- Soit il ne croit pas en la thérapie du professeur Raoult et il ne pourra être dit que le professeur n’ait pas été écouté au plus haut niveau.
- Soit il ne sait pas et il est venu se forger une conviction de visu.
- Soit M. MACRON croit en la thérapie de M. RAOULT.
Je ne crois pas en la première, possibilité, il n’avait pas besoin d’un acte aussi fort. Il aurait été même préférable de garder ses distances, pour ne pas risquer l’amalgame. Une déclaration comme quoi il soutenait ses efforts en attendant d’avoir plus de preuves suffisait. Ce serait aussi une forme d’aveu de panique face au grondement de la rue. Ses conseillers politiques n’ont certainement pas manqué de lui dire tout cela.
La seconde possibilité n’est pas à écarter, mais cela ne serait pas rassurant quant à l’efficacité du comité scientifique qui l'entoure et quant aux relations de confiance entre le Président de la République et ses conseillers. Il ferait bien d’en changer rapidement.
La troisième possibilité me semble la plus probable : M. MACRON croit désormais en cette voie.
Il est venu appuyer le professeur (tout en pouvant lui passer en direct un message de modération médiatique).
Il lui donne aussi crédibilité renforcée; mais pas trop pour ne pas en faire une diva incontrôlable. (La visite a été présentée dans le cadre d’une tournée d’écoute de différents acteurs.)
Enfin (et surtout), il est venu chercher sa part de légitimité et de gloire en tant que chef.
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Il est aussi à noter que le professeur Raoult a de plus en plus un accès direct aux médias.
Il n’est plus juste connu qu’au travers de commentaires de journalistes. C’est significatif. On ne laisse pas un chien fou s’exprimer en direct au peuple.
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Quelles conséquences si un traitement à la chloroquine devait être probant?
Par "probant", il n'est pas nécessaire de pouvoir éradiquer la maladie, mais seulement de ramener la pandémie au niveau d'une "simple gripette".
Il est certain que le COVID-19 va encore tuer des milliers, voire de dizaines de milliers de personnes.
Toutefois, à partir du moment où le nombre de morts redevient "raisonnable" et sous contrôle, le confinement pourrait être levé.
Ce ne serait alors pas plus qu'avec d'autres maladies ou avec les accidents de la route.
A quand la levée du confinement?
Pour une levée complète sans prendre de risque médical, il faudrait 4 mois: le temps de confirmer la réalité du traitement à la choroquine, de produire les doses en masse et de mettre en place le suivi médical.
SAUF QUE
une fois la validité du traitement confirmée et une capacité de production du remède en place, il est très probable que le pouvoir politique de certains pays ne lèvent le confinement, même sans encore avoir le traitement à disposition.
- soit brutalement en acceptant les milliers de morts d'ici à l'arrivée du traitement
- soit graduellement en suivant l'exemple de la Corée (et dans une moindre mesure, de l'Allemagne): tester massivement et n'isoler que les malades, "pour limiter la casse".
Dans le cas de la chloroquine, médicament connu dans des effets et avec des capacités de production en place, on pourrait alors envisager de lever le confinement plus rapidement.
Sous la pression de l'industrie, du tourisme, des examens et de la météo, 6 - 8 semaines ne serait pas impossible *.
Dans tous les cas, la bataille va être d'anthologie pour avoir accès au médicament le plus rapidement possible, tant les enjeux économiques d'un redémarrage précoce sont énormes.
Ils se chiffrent en dizaines, voire en centaines de milliards d'euros.
A contrario, si la voie de la chloroquine s'évérait sans issue, une sortie totale du confinement serait repoussée sine die, avec des conséquences économiques néfastes majeures.
Le piège pour l'UE:
Ce sera un test majeur quant à la solidité des liens dans l'UE.
Si Bruxelles n'arrive pas à harmoniser l'accès au médicament dans l'UE, les peuples auront compris la réalité de cette union.
Ils le signifieront dans les urnes aux prochaines élections.
Les partis nationaux n'auront pas le choix que de devenir europhobes (et non plus simplement eurosceptiques).
Conséquences financières à court terme:
- Par anticipation, les marchés boursiers pourraient repartir très rapidement en flèche à la hausse. Il faudra suivre le marché des options et celui des obligations d’état, comme précurseurs.
- Les plans de sauvetage à coups de centaines de milliards d’euros ne seraient plus ni nécessaires, ni surtout justifiables.
Cela ne ferait pas les affaires de la partie de la haute finance, qui pensait utiliser le prétexte du COVID-19 pour récupérer des sommes colossales, assainir le bilan des banques et cacher leurs méfaits derrière une crise financière "pour raison médicale".
La perspective d’une crise financière cataclysmique s’éloignerait. (Les causes demeurent.)
Les prochains jours vont être critiques. A suivre comme le lait sur le feu.
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* Et celle-là, je ne l'avais pas vu venir en écrivant mon article "To confine or not to confine?"