Merci à Charles Sannat d'avoir diffusé le communiqué officiel suite à la dernière réunion des gouverneurs de la BCE.
Du caviar.
« Le Conseil des gouverneurs de la BCE déclare que des circonstances exceptionnelles justifient un allègement du ratio de levier
Le Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) a décidé qu’il partage l’avis de la supervision bancaire de la BCE selon lequel il existe des «circonstances exceptionnelles» permettant l’exclusion temporaire de certaines expositions de la banque centrale du ratio de levier.
Le Conseil des gouverneurs a déclaré dans un avis que: «La situation provoquée par la pandémie de coronavirus (COVID-19) a affecté toutes les économies de la zone euro d’une manière sans précédent et profonde. Cette situation a conduit à un besoin permanent d’un degré élevé d’adaptation de la politique monétaire, qui à son tour nécessite le fonctionnement non découragé du canal de transmission bancaire de la politique monétaire. De l’avis du Conseil des gouverneurs, par conséquent, la condition de circonstances exceptionnelles justifiant l’exclusion temporaire de certaines expositions sur les banques centrales du calcul des mesures d’exposition totale des banques est remplie pour la zone euro dans son ensemble.
Cet avis du Conseil des gouverneurs est une condition préalable à la surveillance bancaire de la BCE pour permettre aux banques importantes qu’elle supervise directement d’exclure certaines expositions des banques centrales du ratio de levier . Ces actifs comprennent les pièces et les billets de banque ainsi que les dépôts détenus à la banque centrale ».
En clair:
1) Les banques vont tellement mal que les règles de prudence limitant l'endettement des banques ne s'appliquent plus dans la zone Euro.
La BCE dénonce purement et simplement les accords mondiaux qu'elle a signée (les fameux accords Bâle II & III).
WOW !
2) Les emprunts à court terme qu'une banque a à la BCE ne seront plus pris en compte dans le calcul des dettes de cette banque.
En clair, nous changeons la graduation du thermomètre pour éviter de voir que nous avons de la fièvre.
Et comme pas de fièvre, plus besoin de remèdes contraignants.
Les emprunts à la BCE ne sont plus vraiment des dettes. Les obligations de remboursement ne sont plus vraiment applicables.
Pour le fun, je vous conseille d'aller voir votre banquier et lui dire:
Savez-vous mon ami, mon prêt à la consommation n'est plus vraiment une dette, puisque votre banque est la plus solide de toutes. Je vous rembourserez quand je pourrai.
La prochaine et inévitable étape sera l'annulation pure et simple de ces dettes.
En d'autres termes, la BCE aura imprimé des centaines de milliards d'Euros, sans création de valeur en face.
Une accroissement hors de contrôle de la quantité de monnaie et sans création de richesse, c'est la définition même de l'hyperinflation.
Il faudra juste quelques années pour que cela se diffuse dans l'économie réelle.
3) Les banques de la zone Euro ne joueront plus avec les mêmes règles que celles du reste du monde.
Je vous laisse imaginer la réaction des prêteurs étrangers. La confiance dans les banques européennes va être ébranlée.
Qui dit perte de confiance, dit taux d'intérêt en hausse; ce que les banques européennes ne peuvent justement plus supporter.
Cela veut dire que les banques européennes ne pourront plus se financer qu'à la BCE.
C'est de fait une euro-nationalisation des grandes banques de la zone.
Enfin presque, puisque les dirigeants des banques et leurs rémunérations ne seront toujours pas soumis à contrôle de la BCE...
Attention à votre argent en banque et assurance-vie de la zone Euro.
Ceux qui renfloueront seront les déposants.
La BCE change les règles du jeu
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