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Ca bouge encore pour les banques italiennes, et pas dans le bon sens... Banca Monte dei Paschi di Siena sous le feu des projecteurs !

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Banca Monte dei Paschi di Siena va se séparer de son directeur générale, Fabrizio Viola. Après 14 ans de gouvernance, celui-ci a annoncé sa démission la semaine dernière. Cette banque italienne fait partie des établissements financiers les plus mal en point dans la zone euro. Son leverage ratio atteint désormais des sommets puisqu’il se situe autour de 215. Ce résultat est plus de 20 fois, supérieur en comparaison du seuil critique fixé par les normes Bâle III, (qui imposent un ratio d’endettement inférieur à 10).

J’ai d’ailleurs réalisé une update pour la liste des banques les plus sûres. En cliquant, ici, vous trouverez le palmarès des banques européennes dont le leverage ratio franchit la barre fatidique du score de 10.

D’une manière générale, les banques italiennes sont dans un état désastreux. L’ultime petite bombe lâchée sur la place a été l’œuvre d’une banque régionale italienne. Popolare di Vicenza a dévoilé récemment des pertes de l’ordre de 795 millions d’euros pour le T1 2016. Les provisions destinées à couvrir les créances douteuses ont dû être révisées à la hausse, faute de quoi de nouveaux procès seraient engagés par la clientèle.

Selon Yahoo Finance, la banque, qui a perdu 2.2 milliards d’euros sur la période 2014-2015 en raison d’un assainissement du bilan imposé par la BCE, fait l’objet d’une enquête. L’institut d’émission a en effet remarqué que l’établissement avait financé des clients à hauteur d’un milliard d’euros pour qu’ils achètent ses titres et gonflent ainsi artificiellement ses fonds propres.

Les plaintes de la clientèle ont plus que doublé sur la période janvier-juin pour approcher les 7 000, précise la banque, les actionnaires mécontents d’avoir vu fondre leurs économies ayant saisi la justice.

Mais l’Italie n’est pas la seule à être embourbée dans une situation critique.

L’agence de notation américaine, Moody's, se montre plutôt sceptique quant à l'avenir des banques européennes. En raison de la chute du cours du pétrole, l'agence de notation estime que les provisions de charges sur le secteur de l'énergie devraient s'accroître au cours des deux prochains trimestres. Cela va amoindrir la rentabilité des banques dans un environnement opérationnel déjà difficile. Les plus impactées seraient Rabobank, Barclays et RBS. A partir de 2017, les marges des banques devraient véritablement ressentir les effets des taux bas, qui évoluent de plus en plus souvent vers des taux négatifs.

Une perspective inquiétante et sombre ; car elle pénalise l’économie réelle, notamment à cause de la raréfaction des crédits. Au final, les bilans des banques seront davantage plombés, alors que la plupart fluctuent déjà bien dans le rouge écarlate !

William Finck
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