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Charles Sannat

Charles Sannat

Charles Sannat est diplômé de l’École Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d’Études Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information (secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Économique d'AuCoffre.com en 2011. Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

Charles-Sannat

Rester vigilant face à la sur-politisation du libre-échange global

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Le Partenariat Trans-Pacifique (PTP) concocté par les Américains et dont la Chine est la grande absente est vécu par les Chinois comme une volonté d’isolement de leur pays contraire aux principes de la mondialisation défendue par les Etats-Unis.

Je pense effectivement que ce n’est pas faux, de même que le partenariat transatlantique vise également à isoler la Russie.

Dans tous les cas les USA tordent le bras de tous les autres pays pour ratifier ce type d’accord.

Les Etats-Unis n’ont qu’un seul et unique objectif. Assurer leur leadership à long terme. Il serait tout de même temps de le comprendre.

Charles SANNAT



(Xinhua) — Pendant des siècles, le libre-échange, en théorie et en pratique, a été majoritairement accepté en tant qu’outil puissant pour les nations du monde afin de faire augmenter leur croissance.

Cependant, une propension alarmante de sur-politisation de cette politique, qui a servi de moteur indispensable pour l’économie mondiale, est en train d’émerger et menace de faire dérailler l’objectif mondial d’arriver à une reprise économique forte et durable.

Selon certains pays, un accord de libre-échange n’est rien de plus qu’un outil politique pour les aider à mettre en oeuvre leur agenda de politique étrangère et pour remporter une bataille visant à déterminer qui obtiendra le pouvoir d’écrire les règles de l’économie mondiale.

Et c’est un état d’esprit de ce genre qui a donné naissance au Partenariat Trans-Pacifique (PTP), dont la Chine, pays de la région Asie-Pacifique qui est la deuxième plus grand économie mondiale et le premier pays commerçant du monde, est remarquablement absente. Comme l’a indiqué le New York Times, certains gouvernements considèrent le pacte d’affaire Trans-Pacifique comme « un rempart contre la puissance de la Chine ».

Actuellement, le protocole d’affaires trans-régional doit toujours faire face aux procédures légales domestiques houleuses de nombreux pays signataires avant de réellement être mis en oeuvre. Cependant même après que l’accord devienne opérationnel, excluant la Chine de cette gigantesque alliance commerciale qui représente 40% du produit intérieur brut (PIB) mondial, il va avoir du mal à atteindre ses objectifs.

Un arrangement commercial aussi étroit pourrait même devenir toxique, car d’autres pays pourraient réitérer ce genre d’accord en tant que raccourci pour satisfaire leurs propres intérêts, sans prendre en compte les effets négatifs que cela aurait sur le reste du monde.

Cela saperait davantage la confiance du monde dans la manière dont le libre-échange peut aider à relancer la croissance mondiale, en particulier à un tel moment, alors que la reprise économique reste faible et inégale sept ans après l’éclatement de la crise financière mondiale.

Début octobre, le Fonds monétaire international a réduit de 0,2 points de pourcentage ses prévisions pour la croissance mondiale de 2015 et 2016, les estimant respectivement à 3,1% et 3,6%.

Ainsi, si la tendance de politisation excessive du commerce prend racine et se développe, cela pourrait facilement nourrir un protectionnisme grandissant et même risquer de déclencher une guerre commerciale destructrice, ce qui coûterait énormément à tous.

Il est donc impératif que les pays flirtant avec cette attitude cessent immédiatement avant qu’il ne soit trop tard, et qu’ils rejoignent les autres pays de bonne foi dans la promotion du libre-échange global.

Il faut également souligner que les règles de l’économie globale devraient être créées sur la base d’un consensus entre les membres de la communauté internationale, aucun pays ne devant avoir le privilège de les dicter.

Le weekend prochain, les dirigeants du G20, groupe rassemblant les 20 plus grandes économies du monde représentant 85% du PIB mondial, se réuniront dans la station balnéaire turque d »Antalya pour leur sommet annuel. Le commerce devrait faire partie des sujets principaux qui seront abordés.

Il est grand temps que les participants, en particulier ceux qui sont étourdis ou évasifs, s’engagent de nouveau et injectent une nouvelle énergie dans le libre-échange global, et mettent fin à la descente vers cette sur-politisation toxique.
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