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Caroline Domanine

Caroline Domanine

Entrepreneur, coach et trader…

…autodidacte et fière de l'être!

Je pense que chacun peut avoir sa chance s'il est prêt à y mettre le prix. Convaincue du pouvoir que nous avons tous sur notre vie, je me lance avec toujours plus d'énergie et de joie vers de nouveaux défis.

Trader par amour pour la liberté, coach par passion du partage, entrepreneur par besoin de créer; je crois que c'est notre comportement qui sera seul maître de nos performances. Parce que nos compétences techniques ne suffiront  pour gagner, développons nos compétences comportementales avec des questions et des outils simples à mettre en place !

Mon Blog : http://psychotrade.fr/


La fête du slip!

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Nous sommes en plein cœur de l’été, ceux qui me suivent régulièrement savent que c’est une période qui m’est chère et que je la mets à profit pour prendre le temps de la réflexion, de la mise au point et de l’assimilation des saisons fraiches souvent passées dans la frénésie et la construction.

Bref, vous avez peut-être déjà compris que cet article ne sera pas opérationnel, ni comportemental, mais plus personnel et ceux qui sont déjà ennuyés par un partage de midinette en goguette sont prévenus, il est toujours temps de fuir cette page avec empressement (si votre crocodile aime la fuite) ou avec fureur (si par quelque hasard vous vous adonniez avec délice à la lutte)

Pour la première fois, je vais écrire sur mon passé ; professionnel je vous rassure et sur la manière dont mon histoire a impacté et impacte toujours mon trading.

J’ai donc commencé le trading il y a 8 ans, 2008 (youhou !! grosse période de fête pour les traders) et à cette période, je gérais une entreprise de construction de centrales solaires.

En 2006, j’avais eu une idée. Le concept était assez simple : j’avais à l’ouest l’état qui subventionnait un maximum les installations solaires « intégrées au bâti » (0.6017 cts/ kwh en rachat ERDF), à l’est des agriculteurs qui possédaient des surfaces pas très regardantes au niveau des permis de construire et avaient besoin d’un bâtiment d’exploitation, mais pas l’argent pour le construire ; au nord des banques ou fonds d’investissement qui n’avaient pas les surfaces, mais l’argent et au sud tous les intervenants tiers , assureurs, architectes , géomètres, maçons, notaires, administratifs, et autre joyeuseté de la création française.

J’allais être le lien entre tout ce petit monde pour construire des bâtiments solaires en milieu agricole : l’agriculteur profitait gratuitement de la surface construite sur son terrain pour ces vaches ou son matériel, la banque qui payait le tout était propriétaire de la centrale et du contrat de rachat de l’énergie et les autres m’aidaient à rendre cela possible.

Désolée, je n’ai pas d’expression plus parlante que celle-ci : «  C’était la fête du slip ! » Moi qui venais de nulle part dans le sens où je suis issue d’un milieu moyen, j’avais en portefeuille 60 projets, représentant environ 1.2M de CA chacun et un concept qui ne pouvait pas échouer : « J’allais être riche, youpi ! » J’ai donc pris tous les risques possibles et imaginables : pour chaque projet, il fallait investir environ 30ke avant de savoir s’il allait se faire ou non. Chaque projet mettait environ un an et demi pour être constructible et pour obtenir l’argent nécessaire entretemps, j’ai donné des garanties sur mon passé, mon présent et mon avenir. J’ai vécu pendant des années avec une caution personnelle de plusieurs millions d’euros : si j’échouais, j’avais le choix entre la corde et l’exil !

Et pendant ce temps, que faisait l’état ? Il réfléchissait : je vous schématise :

« 0.60cts, c’est trop, on va changer le tarif » 2 mois passe…

«  En fait, on a bien réfléchi, on passe à 0.42cts, mais attention, pas sous n’importe quelle condition ! Pardons ? Lesquelles ? Ah oui, on n’y avait pas pensé, attendez 2 secondes, on doit réfléchir encore ! » 4 mois …

« Alors, ça y est, on y a bien pensé, et voilà les conditions »…. Etc, etc, etc

C’est à cette période que je commençais à trader, et à perdre, évidemment ! Comme si je n’avais pas assez de stress comme cela, il fallait que j’en rajoute une couche ! Il faut dire que le « Youpi, c’est la fête du slip » s’est vite transformé en un « Pourquoi je suis là ? Mais pourquoi ?!! » digne d’un Lautréamont dans ses champs… Bref !

Tout s’est relativement bien fini sur cette entreprise et en 2012, je liquidais la boite les poches bien remplies et vaccinée contre les marchés subventionnés.

Entretemps, je préparais « l’après » qui est n’est autre qu’aujourd’hui : le trading.

Mon frère m’apportait la stratégie et je faisais mumuse avec une bête qui ne me convenait pas : je perdais de l’argent. Alors, je cherchais à comprendre pourquoi certains gagnent et d’autres perdent avec la même stratégie. J’allais chercher dans la psychologie, l’identité personnelle du trader et nous adaptions la stratégie de base à mes besoins spécifiques. Et, oh miracle ! Ça fonctionne : une fois de plus, cette phrase comme le refrain poétique de ma vie : «  Youpi, c’est la fête du slip ! »

Les années passent et le trading, ça change son homme…

L’impulsion, peut-être narcissique, mais en tout cas bienveillante du partage de mon histoire vient de mon envie d’illustrer cette idée :

Trader vous change et votre trading doit changer avec vous.

A l’époque des centrales solaires, je n’étais pas sereine, comme vous pouvez facilement l’imaginer. Chaque jour, je me levais avec cette idée : «  Que va-t-il me tomber sur le coin du bec ? » et cette méfiance réactive à une situation complexe dans un environnement hostile avait de forts impacts sur ma façon d’opérer. Pourtant, cette méfiance n’était pas conditionnée ; elle était réactive à une étape de vie précise. Pour donner un exemple, mon réflexe de stress privilégié était différent, et impliquait une autre façon de gérer.

Aujourd’hui, je suis bien plus détendue et ma vision du monde a changé, mon trading a donc suivi cette évolution.

Pour finir, des questions vagues, volontairement ouvertes, car chaque réponse est personnelle :

Le trading vous a-t-il changé ? Qu’est-ce que ces changements impliquent concrètement au niveau opérationnel ?

Merci de m’envoyer vos retours, ils sont source de réflexions et d’approfondissements.

Je vous souhaite un bel été.
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