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Charles Sannat

Charles Sannat

Charles Sannat est diplômé de l’École Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d’Études Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information (secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Économique d'AuCoffre.com en 2011. Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

Charles-Sannat

Les Agences de notation sont méchantes

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Non, vraiment je vous assure, il faut RE-GU-LER les agences de notation.

Au moment ou j'écris ces lignes elles viennent encore de sévir en dégradant le Portugal.

Cette situation ne plus durer, des pays entiers ne peuvent plus être soumis au Diktat des agences de notation, fussent-ils mauvais.

 

Ce débat récurrent sur les agences de notation n'est qu'un écran de fumée pour ne pas aborder le véritable problème à savoir le pays concerné est-il en situation financière délicate.

 

Je me souviens un jour être rentré à la maison, lycéen en terminale à quelques mois du BAC avec en main une mauvaise note en Math. "Papa maman, il faut en finir avec l'agence de notation Prof de Math, c'est une honte que d'être soumis au Diktat de ce Prof".

Dans un éclair de lucidité et de bon sens mes parents me déclarèrent que si j'avais eu 5/20 c'est que la copie méritait sans doute 5/20. Pas moi (mes parents sont très fins) mais mon travail. Quelle note mérite le travail budgétaire de la Grèce, du Portugal, de l'Italie, du Japon, des Etats-Unis etc..? Certainement des notes bien plus mauvaises que les 20/20 qu'obtiennent systématiquement encore à ce jour des pays comme la France, l'Allemagne (légèrement endettée aussi) et bien sur les USA. Bref, les agences de notation ne sont-elles pas trop clémentes depuis des années notamment en ce qui concerne les dettes des états.

 

Encore un autre exemple, un jour furieux de voir que mon enfant avait une forte fièvre je décidais sous le regard médusé de mon épouse de casser cet instrument de mesure. Voilà lui dis-je, maintenant que le thermomètre est cassé notre enfant n'a plus de fièvre, le problème est réglé.

Mon épouse dans un éclair de lucidité et de bon sens me déclara avec douceur (elle est très fine mon épouse) que même en cassant l'outil de mesure, le problème persiste. Or le problème de notre enfant c'est la fièvre symptôme d'une maladie.

La maladie que mesure les agences de notation est celle de l'endettement excessif des états.

 

La responsabilité de cette maladie revient aux gouvernements successifs qui ont toujours privilégiés le court terme des échéances électorales au courage nécessaire au long terme, aux peuples qui ont voulu profiter sans compter et sans se soucier du lendemain et bien sur aux financiers qui ont prêté au delà de toute limite raisonnable. Ce dernier point est frappant dans le cas de la Grèce ou les banques savent depuis des années que la Grèce ne pourra jamais rembourser ses crédits (c'étaient notamment elles qui expliquaient à la Grèce comment tricher dans les comptes publics...)

 

Les agences de notation sont loin, très loin d'être parfaites. Elles sont idéologues (ne regardent que par le spectre du libéralisme les problèmes), elles sont souvent dans des situations de conflits d'intérêt, elles sont partisanes (profondément anglo-saxonnes et anti-européennes), mais elles restent très mesurées dans les notes données aux états.

 

Bien souvent ce dont on ne parle jamais révèle beaucoup plus que ce dont on parle beaucoup. Or vous savez de quelle agence de notation on ne vous parle jamais? JAMAIS? De l'agence DAGONG une petite agence de notation issue d'un petit pays appelé la Chine. Cette agence ne donne plus de triple A à la France, elle nous a même dégradée le 1er juin dernier, mais chut... n'en parlons surtout pas, enfumons les peuples sur la "méchanceté" présumée du thermomètre et faisons comme si nous n'avions plus fièvre.

 

Cela est tellement plus facile.

 

Charles SANNAT

Ex-Chargé d'Affaires BNP Paribas

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