Caroline Domanine
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Entrepreneur, coach et trader…
…autodidacte et fière de l'être!
Je pense que chacun peut avoir sa chance s'il est prêt à y mettre le prix. Convaincue du pouvoir que nous avons tous sur notre vie, je me lance avec toujours plus d'énergie et de joie vers de nouveaux défis.
Trader par amour pour la liberté, coach par passion du partage, entrepreneur par besoin de créer; je crois que c'est notre comportement qui sera seul maître de nos performances. Parce que nos compétences techniques ne suffiront pour gagner, développons nos compétences comportementales avec des questions et des outils simples à mettre en place !
Mon Blog : http://psychotrade.fr/
Perception décalée du risque
Audience de l'article : 1889 lecturesLorsqu’on trade, on voit rarement le risque pour ce qu’il est réellement. Notre personnalité et notre état d’esprit ont un impact important sur notre perception au sens large et une même information sera interprétée différemment selon la personne et selon son humeur du moment.
Philosophe
La facette du philosophe a le gout de la simplicité et il n’est pas équipé pour avoir une vision lucide. Il est optimiste par nature ; il a d’ailleurs tendance à le cultiver, car ça lui permet d’aborder la vie avec une certaine légèreté. Ensuite, il aime le calme voir même, la routine. Il s’épanouit dans une vie tranquille et il ne cherche pas de contrastes forts.
Pour appréhender le rapport des philosophes avec le risque, nous devons forcement étudié certaines interactions possibles.
Un philosophe qui serait aussi novateur ou gestionnaire ou avec un instinct grégaire soumis va largement pencher vers l’aversion. Il aime le calme, il a un grand sens des responsabilités ou il recherche la protection, ce qui le rend frileux. Il privilégie un risque très, voir trop maîtrisé. Il accordera une importance primordiale à sa gestion.
A l’opposé, un philosophe qui serait aussi compétiteur ou animateur ou avec un instinct grégaire dominant prendra beaucoup de risques sans en avoir conscience, il est totalement dans le déni. Une caractéristique du philosophe est son optimisme, s’il est combiné avec un besoin de challenge et de dépassement de soi propre au compétiteur, sa prise de risque est trop forte et inconsidérée. Dans sa gestion, il est réactif et ses choix dépendent de son état d’esprit : soit il est d’humeur tranquille et il gérera son risque avec discernement, soit il se sent vaillant et l’optimisme du philosophe le pousse à prendre beaucoup trop de risques.
Quoi qu’il en soit, la vision du risque du philosophe est par nature fantasmée, qu’elle soit sécuritaire ou agressive, elle reste peu rationnelle et il a naturellement tendance à déformer la réalité.
Stratège
La facette du stratège est elle aussi assez ambivalente dans son rapport au risque pour d’autres raisons.
Le stratège aime l’harmonie, l’élégance et la délicatesse. Il a souvent un gout pour l’art et la culture avec une vision grand-angle sur un projet ou sur une problématique. Il est tourné vers l’avenir et vers la construction : le stratège est un bâtisseur et pour ce faire, il a besoin que chaque chose, chaque personne soit à sa place.
Dans sa quête d’harmonie et de construction, le stratège a un vrai point faible en trading, c’est le refus de l’aspect chaotique des marchés.
Les marchés sont chaotiques, aucun intervenant des marchés, qu’il soit humain ou algorithmique ne possède toutes les informations nécessaires pour faire systématiquement des choix cohérents avec la réalité. Des intervenants incohérents mis bout un bout donnent forcément un ensemble chaotique. Les variations de cours ne sont ni rationnelles ni harmonieuses.
Alors le scénario se déroule ainsi:
Premier acte, le stratège ne l’a pas encore compris et il tente par tous les moyens de rendre un ensemble chaotique prévisible, à la façon d’un maître d’orchestre, il lutte contre moulins à vent. Sa gestion du risque devient alors purement grégaire : soit il est dominant et il prend beaucoup de risques, soit il est soumis et il devient ultra protectionniste.
Deuxième acte, il comprend le chaos environnant, mais il peine à l’accepter alors il cherche des dérivatifs valables.
Troisième acte, si le stratège accepte enfin le chaos des marchés, il aura des armes extrêmement solides pour bien gérer son risque. Le parcours mental, stratégique et technique qu’il aura suivi lui donne des bases très fortes pour être un bon trader et son gout pour l’harmonie adossé son côté pluridisciplinaire sont des fondements solides à une gestion du risque rationnel.
Axial
Un trader axial, qui a une grande confiance instinctive dans l’environnement aura une approche du risque déniée. Il n’a pas forcement de gout pour le risque, c’est juste qu’il ne le voit pas, pour lui ; la vie n’est pas dangereuse, le monde est accueillant et les marchés ne sont pas vraiment dangereux. Son rapport au risque est donc quasi enfantin, il ne se sent pas menacé.
Pour se prémunir du risque et assurer sa sécurité, l’axial devra donc s’appuyer sur d’autres parties de sa personnalité. Pour éviter la ruine et créer une sorte d’équilibre, un trader axial devra donc avoir au moins une des facettes de personnalité qui a une aversion : novateur ou gestionnaire de préférence.
Méfiant
Opposé de l’axe dans la confiance en l’environnement, l’instinct méfiant. Ce trader considère le monde comme dangereux, il a naturellement tendance à fantasmer le risque.
Ici, le risque est sublimé comme dans une sorte de fascination. Opérer sur les marchés pour quelqu’un dans la méfiance, c’est un peu comme justifier sa vision du monde. Le trader méfiant comprend bien la dynamique de chaos et elle vient alimenter ce qu’il ressent au plus profond de lui. Le risque réel pour un trader méfiant, c’est de donner trop de place à son instinct grégaire, car il n’est pas rationnel et renvoie le trader vers une gestion purement réactive.
Hormones :
Certains positionnements instinctifs viennent déformer votre vision du risque, vous pouvez toutefois en diminuer l’impact.
Les hormones que l’on sécrète mécaniquement ont un impact très fort sur notre perception du risque.
La dopamine et la testostérone accroissent la prise de risque. Un trader qui est dans l’aversion peut apprendre à gérer l’impact de son instinct grégaire en aidant son corps à secréter plus de testostérone.
L’ocytocine est typiquement l’hormone de l’attachement. Plus un individu secrète de l’ocytocine, plus il est capable d’avoir confiance dans l’environnement. Avoir confiance, ça aide à tenir une position, à être discipliné à un système de trading et à garder une vision optimiste de l’avenir. Cette hormone est donc directement liée à notre vision du risque. Un trader qui parvient à accroitre son niveau d’ocytocine régulièrement sera donc mécaniquement plus confiant et plus discipliné. C’est ce que je propose aux traders ayant un instinct grégaire méfiant qui les empêche de tenir une position.