

Charles SANNAT



“Alexis Tsipras tente un nouveau coup de poker. Mardi 12 avril au soir, le ministre des Finances grec, Euclide Tsakalotos a annoncé que le gouvernement soumettrait à la Vouli, le parlement hellénique, « la semaine prochaine » les réformes de la fiscalité et des retraites. Cette décision est un défi lancé à la face des créanciers. La procédure prévue par le mémorandum signé en août dernier prévoit en effet que le gouvernement grec ne soumette au vote des députés que des textes qui ont été validés par les créanciers. Ceci était inscrit en toutes lettres dans l’accord signé : la Grèce ne devait pas procéder à des mesures unilatérales.

Passage en force

Or, Euclide Tsakalotos a retrouvé des accents martiaux ce mardi soir, mettant en avant la « souveraineté » de la Grèce, comme lors des moments de tension du premier semestre 2015. « Le gouvernement grec est souverain et c’est à lui que revient la décision sur la manière de réaliser les objectifs du mémorandum », a-t-il déclaré. Autrement dit, Athènes envisage de briser la logique du mémorandum qui, précisément, remettait en cause ce fait même. La menace est donc sérieuse : Athènes est prête à prendre le risque d’une rupture avec les créanciers.

Que s’est-il passé pour que le ton monte si haut et que l’on retrouve dans la bouche des ministres grecs des accents que l’on n’avait plus entendus depuis l’été dernier ? C’est que les négociations avec les créanciers n’avancent guère. La revue du programme, la première, est toujours en cours et elle s’éternise. Le discours officiel restent que les discussions « avancent » et que les divergences se « réduisent. » Mais il n’en est rien. Le problème principal reste la question du Fonds monétaire international (FMI). On sait que le gouvernement d’Alexis Tsipras souhaite exclure le FMI du nouveau programme, tandis que les créanciers souhaitent l’intégrer. Mais derrière cette querelle se cache un élément beaucoup plus concret : la question des excédents primaires (hors service de la dette) et des mesures à prendre pour les atteindre.

Le FMI, cheval de Troie de nouvelles mesures d’austérité

Le FMI juge les efforts proposés par les Grecs insuffisants. Il demande notamment des coupes dans les pensions actuelles, ce qui n’est pas prévu par le gouvernement grec. Ces exigences sont indépendantes de la demande du FMI d’une réduction du stock de dettes de la Grèce. C’est ce que la conversation entre deux dirigeants du Fonds révélée récemment par Wikileaks a clairement mis à jour : le FMI veut avant tout ce qu’il appelle des « réformes crédibles. » Or, il apparaît que le FMI est, pour les créanciers de la zone euro, un argument commode pour faire accepter des mesures supplémentaires aux Grecs. Les Européens refusent certes toute coupe dans leurs créances grecques, Wolfgang Schäuble, le ministre allemand des Finances, l’a précisé encore lundi dernier, mais ils n’en exigent pas moins que le FMI fasse partie du programme. Là aussi, le ministre allemand l’a rappelé et il a été accompagné par Benoît Cœuré, membre du directoire de la BCE qui a appelé à inclure le FMI dans le programme et s’est dit « entièrement d’accord » avec l’institution de Washington sur ses exigences.

Pour Alexis Tsipras, le risque est donc de voir le FMI intégré au programme et exigeant de nouvelles mesures d’austérité derrière lesquelles les créanciers de la zone euro pourront se retrancher. C’est ce qui est en train de se passer pour les retraites, par exemple. Alors que les créanciers européens semblaient accepter le principe de la réforme proposée par Athènes, d’une préservation des pensions actuelles et d’une surcotisations des entreprises, le FMI a réclamé plus : une baisse des pensions actuelles. Dès lors, les discussions s’éternisent et les créanciers de la zone euro en viendront logiquement, pour débloquer la situation, à réclamer « un geste » de la Grèce vers le FMI, donc une coupe dans les pensions.

Le temps joue contre Athènes

Le temps joue donc contre le gouvernement grec. Plus on se rapproche de l’été, plus le besoin d’argent va se faire sentir pour Athènes qui a des échéances importantes de 4 milliards d’euros à honorer en juillet. Là aussi, les fuites de Wikileaks ont révélé une potentielle stratégie du FMI visant à exercer la pression sur la Grèce et les créanciers européens en faisant traîner la revue du programme. Or, après deux semaines de pause pour Pâques, les discussions ont encore été suspendues mardi 12 avril pour permettre aux représentants du FMI de tenir conseil avec leurs supérieurs en fin de semaine à Washington. Comme rien ne semble devoir avancer, le risque de voir les créanciers jouer la montre était donc patent. D’où la décision grecque de passer en force pour contraindre les créanciers de la zone euro à prendre une décision.”

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