L’impact de la substitution aux importations
Il est aujourd’hui clair que les exportations jouent un rôle important dans la croissance de la Russie. Ceci était prévisible avec la forte dépréciation du rouble qui a dopé la compétitivité de l’industrie.Graphique 1
Contribution des facteurs à la croissance
img class="aligncenter size-full wp-image-4999" src="https://f.hypotheses.org/wp-content/blogs.dir/981/files/2016/06/A-01-Crssanc.jpg" alt="A - 01 Crssanc" width="477" height="345" srcset="https://f.hypotheses.org/wp-content/blogs.dir/981/files/2016/06/A-01-Crssanc.jpg 477w, https://f.hypotheses.org/wp-content/blogs.dir/981/files/2016/06/A-01-Crssanc-300x217.jpg 300w" sizes="(max-width: 477px) 100vw, 477px" style="margin: 18px auto; padding: 0px; font-style: inherit; font-variant: inherit; font-weight: inherit; font-stretch: inherit; font-size: inherit; line-height: inherit; font-family: inherit; vertical-align: baseline; max-width: 100%; height: auto; transition: opacity 0.2s ease; display: block; clear: both;">
Source: Banque Centrale de Russie
En 2015, on constate que la dynamique de baisse de la production manufacturière a été façonnée par trois facteurs principaux, jouant d’ailleurs dans des sens contradictoires. Le facteur principal a été bien sur l’impact négatif de la baisse globale de la demande dans l’économie, baisse qui s’est traduite par la contraction du commerce de détail, ce qui a provoqué une contraction de la production dans ce secteur. Néanmoins, plusieurs facteurs ont ralenti la vitesse de cette baisse et l’on constate que la production industrielle évolue bien plus favorablement que le PIB ou que le commerce de détail.
Tableau 1Principaux indicateurs macroéconomiques pour les 4 premiers mois de 2016 |
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4 mois | Jan16 | Fev16 | Mar16 | Avr16 | Mai 16* | |
PIB en glissement annuel | -1.2%* | -2.6% | -0.6% | -1.8% | -0.5%** | -0.2% |
Commerce de détailen glissement |
-5.2% | -6.0% | -4.3% | -5.8% | -4.8% | -4.2% |
Salaires réelsen glissement |
-0.9% | -3.6% | 0.6% | 1.5% | -1.7% | -1.0% |
Salaires nominauxen glissement |
7.1% | 5.8% | 8.7% | 8.9% | 5.4% | 5.0% |
Taux de chômage | 5.9% | 5.8% | 5.8% | 6.0% | 5.9% | 5.8% |
Production industrielleen glissement |
-0.1% | -2.7% | 1.0% | -0.5% | 0.5% | 1.0% |
Source: Ministère du développement Economique, Rosstat, Alfa-Bank . * Projections |
Graphique 2
Evolutions sur le marché du travail img class="aligncenter size-full wp-image-5000" src="https://f.hypotheses.org/wp-content/blogs.dir/981/files/2016/06/A-01-March%C3%A9-du-Travail.jpg" alt="A - 01 Marché du Travail" width="490" height="431" srcset="https://f.hypotheses.org/wp-content/blogs.dir/981/files/2016/06/A-01-Marché-du-Travail.jpg 490w, https://f.hypotheses.org/wp-content/blogs.dir/981/files/2016/06/A-01-Marché-du-Travail-300x264.jpg 300w" sizes="(max-width: 490px) 100vw, 490px" style="margin: 18px auto; padding: 0px; font-style: inherit; font-variant: inherit; font-weight: inherit; font-stretch: inherit; font-size: inherit; line-height: inherit; font-family: inherit; vertical-align: baseline; max-width: 100%; height: auto; transition: opacity 0.2s ease; display: block; clear: both;">
Source: Banque Centrale de Russie
La hausse des salaires nominaux est aujourd’hui à peu de choses près égale à l’inflation. Dans l’industrie elle est même supérieure, ce qui traduit un taux d’activité élevé. Dans certaines activités on est même à des niveaux d’emploi supérieurs à ceux de 2012-2013. Cela se traduit par le fait que le secteur ouvert à la concurrence connaît une dynamique des salaires supérieurs à celle de l’économie toute entière.
Graphique 3
img class="aligncenter size-full wp-image-5001" src="https://f.hypotheses.org/wp-content/blogs.dir/981/files/2016/06/A-01-Salaires.jpg" alt="A - 01 Salaires" width="461" height="418" srcset="https://f.hypotheses.org/wp-content/blogs.dir/981/files/2016/06/A-01-Salaires.jpg 461w, https://f.hypotheses.org/wp-content/blogs.dir/981/files/2016/06/A-01-Salaires-300x272.jpg 300w" sizes="(max-width: 461px) 100vw, 461px" style="margin: 18px auto; padding: 0px; font-style: inherit; font-variant: inherit; font-weight: inherit; font-stretch: inherit; font-size: inherit; line-height: inherit; font-family: inherit; vertical-align: baseline; max-width: 100%; height: auto; transition: opacity 0.2s ease; display: block; clear: both;">
Source: Banque Centrale de Russie
La dynamique de la substitution aux importations
Examinons maintenant l’impact des facteurs soutenant la production (exportation et substitution aux importations) par les secteurs qui ont montré une croissance de la production en 2015, soit l’industrie alimentaire, l’industrie chimique, et le sous-industrie du caoutchouc, par opposition à la fabrication de produits chimiques.La contribution de ces trois facteurs à la variation de l’indice de production réel est estimée de la manière suivante. On considère les marchandises qui ont pesé sensiblement sur la dynamique de l’industrie en question. La variation de la production en période (i) pour chacun de ces produits a été calculée comme le résultat de la variation des exportations (Xi) et de la demande intérieure. Cette demande intérieure a été satisfaite par la production intérieure (Prodi) et importé (Ei). Les ressources totales disponibles pour les ménages, que l’on appellera (Tri), sont la somme de la production nationale et les importations moins les exportations: (Tri = Prodi + Ei – Xi). Les périodes ont été choisies en fonction de la disponibilité des données statistiques requises. Aussi Janvier-Septembre 2015 (i = 1) a été comparé avec le niveau au cours de la période équivalente de 2014 (i = 0).
L’impact de la variation de la demande interne sur la dynamique de sortie a été décomposée en deux composantes: qualitatives et quantitatives. Le premier se réfère à la variation de la part des importations dans un article donné des marchandises et est interprété comme un changement dans la production causée par la substitution des importations. Ce changement est définit comme la différence entre le volume de la production réelle en 2015 et le volume hypothétique nécessaire pour maintenir les importations à leur ancien niveau, qui est généralement plus élevé, en pourcentage des produits totaux:
- (Prodimport substitution = –1 * Tr1)
- (Proddomestic demande =2 * (Tr1 – Tr0),) où (Proddomestic demande) est le changement dans la production tirée par la demande intérieure.
Dans l’industrie chimique, la production a augmenté de 6,2% en 2015. Dans cette somme, la substitution des importations a contribué pour 2,5%, soit à peu près 40% de la croissance. La contribution des exportations était de 0,9% à savoir environ 15% de la croissance. Cette petite contribution des exportations peut être expliquée par la concurrence croissante sur les marchés des produits de base externes et le niveau des produits exportés qui est considéré comme de faible niveau technologique. Les 45% restants dans le calcul de la croissance peut être expliquée par d’autres facteurs non liés au remplacement des importations (comme l’effet de la baisse des matières premières). Cette partie de l’augmentation de la production peut être expliquée en partie par la croissance de 16% de la demande pour certaines catégories de médicaments, mais la plupart du temps (52%) par la position particulière de l’industrie chimique en tant que fournisseur de matières premières intermédiaires pour d’autres industries présentant une dynamique positive . Plus précisément, la demande a augmenté pour les produits chimiques de base et spéciaux utilisés dans la croissance des industries d’exportation (principalement l’extraction du minerai, la production de fibres chimiques, et la production de produits chimiques clés), et des additifs spéciaux utilisés dans la transition vers la production de carburant en conformité avec la norme Euro-5 .
Dans l’industrie du caoutchouc, la croissance en 2015 a été de 2,8%. Comme la production, principalement des pneus pour les voitures ou des véhicules spéciaux et camions, est suffisamment concurrentielle sur le marché intérieur, mais aussi sur les marchés européens et asiatiques, la substitution des importations et les gains en compétitivité des exportations ont plus que compensé la baisse de la demande intérieure.
La solvabilité des entreprises
En 2015, le résultat financier net des entreprises à été positif. Le calcul aux prix nominaux a été 8,422 milliards, soit 53,1% plus élevé que le chiffre pour 2014. Parmi les principales industries, le bénéfice net a augmenté le plus dans les transports et les communications et dans le secteur manufacturier (par 64,8%).Cette croissance du résultat financier net total a été soutenue par des mesures de réduction des coûts adoptées par les entreprises en réponse à l’intensification des restrictions sur la demande et l’aggravation des conditions d’emprunt. Pendant neuf mois de 2015, les indicateurs opérationnels de rendement (rendement des ventes, rendement des actifs) étaient plus élevés que dans 2013-2014. Mais, il convient de savoir que cette forte croissance du bénéfice net a été possible du fait de la faible base utilisée pour la comparaison. En effet, en 2014, ce bénéfice net avait diminué de 9,1% par rapport à 2013, principalement en raison de la détérioration des conditions économiques externes dans la seconde moitié de l’année. On est donc revenu à la situation de 2013, ce qui montre que l’effet des sanctions a été à la fois limité et transitoire.
Il semble donc que le mécanisme de substitution aux importations ait joué en Russie depuis 2014.