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Je suis naturellement grand, beau, j’ai le teint buriné par le soleil et le sourire enjôleur et des mocassins à gland, un très gros zizi et une absence totale de lucidité sur mes qualités et mes défauts !

J'ai un blog sur lequel j'aime enquiquiner le monde : Petites chroniques désabusées d'un pays en lente décomposition...

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Quelles prochaines étapes pour l’uberisation de la société ?

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J’en parle régulièrement, et je continuerai assez logiquement à le faire à mesure que les progrès se feront plus palpables, mais il semble évident que la société traverse actuellement un profond changement avec la disparition progressive d’un certain nombre d’intermédiaires, ce qu’on surnomme souvent « l’uberisation » de la société.

En pratique, cette disparition est surtout la modification des formes d’intermédiaires, et Uber elle-même, la société dont le néologisme est tiré, aura plus que probablement à subir, elle aussi, l’uberisation de la société, comme je l’évoquais ici. Petit-à-petit, par la force des réseaux sociaux ou spécialisés, via des applications dédiées ou au travers de plate-formes généralistes, chacun va pouvoir directement commercer avec tout le monde directement, en éliminant la part des intermédiaires dont la valeur ajoutée ne consistait essentiellement qu’à permettre aux individus de se mettre en relation.

uber nuit debout

Au niveau sociétal, cela veut dire une remise en cause profonde du salariat par exemple, avec, pour beaucoup de secteurs (celui des services notamment), sa disparition pure et simple au profit du travailleur indépendant.

Cette profonde modification de toute la société va complètement saper les bases sur lesquelles reposent beaucoup de modèles sociaux et politiques actuels, à commencer par le système français qui, comme l’explique bien Verhaeghe dans un récent article de Contrepoints, se nourrit essentiellement de salariés.

À titre d’illustration, on pourra prendre la récente annonce par Uber – justement – que seront déployées aux États-Unis, à Pittsburgh et d’ici la fin du mois d’août, une flotte de « taxis » autonomes pour le compte de la société. Cette annonce survient alors que plusieurs constructeurs automobiles centenaires (ou quasi) comme Audi, BMW, Mercedes ou Nissan-Renault ont eux-mêmes annoncé la disponibilité prochaine de leurs voitures autonomes pour le grand public d’ici à 2021. Si l’on y ajoute les velléités pour ce même Uber de se positionner aussi sur le transport de marchandises suite à son rachat d’Otto, une startup spécialisée dans les camions autonomes, on comprend que l’autonomisation des transports routiers n’en est qu’à ses débuts et que ce secteur va devoir affronter un changement paradigmatique fondamental et profond dans les prochaines années.

Bien sûr, par changement, on comprend assez bien l’impact que ces véhicules autonomes pourront avoir pour ceux qui y sont confrontés. Que ce soit les chauffeurs de taxi ou de camions, l’avenir semble incertain quant à leur profession. Mais le choc promet en réalité d’être bien plus grand, et notamment parce qu’il n’est absolument pas compris ni, à plus forte raison, anticipé par ceux qui servent actuellement de dirigeants dans les pays concernés (évidemment, en France, avec la brochette d’indigents intellectuels qu’on se cogne, la situation est encore plus critique).

la rentrée d'hollande

Ainsi, on ne peut s’empêcher de noter que les politiciens, jamais en retard d’une ânerie, se sont régulièrement manifestés pour tenter de s’opposer à ce mouvement de fond qui agite la société, et cette évolution qui modifie profondément le rapport entre les producteurs et les consommateurs, entre ceux qui offrent et ceux qui consomment des services en particulier. Toujours sur la brèche pour justifier leurs émoluments, les politiciens ont par exemple systématiquement tenté de mettre des bâtons dans les roues d’Uber. Ne pouvant s’attaquer à la partie purement technique de l’application, ils ont ainsi accumulé les vexations légales, normatives ou fiscales sur les chauffeurs.

Ce qui devait arriver arriva : la société a donc déployé des trésors d’imagination et de financement pour hâter la disparition de ces chauffeurs dans son modèle d’affaire.

Autrement dit, non seulement les politiciens ne comprennent rien à la révolution qui se met en place, mais en plus trouvent-ils le moyen d’être contre-productifs au point de souvent accélérer les effets qu’ils entendent combattre avec leurs petits bras et leur cerveau tout mou : croyant protéger les salariés et un monopole destiné à s’effondrer, ils forcent les nouveaux arrivants à contourner de façon innovante les obstacles artificiellement posés là.

Lorsque je dis que le choc sera rude, et l’impact énorme, je n’exagère pas.

Rien qu’avec ce changement fondamental lié à la disparition des conducteurs et à l’autonomisation des transports, des pans entiers de nos politiques deviendront purement et simplement caducs, comme par exemple les politiques municipales dans lesquelles prennent une grande place la gestion du trafic et la bonne entente entre les différents modes de transports.

Et lorsqu’on agrandit l’angle d’analyse au-delà des seuls transports, le constat reste le même, et l’impact d’autant plus fort. La possibilité qui existe maintenant, via les technologies modernes, pour tout un chacun de se mettre directement en relation avec des dizaines ou des centaines d’individus motivés par les mêmes envies permet des adaptations, des réalisations ou des formations de groupes d’intérêts extrêmement rapides, bien plus que tout ce que les cycles législatifs permettent de suivre, et encore plus que ce qu’un politicien, habitué à raisonner dans ses habitudes d’un autre siècle, n’est à même de couvrir.

En France, le constat est encore plus cruel : tellement aveuglée par son nombril, sa volonté farouche d’inaction pour éviter tout bouleversement d’un statu-quo si délicieusement bénéfique pour elle, la classe politique française ne voit absolument rien venir, dans absolument aucun domaine. De même qu’ils ont assisté niaisement, les bras ballant, sans comprendre, au débarquement de nouveaux modèles comme Uber, que ce soit dans les transport, le crédit, le logement touristique ou ailleurs, nos politicards — ayant consciencieusement fuit depuis belle lurette les missions régaliennes et oublié la notion même de service au peuple — vont prendre en pleine poire ces nouveaux changements paradigmatiques.

Or, tout comme avec Uber où ils ont eux-mêmes été les instruments de ces changements à leur corps défendant, par leur propre contre-productivité, que croyez-vous qu’il va bien pouvoir se passer lorsqu’il s’agira pour les individus d’assurer leur propre sécurité, alors même que ces politiciens démontrent, tous les jours, qu’ils sont d’une incompétence chimiquement pure ? Comment ne pas voir que quasiment toutes leurs déclarations, tous leurs petits mouvements de mentons stériles, toutes leurs agitations des membres supérieurs (sourcils inclus) ne font qu’accélérer la prise de conscience de leur totale impéritie et qu’ils vont donc pousser les citoyens à trouver des solutions radicalement nouvelles aux problèmes qui les préoccupent ?

En tout cas, les prochaines années seront décisives, et ne comptez sur aucun de ces guignols pour vous y préparer.

Government Demotivator



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