Vous n'êtes pas membre (devenir membre) ou pas connecté (se connecter)

Déflation, inflation ou hyper-inflation. Où va-t-on? Mise à jour

Audience de l'article : 2630 lectures
Nombre de commentaires : 0 réactions
Cet article est une remise en perspective de mon précédent article d’Avril 2020, alors que l'on en était au début de la COVID. (A relire)


Petite remise en jambe :

L’inflation est fondamentalement l’augmentation de la masse monétaire : de la part de la BCE ou via le crédit octroyé par les banques.

M2


Une montée de l’indice des prix s’ensuit si ces masses monétaires se diffusent dans l’économie réelle.

Dans l'idéal, la masse monétaire doit augmenter et se diffuser au rythme de la croissance du PIB, avec un petit surplus.
Une légère inflation (1 à 2%) est psychologiquement souhaitable. Elle donne l'impression de devenir plus riche sans rien faire et incite ainsi à consommer.

Mais cette siuation idéale n'est en pratique jamais atteinte.

Indice des prix de la zone Euro:

CPI zone euro


On peut même avoir momentanément la situation paradoxale d’une déflation (ex: remboursement massif des prêts bancaires) en même temps qu’une envolée des prix réels (ex: choc pétrolier).


Vouloir piloter la macro-économie de manière proactive, au-delà de ces principes basiques, me semble illusoire.
Quelle prétention de dire pouvoir attribuer les variations à tel ou tel facteur et en temps réel !
On peut  au mieux, le dire a posteriori.

Mais cela permet aux banquiers centraux de sembler très intelligents et de bien en vivre...

_____

Pour nous autres amibes, la question n'est pas de savoir comment piloter, mais où le courant peut bien nous porter.

Cela fait toute la différence. Nous n'avons pas besoin de certitudes, mais de probabilités pour répartir nos oeufs.


Concrètement, pour protéger notre patrimoine, la question est donc critique de savoir où l'on va se stiuer :

  Inflation masse monétaire

Déflation masse monétaire

Hausse des prix réels

   
Baisse des prix réels

   


Ce à quoi il faut rajouter une couche temporelle : effets conjoncturels de court terme ou effet structurel.

  Inflation masse monétaire

Déflation masse monétaire

Conjoncturel

Structurel

Conjoncturel

Structurel

Hausse des prix réels

Conjoncturel

       
Structurel

       
Baisse des prix réels

Conjoncturel

       
Structurel

       

Ce qui nous donne, un tableau avec 16 cas possibles.

A étudier gaiement sur 4 ou 5 grandes zones économiques…

Et si l'on veut investir dans des sociétés, étudier les différents secteurs économiques...

C’est beaucoup !


Et pourtant, il faudrait éviter de se tromper, car ce ne sont pas les mêmes instruments financiers qui seront à privilégier dans tel ou tel cas...


Dans des cas aussi complexes, mon approche est probabiliste:

1.      Elaguer « l’arbre des possibles » à Ecarter les cas à faible probabilité d’occurrence
2.      Déterminer des scénarii à forte probabilité d’occurrence à Y répartir au moins 60 - 70% de son patrimoine
3.      Diversifier sur les scénarii intermédiaires à Y répartir le reste, pour en bénéficier en cas d'erreur d'analyse ou d’événements imprévus positifs. (White swan)

C’est ce qu’on entend par une vraie diversification des investissements. On ne saupoudre pas pour saupoudrer à l’aveugle.

Corollaire : un patrimoine important a un avantage important pour passer le moins mal possible une crise. Avec un patrimoine faible, il faut faire des impasses, ne serait-ce que du fait des coûts fixes d’acquisition/vente et de détention des instruments financiers.

_____

Et donc en première analyse:

Avant la COVID:

Forte augmentation de la masse monétaire en Europe, sans conséquence sur les prix réels. L’augmentation est allée aux banques pour, comptablement, renforcer la solidité de leurs bilans en cas de nouvelle crise.

Montée réelle mais contenue sur les actifs financiers (bourse) ou financés par l’emprunt (immobilier). Effet de débordment des sommes distribuées aux banques.

Pas d’envolée des prix, d’autant plus que pétrole à la cave.


Arrive la COVID :

Envolée de la masse monétaire, pour aider l’économie réelle (et aussi, largement, pour finir de consolider les banques et les maintenir à flot en période de taux négatifs.)

Baisse sur les marchés financiers. à Les banques centrales et les états feront ce qu’il faut « quoi qu’il en coûte ». à Rebond.
A noter, l’or qui part à la hausse en sécurité.

Pas d’envolée des prix, car destruction de l’offre due aux confinements et volonté des ménages d’épargner.
 

Sortie de la COVID :

C’est là que les choses se compliquent.

1) D'abord quand va-t-on en sortir?

Cela dépendra de la rapidité de vaccination des populations.
A première vue, au plus tôt pour Septembre 2021 et au plus tard pour l'été 2022.

2) Sera-t-on dans une situation où:
  1. les premiers pays vaccinés vont en tirer un avantage économique concurrentiel fort,
    • Ex: Les sociétés israeliennes vont-elles bénéficier du fait que le pays soit le plus vacciné au monde?
  2. ou bien, faudra-t-il attendre que tous les poids lourds économiques de la planète soient vaccinés pour que l'activité économique puisse reprendre normalement?

3) Dans quelle case du tableau ci-dessus se situera-t-on?

Structurellement, mon scénario principal est que l’on n’aura pas une envolée des prix.

Pour que le contraire arrive, il faudrait que la masse monétaire continue d’augmenter (sans plus de raison) et que cela soit injecté dans l’économie réelle.
Jeu très dangereux, alors que la reprise économique sera là et que tout cela sera très difficile, voire impossible, à piloter en macro-économie par les banques centrales. (Mais on n’est pas à l’abri d’une ou deux crises d’égos.)

Autre cas : les taux d’intérêt augmentent fortement. On a une crise de la dette étatique sur les bras.
·        Pression fiscale accrue; voire blocage/confiscation de l’épargne des ménages à Baisse des profits des sociétés et du revenu disponible des ménages.
·        Tous les secteurs de l’économie réelle qui se financent via l’emprunt souffrent. à Baisse des investissements et de l’offre.
·        D’où un double impact à la baisse sur les prix. En particulier, l’immobilier et l’automobile seraient énormément impactés.


Conjoncturellement, ce sera hautement volatile.

Il ne faudrait pas qu’une situation conjoncturelle élague l‘arbre des possibles encore plus et mène, de facto, à une situation structurelle non souhaitable.
Par exemple: une grande inconnue sera le prix de l’énergie.



C’est typiquement le genre de questions que nous allons étudier dans notre club ENC, en confrontant nos points de vue et en se répartissant le travail d’étude, pour arriver (tant bien que mal) à un consensus, sur les probabilités d’occurrence des différents cas.

Pour ceux que cela intéresse : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Poster un commentaire