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Charles Sannat

Charles Sannat

Charles Sannat est diplômé de l’École Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d’Études Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information (secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Économique d'AuCoffre.com en 2011. Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

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États-Unis, ça délocalise : quand les usines partent au Mexique

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USA Mexique 

Vous vous souvenez sans doute du mythe de la réindustrialisation des États-Unis ? Vous savez, une superbe histoire de croissance économique et de reprise géniale…

L’Amérique, croulant sous les gains de compétitivité, sous l’énergie pas chère des gaz de schiste, était en train de relocaliser toutes ses entreprises parties trop vite et à tort en Chine…

Finalement, encore une fois, ce que je disais depuis des mois, pour ne pas dire des années, en dénonçant ce mensonge économique commence à transpirer.

Ainsi, cet article et reportage de France Télévision confirme ce que j’ai toujours dit, à savoir que les relocalisations étaient uniquement des relocalisations sans emploi car avec des usines totalement automatisées et des relocalisations “fiscales” donc reposant sur de la subvention… Pas de quoi fouetter un chat en définitive.

Plus grave, les délocalisations reprennent de plus belle, vers le Mexique cette fois, qui est la banlieue de l’Amérique avec une main-d’œuvre 20 fois moins chère et un peso qui a baissé de 30 % cette année, bref, de quoi vouloir aller produire là-bas, surtout que le Mexique fait partie de l’ALENA, l’équivalent du marché commun européen…

Charles SANNAT


“C’est le biscuit préféré des familles américaines. Le fameux Oreo, est l’emblème du “made in USA” ou plutôt était. Les chaînes de fabrication de l’usine Nabisco qui les fabrique vont partir au Mexique. 600 emplois américains vont disparaître. La direction affirme qu’elle va ainsi économiser 44 millions d’euros par an. Les ouvriers de Chicago ont vite compris pourquoi, l’écart de salaire est énorme. “On gagne ici 22 euros de l’heure et avec le coût de la vie aux États-Unis, c’est le minimum pour survivre alors qu’au Mexique, les ouvriers gagnent en moyenne 1,20 euro de l’heure sans aucune protection sociale”, explique un ouvrier.

Une localisation attractive

Il n’y a pas que les biscuits qui s’en vont au Mexique. Ford va déménager une usine d’assemblages de petites voitures citadines, 700 emplois sont menacés. Le géant du chauffage et de la climatisation Carrier vient d’annoncer 14 000 licenciements. Ce n’est plus la Chine, mais le Mexique qui attire les entreprises. Sa proximité géographique avec les entreprises permet d’économiser les frais de transport. L’ouvrier mexicain coûte 20 fois moins cher que l’ouvrier américain. Enfin, le peso a perdu 30 % de sa valeur par rapport au dollar, les produits “made in Mexico” sont donc extrêmement compétitifs. En 10 ans, les États-Unis ont perdu 50 000 usines.

Source France Télévision ici


États-Unis : quand les usines partent au Mexique
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