Qu’importe l’état de santé des Français, la consommation de médicaments diminue et les génériques gagnent des parts de marché….
La Sécurité Sociale se substitue au praticien
Passant outre à tous les principes de choix du patient et de qualité des soins, la Sécurité Sociale a mis en place un « contrat d’amélioration des pratiques individuelles » (CAPI) qui instaure une rémunération sur objectifs des médecins (sachez que désormais votre médecin ne déterminera plus les examens ou les médicaments en fonction de vos besoins mais en fonction de sa situation statistique par rapport aux objectifs de prescriptions établis par la SS). Elle a aussi procédé au déremboursement de médicaments « à service médical rendu insuffisant ». Et enfin, arme absolue, quintessence de la médecine à deux vitesses, l’opération « tiers payant contre génériques » qui fait que désormais seuls les patients disposant de moyens suffisants leur permettant d’avancer l’intégralité du coût de leurs médicaments ont accès aux princeps, les autres devant se contenter des génériques, seuls médicaments pouvant encore bénéficier du tiers payant.le terrorisme semble être « payant ».
Aujourd’hui, la Sécu est contente. Elle a enfin de bonnes nouvelles à annoncer. Les Français sont ils de mieux en mieux soignés ? Non, au contraire, une étude vient de paraître dont nous parlerons dans un autre article qui établit que le nombre de Français qui n’ont pas accès aux soins augmente considérablement; que le nombre de Français qui renoncent à se faire soigner est exponentiel (1 Français sur trois aurait renoncé ou repoussé des soins en 2012 pour des raisons économiques), mais ces données n’intéressent que peu notre Sécu Nationale. Non, ce qu’elle est fière de nous annoncer, c’est que la substitution du médicament de marque (princeps) par le générique est passée de 71% en début 2012 à 82,4% fin novembre!Le pire, c’est qu’elle nous annonce par la même occasion que tout cela n’était pas vraiment nécessaire, puisque les dépenses de médicaments se sont stabilisées pour la première fois en 2011. Les montants remboursés s’élèvent à 22,84 Md€ (+0,2%) pour 2,64 milliards de boîtes (- 0,8%)! Autrement dit, en excluant les médicaments délivrés par les pharmacies des hôpitaux aux patients non hébergés, les dépenses baissent de 0,2% en 2011, contre +2% en 2009 et 2010. Tout cela avant les mesures citées plus haut!
Que les Français soient en meilleure ou en plus mauvaise santé importe peu à notre administration centrale. Cette donnée n’est pas intégrée dans les objectifs de son « plan ».