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Investir ou trading ?

Canslim, l'incroyable approche de William O Neil's qui a rapporté 28% par an sur longue période

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CANSLIM est une stratégie de sélection, d'achat et de vente d'actions classiques. Elle est décrite dans l’ouvrage de William O'Neil « How to Make Money in Stocks ? ».


O'Neil a commencé sa carrière comme trader à Wall Street et a finalement fondé un cabinet d'investissement, William O'Neil & Co, qui publie entre autre des rapports financiers intitulés,  « Investor's Business Daily ». Cette méthode se base sur plus de 500 actions qui ont performé sur les marchés boursiers entre 1953 et 1993. Le processus a depuis été étoffé au total à 600 capitalisations supplémentaires, d’abord jusqu’en 2002, et ensuite jusqu’à 2009.

O'Neill ne croit pas à l'investissement value car il estime que les titres ne se vendent généralement pas à leur juste valeur. Il préfère se concentrer sur les entreprises qui sont encore dans une phase de croissance et de ne pas se focaliser sur le prix de l’action, en priorité.


CANSLIM permet d’identifier les entreprises aux fondamentaux solides, et qui disposent, en outre, d’un potentiel de développement important  grâce à leur capacité à innover. Ces sociétés récoltent des recettes conséquentes, cela provoque souvent un emballement du prix du titre. Ce qui distingue CANSLIM, c'est l'attention portée à des facteurs concrets, comme les bénéfices par exemple, et ceux plus abstraits, tels que les idées de l’entreprise, la philosophie, les produits. L'argument plaidant en faveur de cette stratégie est la quantité innombrable de cas confirmant son efficacité : les entreprises au cours de la dernière moitié du 20e siècle, après avoir rempli les critères de CANSLIM, ont vu le cours de leur titre augmenter considérablement.


C : Current Earnings

O'Neil souligne qu'il est important de choisir des titres dont le bénéfice par action (BPA) lors du trimestre le plus récent est supérieur au BPA du même trimestre de l'année précédente. Par exemple, le BPA déclaré d'une entreprise pour le trimestre T2 doit avoir augmenté par rapport au BPA obtenu il y a un an glissant.

Le BPA ne doit pas être de moins de 18-20 %, selon la méthode CANSLIM. O'Neil a par ailleurs constaté, que de 1953 à 1993, après une hausse d'au moins 70 % du bénéfice trimestriel, les trois quarts des 500 actions les plus performantes aux États-Unis avaient enregistré une hausse majeure de leur prix. Pour l'autre quart de ces titres, l'augmentation du prix s'était produite dans les deux trimestres suivants la hausse du bénéfice. Il semble donc que toutes les actions à rendement élevé aient eu une croissance exceptionnelle d'un trimestre à un autre. Même si le taux de 18-20 % est une approximation, la croissance atteint habituellement 50 % et plus pour les investisseurs qui réalisent des gains vraiment spectaculaires.

On doit examiner scrupuleusement les bénéfices.

O'Neil soutient avec vigueur que les investisseurs devraient apprendre à reconnaître les chiffres de qualité médiocre, c'est-à-dire, les chiffres qui ne donnent pas une image fidèle de la performance d'une société. En effet, les entreprises peuvent tenter de manipuler les bénéfices; le système CANSLIM préconise que les investisseurs creusent en profondeur et aillent au-delà des données superficielles que les sociétés mettent souvent de l'avant à titre de bénéfices.

Après avoir vérifié que les bénéfices d'une entreprise sont d'assez bonne qualité, O'Neil suggère d'examiner les autres entreprises du même secteur d'activité. Si la croissance des bénéfices est solide dans ce secteur, cela confirme que celui-ci est florissant et que l'entreprise a le potentiel de percer et de rentrer en plein boom.


A : Annual Earnings

Le système CANSLIM accorde également de l'importance à la croissance du bénéfice annuel : une société devrait avoir enregistré une croissance annuelle (BPA annuel) solide au cours de chacune des 5 dernières années.

Le taux de croissance de bénéfice annuel est fondamental. CANSLIM mise sur des sociétés dont le bénéfice croît à un rythme de 25 à 50 % par année.


N : New

L’entreprise doit avoir connu un changement récemment, ce qui est souvent l’étape nécessaire pour devenir prospère. Il peut s’agir d’une nouvelle équipe de direction, un management différent, d’autres produits… O'Neil a observé que 95 % des sociétés étudiées avaient mis en place des nouvelles choses.


S : Supply and Demand

À cause de la loi de l'offre et de la demande, les opérations importantes que les investisseurs effectuent peuvent nuire involontairement au prix de l'action, particulièrement si la capitalisation boursière est faible. Comme les petits investisseurs détiennent des quantités d'actions relativement moindres, ils peuvent acheter et vendre le titre d'une entreprise sans pousser le prix dans une direction défavorable.

Dans son étude, O'Neil a découvert que 95 % des entreprises dont les cours avaient enregistré les gains les plus élevés comptaient moins de 25 millions d'actions en circulation au moment où le gain avait été réalisé.


L : Leader

On trouve toujours dans chaque secteur d'activité des entreprises de tête, qui procurent des gains substantiels à leurs actionnaires, et des entreprises tirant de la queue, dont le rendement est au mieux médiocre. L'idée est de séparer les champions des prétendants.

La force relative du prix d'un titre varie de 1 à 99 ; lorsque l'indice d'un titre est à 75, cela signifie qu'il délivre un rendement plus élevé que 75% des autres actions du même secteur, sur une période donnée. CANSLIM, privilégie la force relative du prix d'un titre à un taux d’au moins 70%. Les actions dont la force relative s’établit à l'ordre de 80 à 90% sont plus susceptibles de générer des gains conséquents.


I : Institutional Sponsorship

CANSLIM reconnaît l'importance du parrainage institutionnel des entreprises. Essentiellement, ce critère se fonde sur l'idée que, si une entreprise est dépourvue de parrainage institutionnel, cela signifie qu'aucun des milliers de gestionnaires de portefeuilles institutionnels qui existent ne l'a choisie. Selon CANSLIM, pour que le titre d'une entreprise soit sélectionné, celle-ci doit compter de 3 à 10 propriétaires institutionnels.

Néanmoins, il ne faut pas non plus que la main mise des investisseurs institutionnels soit trop forte. Car ce type d’acteurs peut aussi commettre des erreurs !


M : Market Direction

Le critère final de CANSLIM est la direction du marché. Lorsqu'on sélectionne des actions, il est important de déterminer à quel type de marché on a affaire, s'il est baissier ou haussier. Bien qu'O'Neil ne soit pas un adepte des placements en synchronie avec le marché, il soutient que, si les investisseurs ne tiennent pas compte de la direction du marché, ils risquent d'aller à l'encontre de la tendance et de compromettre leurs gains ou même de subir des pertes importantes.

Pour parvenir à surveiller ces tendances, on peut se pencher quotidiennement, sur les volumes de titres échangés. Si il y a par exemple, plus de positions acheteuses que vendeuses ou inversement, cela peut nous donner une indication précieuse sur l’évolution des prix, à la hausse ou à la baisse. D’autres outils liés à l’analyse technique peuvent  être aussi utilisés pour déterminer la direction d’un marché d’actifs.


Conclusion

Le CANSLIM, est-ce que ça fonctionne ? Est-ce vraiment rentable ? Aucune étude vraiment rigoureuse n’a été ralisée à ce sujet. Il existe cependant le rapport récent de l’AAII (American Association of Individual Investors) qui nous donne un éclairage intéressant. Il fait état notamment, que sur la dernière décennie en cours, le CANSLIM a connu un retour sur investissement  de 26.5% contre 0.7% pour le S & P 500 sur un même horizon temps. Depuis, sa création, il fait encore mieux, puisqu’il affiche une rentabilité de 28% contre 2.4% pour le S & P 500.

Pour terminer, le CANSLIM est une stratégie d’investissement qui prône la limitation des pertes à maximum, 7 à 8% par rapport à la mise initiale. Cette contrainte ne fait l’objet d’aucune exception, et doit s’appliquer à toutes les valeurs du portefeuille.

Certains investisseurs  critiquent le CANSLIM fréquemment mais omettent de respecter la subtilité, avec des stop-loss qui ne sont pas toujours positionnés sur l’ensemble de leurs titres.

Or, le CANSLIM est un processus minutieux. Faire preuve de discipline et de méthodologie est nécessaire si l’on espère obtenir des résultats.

William Finck
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