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Je suis naturellement grand, beau, j’ai le teint buriné par le soleil et le sourire enjôleur et des mocassins à gland, un très gros zizi et une absence totale de lucidité sur mes qualités et mes défauts !

J'ai un blog sur lequel j'aime enquiquiner le monde : Petites chroniques désabusées d'un pays en lente décomposition...

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France, décembre 2015 : une situation catastrophique

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Même si notre président fait à peu près tout pour faire durer la stupeur des Français suite aux attentats du 13 novembre, la gravité de la situation économique commence malgré tout à percoler doucement dans les esprits. Il faut dire qu’encore une fois, les derniers chiffres du chômage sont particulièrement mauvais…

Et c’est avec des circonlocutions alambiquées que l’actuelle ministre du Chômage, Myriam El Khomri, a annoncé les dernières statistiques. Les chiffres venant bousculer avec une certaine vigueur tous les précédents records, on comprend qu’aussi à l’aise avec son maroquin qu’un poisson avec une bicyclette, la pauvrette ait déployé des trésors d’inventivité linguistique pour trouver matière à tempérer niaisement les statistiques en choisissant d’en appeler à la prudence.


el khomrigoleMalheureusement, cette prudence sera cependant délicate à faire valoir lorsqu’on commence à éplucher les données fournies par le ministère : 42.000 nouveaux demandeurs d’emploi, ce n’est pas franchement réjouissant.Et même avec la plus grande des prudences, force est de constater que ce chiffre représente bien une quantité affolante de nouveaux chômeurs, la plus forte hausse depuis 2013, ce qui place le nombre total de personnes sans travail à un record historique, et ce, malgré les bidouilles incessantes des différents gouvernements et des différents ministres pour modifier les méthodes de calcul et les définitions de chômeurs. Autrement dit, même avec prudence, on assiste à la reprise de la tendance lourde du quinquennat hollandesque de destruction d’emplois. C’est bien un gros échec.


pole emploi a qui le tour
Au passage, on ne peut même pas s’empêcher de penser que la récente démission du précédent ministre, François Rebsamen, s’apparente à l’aune de ces chiffres pitoyables à une véritable désertion, le maroquin devenu patate chaude ayant été refilé à une pauvre stagiaire qui passait par là, rapidement bombardée cheffe à la place du partant pour couvrir ses arrières.


Cette impression est d’autant renforcée lorsqu’on se rend compte que ce sont maintenant les licenciements économiques qui tirent ces chiffres à la hausse. Concrètement, cela veut dire que ce ne sont pas des fins de contrats (CDD, intérimaires) qui viennent majoritairement grossir les rangs des chômeurs, mais les CDI. Ce n’est évidemment pas bon signe du tout. D’autant que les collectes de nouvelles offres par Pôle Emploi ne cessent de chuter.

Non seulement, la situation est bien plus mauvaise que ce qu’espéraient nos fins stratèges du gouvernement, mais tout indique qu’elle se dégradera encore les mois qui viennent (et difficile de voir dans les récentes annonces du président pédaloflambyste et son nouveau pacte de sécurité la moindre parcelle d’amélioration, les finances du pays déjà maltraitées étant maintenant complètement oubliées).


Epic Fail
Heureusement, pendant que nos politiciens s’agitent et se tordent les doigts en invocations inutiles, espérant sans doute appeler à eux les faveurs des dieux de l’emploi et relancer ainsi la machine économique, de son côté la machine administrative continue son âpre bataille contre les affres du chômage.


Dans une étude de la Direction de la recherche du ministère du Travail parue récemment et faisant justement le détail des différentes mesures mises en place, on découvre en effet, assez effaré, que pour l’année 2013 les différentes politiques de l’emploi (ou de non-emploi, devrait-on dire) ont coûté plus de 96 milliards d’euros.

Jolie somme, n’est-ce pas ? D’autant que ce chiffre posé, on ne peut s’empêcher de le diviser par le nombre estimé de chômeurs, disons 5 millions (ne chipotons pas). On constate que cette dépense revient à leur verser, l’année durant et directement, un montant d’environ 19500 euros, soit 1625€ par mois, net de toute ponction (l’argent provenant exclusivement d’une précédente ponction dans l’économie française, pas la peine de la retaxer).

Il n’y a pas besoin de gamberger beaucoup pour comprendre que cette somme serait probablement supérieure à la moyenne des versements effectivement distribués par les différents organismes. En somme, l’État pourrait nettement gagner en efficacité en ponctionnant strictement les mêmes sommes, mais en les distribuant directement aux demandeurs d’emploi sans s’embarrasser de toute l’infrastructure actuelle dont l’utilité, compte tenu des résultats obtenus, laisse très largement à désirer : le service rendu à la société ne serait pas plus mauvais, et il n’est même pas dit que la satisfaction globale des chômeurs serait moins bonne.


Shipment of fail !
Cette situation, franchement alarmante en France, ne doit cependant pas faire oublier que le reste du monde continue à tourner, lui. Malgré tout, il faut le dire vite, surtout actuellement où des signes quelque peu inquiétants s’accumulent.


Ainsi, l’indice Baltic Dry Index, un indice de prix pour le transport maritime de vrac sec (principalement de minerais, de charbon et de céréales) et plutôt bon indicateur de l’état général de l’économie, s’est effondré pour atteindre un niveau très bas.

Ainsi, les prix du pétrole continuent de flirter avec des niveaux qui n’ont plus été vus depuis janvier 2009 (42$ le baril). Si cela est plutôt providentiel pour l’économie française fort dépendante de ses importations, cela signifie surtout que la consommation mondiale est au plus bas. À vrai dire, le pétrole est actuellement en super-contango, c’est-à-dire que les acheteurs préfèrent avoir la livraison dans le futur plutôt qu’actuellement et payer les coûts de stockage et d’acheminement, ce qui est la marque assez claire d’une surproduction.

Ainsi, les autres matières premières suivent globalement les mêmes tendances que le pétrole, là encore marquant le signe clair que la fameuse reprise économique tant attendue et louangée par nos gouvernants n’en finit pas de ne pas arriver.

Enfin, le dollar continue de monter (le cours EUR/USD dégringole).

Ces différents éléments, tous déjà présents pendant les derniers mois de 2008, laissent penser que la situation économique est tout sauf saine et qu’en fait de reprise économique, on se dirige droit vers une récession carabinée. En clair, il semblerait bien que les six prochains mois seront agités.

Et je ne suis pas sûr que Hollande et sa fine équipe y soient préparés. Et je doute que l’état d’urgence suffise à détourner l’attention.

Ce pays est foutu. 

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