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Charles Sannat

Charles Sannat

Charles Sannat est diplômé de l’École Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d’Études Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information (secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Économique d'AuCoffre.com en 2011. Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

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Chute du pétrole : les investisseurs risquent de perdre gros

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Oui, il est évident, comme à chaque fois d’ailleurs dans l’industrie pétrolière, que les pertes et les faillites seront nombreuses et importantes.

Il est, à ce stade, toujours très difficile d’avoir des chiffres précis sur les montants concernés et les estimations varient entre 200 et 4 500 milliards de dollars – ce qui est une fourchette qui ne veut rien dire car vous l’aurez compris, si l’industrie du gaz de schiste c’est 200 milliards de dollars de dettes, il n’y a pas de quoi fouetter un chat évidemment.

Si c’est 4 500 milliards de dollars, alors c’est systémique.


Charles SANNAT



La chute des prix du pétrole affole les marchés, alors que les producteurs de brut, et tout particulièrement de pétrole et gaz de schiste, luttent pour rester à flot tandis qu’une vague de faillites pourrait se déclencher d’un jour à l’autre.

Les investisseurs risquent de ne jamais récupérer leurs 19 milliards de dollars (17 milliards d’euros) en raison de la crise qui frappe le secteur du pétrole et du gaz, et une vague de défauts de paiement ne tardera sans doute pas à se déclencher, constatent des experts de Bloomberg.

“La production de pétrole et gaz de schiste a été jugée prometteuse au départ, et les entreprises ont fait l’erreur de trop emprunter (…) Aussi étonnant que cela puisse paraître, beaucoup de gens étaient prêts à leur prêter de l’argent”, a indiqué George Schultze, fondateur et directeur de l’investissement chez Schultze Asset Management de New York.

Et d’ajouter que si Energy XXI Ltd., SandRidge Energy Inc. et Goodrich Petroleum Corp. n’arrivaient pas sous peu à s’entendre sur une restructuration ou un rééchelonnement de leurs dettes avec les créanciers et les actionnaires, le défaut de paiement ne se fera pas attendre.

“En l’absence d’une augmentation importante des prix du pétrole et du gaz, d’un refinancement ou d’une restructuration de nos titres de créance ou autre amélioration de la liquidité, il ne nous restera rien d’autre à faire que demander une protection contre la faillite”, lit-on dans le communiqué d’Energy XXI.

Le boom du schiste s’est construit sur un crédit à haut rendement, mais depuis le début de 2015, 48 producteurs de pétrole et de gaz dans ce secteur ont fait faillite en raison de la chute mondiale des prix du brut.

En effet, deux ans auparavant, personne n’aurait pu même imaginer une telle débâcle. Wall Street, la Banque Fédérale Américaine et les banques privées continuaient de déverser des centaines de milliards de dollars dans un secteur qui promettait des gains substantiels.

Aux États-Unis, de nombreuses plateformes de forage ont déjà été démontées. Les producteurs américains de pétrole de schiste subissent de plein fouet la chute des cours du brut et les faillites pourraient s’avérer plus nombreuses en 2016, préviennent des analystes.

La révolution du gaz et du pétrole de schiste américain de 2009-2015 a été conduite par des petites et moyennes entreprises (PME) qui ont financé leurs croissances avec des emprunts à hauteur de 113 milliards de dollars en actions (101,6 milliards d’euros) et 241 milliards de dollars en obligations (216,7 milliards d’euros). Aujourd’hui, elles s’écroulent sous leurs dettes, d’autant que peu d’entreprises sont rentables en-dessous de 50 dollars le baril. Durant la même période les dettes des 60 plus grandes entreprises américaines (sur un total de 155) ont bondi de 100 à 206 milliards de dollars (de 89,9 à 183,3 milliards d’euros).







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