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Dévaluation du yuan - la guerre des devises redémarre

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Pour la première fois en 20 ans, la Chine a dévalué le yuan.

Bien que les investisseurs se soient habitués aux caprices des banques centrales au cours des dernières semaines, le mouvement orchestré par la Banque populaire de Chine pour relancer l'économie a surpris tout le monde.

Bloomberg indique qu’il s’agit d’une première depuis 1994. Lors de la transition de l’économie planifiée aux mécanismes de marché, le yuan avait été dévalué d’un tiers.

Selon le journal américain, il semble que ce soit la fin du régime de fixing (détermination du cours) tel qu’on le connaissait auparavant. Une baisse ponctuelle du cours et le fait d’autoriser le marché à participer à la détermination du fixing nous font entrer dans un nouveau régime monétaire.

2 raisons pour expliquer la décision chinoise de dévaluer le yuan

1. D'après le quotidien financier, on a appris que les exportations chinoises auraient chuté de 8,3%, et les importations de 8,1% en juillet. Ces événements ont plombé l'économie du pays.

2. En outre, l'économie chinoise a été déstabilisée par une crise boursière importante, les bourses de Shenzhen et de Shanghai ayant plongé d’environ 30% en trois semaines à partir de la mi-juin.


La dévaluation

La Banque populaire de Chine (BPC) a abaissé de 1,9 % le taux de référence du yuan face au dollar soit la plus forte baisse de cette valeur en un seul jour depuis 21 ans.


Cette situation pourrait lancer un nouveau cycle de "guerre des monnaies"

Finalement le renforcement du dollar est une tendance de fond qui s'affirme de plus en plus...le QE est à la mode, la bataille fait rage !

En janvier 2015, la BCE a fait tourner la planche à billets, un programme de relance chiffré à 1 000 milliards $

Le Quantative Easing a de beaux jours devant lui.  Il peut également compter sur la BOJ, la banque centrale du Japon. En Octobre 2014, cette dernière a surpris les marchés mondiaux avec une injection massive de 1,4 milliards $.

Chute des devises étrangères et conséquences

Depuis lors, ces monnaies ont toutes chuté par rapport au dollar US, ce qui rend leur devise plus compétitive à l'export mais le coût des importations s'avèrent beaucoup plus élevé.
Les recettes des multinationales américaines réalisées dans leurs filiales à l'étranger s'amenuisent à mesure que les devises des pays émergents baissent.

Brésil, Afrique du Sud, Mexique, Indonésie, Russie, Turquie, tous ces grands pays émergents ont vu leur devise chuter face au dollar. En un an, l'indice des «devises émergentes» de JP Morgan a baissé de 17%. Et la chute s'est accélérée encore en juillet dernier.

Les économies émergentes on une reprise plus faible que prévue qui est du notamment au ralentissement de la Chine. Parmi elles, les pays exportateurs ont subi le choc sur «les matières premières» dont les cours se sont effondrés depuis un an.

Mais ceux qui souffrent le plus sont les pays à fort déficit de comptes courants, qui empruntent beaucoup en dollar, comme l'Afrique du Sud, la Turquie, ou l'Indonésie. Or la perspective d'une hausse des taux américains ne fera qu'enchérir les coûts de financement de ces pays tout en attirant leurs capitaux vers les États-Unis.

Plusieurs banques centrales, comme celle du Brésil, ont relevé leur taux, afin de freiner la chute de leur devise. Cependant un gros problème se pose, car avec une telle mesure on fait exploser le coût de l'emprunt et du crédit, et on asphyxie la demande interne et le marché de l'immobilier. Un autre danger majeur pointe le bout de son nez : les entreprises des pays émergents se sont endettées largement en dollar. Si leurs recettes ne rentrent pas en dollar, le poids de leurs dettes va s'alourdir.

William Finck
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