Caroline Domanine
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Entrepreneur, coach et trader…
…autodidacte et fière de l'être!
Je pense que chacun peut avoir sa chance s'il est prêt à y mettre le prix. Convaincue du pouvoir que nous avons tous sur notre vie, je me lance avec toujours plus d'énergie et de joie vers de nouveaux défis.
Trader par amour pour la liberté, coach par passion du partage, entrepreneur par besoin de créer; je crois que c'est notre comportement qui sera seul maître de nos performances. Parce que nos compétences techniques ne suffiront pour gagner, développons nos compétences comportementales avec des questions et des outils simples à mettre en place !
Mon Blog : http://psychotrade.fr/
Piége de la decision : l'effet de gel
Audience de l'article : 5042 lecturesCe processus connaît malheureusement des chausse-trappes, des travers inconscients qui nous poussent à prendre de mauvaises décisions.
Cet article a pour but de traiter de l’un d’entre eux : « l’effet de gel »
En 1947, c’est Kurt Lewis , psychologue Américain d’origine Allemande qui analyse ce processus et qui montre que nous adhérons plus à une décision propre qu’aux raisons qui nous poussent à la prendre .
En effet, une fois la décision prise, elle s’ancre en nous et les éléments qui nous y ont poussés s’effacent, fondent comme neige au soleil.
C’est une des nombreuses bases d’erreurs dans les décisions que nous prenons tous.
Prenons un exemple, on vous a volé votre sacoche avec vos clefs, votre téléphone et votre portefeuille ; vous êtes en ville, et pour rentrer chez vous, vous devez d’abord aller voir votre compagne (gnon) pour récupérer les clefs. Pour le (re)joindre, vous avez 4 possibilités : marcher, mais c’est très loin, prendre le métro sans payer, mais c’est contre vos principes, demander dans la rue soit d’utiliser le téléphone portable d’un passant, soit 1 euros pour acheter un ticket de métro. Sans vouloir être négative ou médisante, si vous arrêtez les gens pour leur demander de but en blanc d’utiliser leur téléphone ou de vous donner 1 euros, la majorité passera son chemin sans vous répondre. Par contre, si vous demandez comment aller au bureau de votre compagne(gnon) , que la personne vous réponds que c’est très loin à pied et que vous lui dites que vous avez besoin d’1 euros ou d’1 minute de son forfait, cette personne vous aidera surement. Pourquoi accepte-t-elle de vous « dépanner » ? Car elle a déjà pris la décision de vous aider en vous répondant, en s’arrêtant pour vous écouter. Cette personne vous aidera car elle voudra rester fidèle à sa décision d’écouter votre requête, de même que la personne qui ne vous aide pas restera fidèle à sa décision de ne pas être dérangée.
Cet exemple illustre l’adhésion à la décision plus qu’aux raisons qui nous ont poussées à la prendre.
La décision est ce qui nous permet d’agir sur notre environnement, il est donc crucial de tenter de prendre les bonnes, pour de bonnes raisons ; afin de nous éviter la question assassine : « Comment suis-je tombé si bas ? »
Le trading est en permanence soumis à la prise de décision et c’est un point d’autant plus crucial que la décision est souvent solitaire et rapide. Certains traders, par exemple ne prennent que des longs ou que des shorts. Qu’est ce qui peut pousser un trader à prendre ce type de décision ? Les raisons peuvent être idéologiques, techniques ou émotionnelles, et ce sont peut-être de bonnes raisons aux vues de la stratégie, du plan de trading, ou des idéaux ; je ne remets pas en cause ce choix. Mais si un trader prends cette décision car son premier trade gagnant était en short et son premier trade perdant en long, la raison ne tiens pas. Cela ne l’empêchera pas pourtant de garder ce processus d’action validé non pas pour des raisons pragmatiques mais parce qu’un jour, il a pensé être plus performant dans un sens. Entre-temps, sa compétence a pu évoluer, sa stratégie changer, peu importe, le scénario validé auparavant reste d’actualité, pour de mauvaises raisons.
Lorsqu’on change un paramètre en trading, c’est tout le processus de décision et d’action qui doit changer avec lui, et c’est très difficile car vos stratégies sont régulièrement modifiées et adaptées sans que le process de décision ne soit forcement revus. L’engagement inhérent à l’effet de gel vous rend fidèle à des décisions erronées, invalidées par le nouveau mode de fonctionnement, et cela, pour de mauvaises raisons. Vous pourrez évidemment trouver de très bonnes excuses au comportement néfaste que cet engagement génère, et vous serez sincère et honnête, toutefois, cela reste la justification d’une décision qui n’a plus lieu d’être.
Nous sommes tous plus ou moins victimes de l’effet de gel, car nous avons tous tendance, avec nos émotions et nos pensées à être fidèles à nos décisions et a rapidement oublier ce qui nous a poussé à les prendre.
Tous manipulés, par nous-même ou par les autres ; pour notre bien ou pour notre perte, l’impact de l’effet de gel sur nos comportements est énorme. Sur le plan cognitif, il induit une forte résistance au changement, nécessaire pour s’adapter lorsque les données évoluent, c’est-à-dire, très régulièrement !