Charles SANNAT
La monnaie ne circule pas. Or, un dollar injecté dans l’économie n’a d’intérêt que s’il passe d’un portefeuille à l’autre, prévient David Baverez. Ce financier-voyageur voit deux signes annonciateurs d’une année 2016 qui, potentiellement, serait à l’image de 2008. Nous l’avons rencontré.
Les banques centrales ont créé de la liquidité monétaire mais elles n’ont pas réussi à créer de la vélocité monétaire.
Faut-il craindre le retour du spectre de 2008 dans quelques mois ? C’est en tout cas ce que présume David Baverez : « Malgré les mesures des banques centrales, la croissance économique mondiale s’essouffle. Ces banques ont fait leur travail pour nous éviter la déflation des années 1930. Elles ont créé de la liquidité monétaire mais elles n’ont pas réussi à créer de la vélocité monétaire. La monnaie ne circule pas. Or, un dollar injecté dans l’économie n’a d’intérêt que s’il passe d’un portefeuille à l’autre. Faute d’exiger des réformes structurelles, les banques centrales n’ont pas atteint cet objectif. On constate que le manque de confiance des consommateurs encourage les comportements d’épargne, qui engourdissent l’économie en immobilisant la monnaie sur des comptes. »
David Baverez voit deux signes annonciateurs d’une année 2016 qui, potentiellement, serait à l’image de 2008 : « La dette corporate dans les pays asiatiques émergents, ainsi que la dette du pétrole et du gaz de schiste aux États-Unis. À 40 dollars le baril de pétrole, l’économie américaine perd des milliards chaque trimestre. »
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