Le 19 janvier dernier Ambrose Evans-Pritchard, le dernier grand journaliste d’investigation au monde et certainement l’un des mieux informés, était à Davos où il s’est longuement entretenu avec William White.
William White n’est pas n’importe qui même si l’écrasante majorité des gens n’en n’a jamais entendu parler.
William White est celui qui préside le comité d’examen des situations économiques et des problèmes de développement de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), et il n’est rien de moins également que l’ancien chef économiste de la Banque des Règlements Internationaux (BRI). La BRI c’est en quelque sorte la banque centrale des banques centrales.
Ce qui est important dans ce qu’a déclaré William White c’est sa description de la suite des événements. Pour lui il n’y aura pas d’hyperinflation, mais une sortie de crise par une immense crise d’insolvabilité. L’avantage de la crise d’insolvabilité c’est que si vous ruinez les épargnants, vous sauvez globalement les monnaies. Vous sauvez les monnaies même si à l’arrivée il y a moins de monnaie, beaucoup moins même.
Revenons donc précisément sur ses déclarations. C’est une traduction personnelle de cet article du Telegraph dont vous avez la source tout en bas de cet article.
Raison numéro 1: Vous allez tous être ruinés à cause d’une insolvabilité généralisée !
Pour lui le premier constat est simple et ceux qui me suivent devraient logiquement partager son analyse.« Le système financier mondial est devenu dangereusement instable et pourrait faire face à une avalanche de faillites susceptibles de remettre en cause la stabilité sociale et politique de nos pays. »
Si cela fait longtemps que j’affirme que ceux qui dépendent de la dépense publique ont du soucis à se faire, vous voyez depuis quelques semaines l’inquiétude des départements incapables de financer une dépense indispensable pour la « paix sociale » qu’est le RSA.
Raison numéro 2: La situation est pire qu’en 2007
Là encore c’est évidemment ce que je pense. Rien n’a été fait depuis 2007 à part une succession insupportable de séquences de communication, mais sur le fond, rien n’a fondamentalement changé, la finance ne s’est pas régulée, les paradis fiscaux existent toujours, les entreprises ne payent pas leurs impôts et nous sommes assis sur un volcan de dettes encore plus important qu’avant la crise en 2007. Mais disons-le. Lorsque votre analyse est confirmée par un type comme White, cela ne peut que renforcer votre conviction d’être dans le vrai malgré les dénégations pleines d’espérance de mougeons qui préfèrent depuis le début les mensonges qui rassurent à la vérité qui dérange.« La situation est pire que ce qu’elle était en 2007. Nos munitions macroéconomiques pour lutter contre le ralentissement et la crise ont toutes été utilisées»… Et oui, que voulez vous faire de plus ? Rien n’a réellement fonctionné.
« Les dettes ont continué à s’accumuler au cours des huit dernières années et elles ont atteint de tels niveaux dans chaque partie du monde qu’elles sont devenues une cause puissante du problème ».
« Il deviendra évident lors de la prochaine récession que beaucoup de ces dettes ne seront jamais remboursées, et ce sera inconfortable pour beaucoup de gens qui pensent qu’ils possèdent des actifs qui valent quelque chose ».
« La seule question est de savoir si nous sommes en mesure de regarder la réalité en face et de faire face à ce qui vient d’une manière ordonnée, ou si ce sera de manière désordonnée. Les annulations de la dette sont une constante depuis 5 000 ans, aussi loin que les Sumériens. »
Votre épargne finance les dettes, donc elle n’existe plus !!! C’est pour cela que vous serez ruinés.
Arrêtons-nous sur cette phrase prononcée par White un peu plus haut. « Il deviendra évident lors de la prochaine récession que beaucoup de ces dettes ne seront jamais remboursées, et ce sera inconfortable pour beaucoup de gens qui pensent qu’ils possèdent des actifs qui valent quelque chose ».
Aujourd’hui les épargnants pensent que leur épargne c’est de l’argent sonnant et trébuchant. Mais pas du tout. Leur argent sert à financer des dettes et c’est parce que leur argent finance des dettes que celui qui a emprunté paye des intérêts que justement leur argent leur rapporte des intérêts tous les ans.
Raison numéro 3: Les intérêts perçus sont le fruit d’une opération de crédit ! VOTRE argent n’existe PLUS !
Tant que vous ne comprenez pas ce mécanisme, alors vous ne pouvez pas comprendre quels sont les risques qui pèsent sur votre patrimoine financier et c’est exactement ce que White vient de dire en parlant de ceux « qui pensent posséder des actifs ».Le premier d’entres eux, c’est évidemment l’assurance-vie, placement préféré des Français, constitué pour le fonds euros à plus de 70% d’obligations d’Etats et de façon générale d’obligations, c’est-à-dire de titre de dettes !
Raison numéro 4: Pour White le système bancaire européen est en grand danger… votre épargne aussi !
« Le système bancaire européen pourrait devoir être recapitalisé sur une échelle encore inimaginable, et les nouvelles règles « bail-in » signifient que tout détenteur de dépôt au-dessus de la garantie de 100 000 € devra aider à payer pour cela. »En clair, toutes les sommes qui dépasseront la « garantie » des dépôts seront confisquées en cas de faillite bancaire et cela c’est uniquement dans le cas où le fonds de garantie des dépôts serait solvable ce qui est une grande illusion puisque avec 2 milliards d’euros investis, d’ailleurs en grande partie dans des obligations bancaires, il est peu probable que le fonds de garantie des dépôts soit en mesure d’être d’une aide significative en cas de faillite d’une grande banque.
Là encore la solution est simple. Il faut débancariser et migrer votre patrimoine au maximum vers des actifs tangibles qui ne sont pas des titres de dettes et c’est exactement ce que j’explique dans ma lettre STRATEGIE.
Raison numéro 5: Il n’y a plus aucune bonne solution pour la FED, la banque centrale américaine !!
Une fois encore les propos de White, à défaut d’être une certitude absolue, valident en tous points l’analyse que je partage avec vous depuis des années.Il n’y a plus aucune bonne solution pour nous sortir du pétrin dans lequel nous nous sommes fourrés à titre collectif.
Soit nous allons mourir d’une hyperinflation sévère, soit d’une insolvabilité généralisée. Pour le moment nous ne sommes ni dans l’un ni dans l’autre mais dans une « drôle de guerre », dans une « veillée d’armes » qui peut durer un temps encore indéterminé, mais il arrivera une crise, une autre, qui viendra rompre cet équilibre très précaire construit depuis 2008.
« M. White a déclaré que la Fed est maintenant dans un dilemme terrible en essayant de se sortir de la politique de QE. C’est le piège de la dette. La situation est tellement mauvaise qu’il n’y a pas de bonne réponse. Si la FED augmente les taux ça va être méchant. Si elle ne monte pas les taux, cela va tout simplement empirer les choses» et de conclure par un lapidaire « Il n’y a pas de solution facile à ce fouillis ».
La solution ne sera pas collective. C’est à vous de jouer et de préparer VOTRE réponse. Comment?
Collectivement il est beaucoup trop tard. Tout, partout, à tous les niveaux, est en train de se déliter. La réponse et les solutions sont en vous et pour vous. Vous seul, en ayant pris conscience de la situation, pouvez prendre vos propres décisions patrimoniales.Tous les jours j’essaie au mieux d’informer le plus grand nombre de nos concitoyens des risques financiers auxquels ils sont soumis et je les invite à se préparer.
C’est également ma mission dans la Lettre STRATEGIES qui a pour vocation de vous donner des pistes de réflexion pour affronter le monde qui vient et qui ne sera pas « gentil ». Les propositions que j’articule et formule gardent toujours un objectif en tête.
Parce que le pire n’est jamais sûr et que le meilleur est toujours souhaitable, il faut prendre des décisions patrimoniales qui vous permettent de gagner si tout va bien (on peut toujours y croire) et de ne pas perdre si tout allait mal. En toutes choses nous devons rester pondérés. A celles et ceux qui veulent en savoir plus rendez-vous ici! Vous pourrez en bonus télécharger l’ensemble des anciens numéros de ma lettre STRATEGIES
Mais ce n’est pas le plus important. Le plus important c’est ce que vous allez décider de faire ou de ne pas faire pour vous.
Je vous invite encore une fois, à imaginer ce que serait un monde où l’épargne aurait été annulée… pour annuler les dettes.
Un monde où de nombreux Etats seraient insolvables ?
Un monde où les minimas sociaux et les aides ne pourraient être versés, un monde où les flux économiques physiques qui dépendent des flux financiers s’arrêteraient quelques semaines.
Imaginez cela et essayez, en face d’apporter vos propres solutions.
N’attendez pas d’aide de l’Etat. Il est en faillite.
Vous êtes seul. Enfin seul, pas tout à fait, car il existe partout en France des gens qui se préparent, des solidarités qui se nouent, des liens qui se tissent.Si vous êtes seul pour prendre les décisions qui vous concernent, la plus grande erreur serait de se replier.
Au contraire, survivre à la crise, c’est aller vers l’autre, c’est sortir de notre individualisme forcené engendré par une société consumériste sans âme.
Nous serons plus fort ensemble, mais cet ensemble n’est pas l’Etat, cet ensemble s’exprimera et s’exprime déjà à travers les résiliences et les solutions locales que, loin de la capitale et des pouvoirs coupés des réalités, des femmes et des hommes mettent en place sans rien attendre.
A chacun « de faire sa part » !
En attendant mes chers amis, préparez-vous, il est déjà trop tard !
Charles SANNAT
Pour lire l’article original du Telegraph de Londres, c’est ici