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Charles Sannat

Charles Sannat

Charles Sannat est diplômé de l’École Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d’Études Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information (secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Économique d'AuCoffre.com en 2011. Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

Charles-Sannat

Le tiercé gagnant russe : pétrole, armes… et blé!

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 Attendons de voir la réalité des récoltes de cet été en blé pour savoir si la Russie pourra compter et peser réellement sur les cours du blé.

Pourtant je pense qu’il faut regarder avec attention ce qu’il se passe du côté de la Russie car la volonté d’utiliser l’arme du blé se confirme dépêche après dépêche. Pour autant nous sommes aussi dans un monde de bluff et de menaces.

Ce qui est sûr c’est que le dollar est fort, le rouble faible et que les Russes ont besoin d’exportations autres que celles de pétrole et de gaz, qu’ils ont besoin de devises, et qu’ils ont besoin de stabiliser leur balance commerciale.

Tout cela plaide pour l’utilisation du blé comme arme commerciale.

Charles SANNAT


Les agriculteurs russes profitent de la situation sur le marché monétaire afin de saper les positions de leurs concurrents occidentaux.

la région d'Omsk
La Russie a toutes les chances de devenir en 2016 le plus grand exportateur mondial du grain, estime leWall Street Journal, se référant au rapport prévisionnel préparé par le ministère américain de l’Agriculture.Selon les estimations des analystes du ministère, la Russie fournira en 2016 à l’étranger au moins 23,5 millions de tonnes de blé, ce qui constituera une augmentation de 3% par rapport à l’année précédente, tandis que les Etats-Unis ne seront en mesure de livrer sur le marché étranger que 21,8 millions de tonnes de blé, atteignant son plus bas niveau depuis 45 ans.

En outre, en raison de la baisse des cours des monnaies mondiales par rapport à la devise américaine, le blé américain devient trop cher pour les pays importateurs. L’affaiblissement du rouble russe, d’autre part, fait le jeu des agriculteurs locaux, les aidant à renforcer leurs positions sur le marché mondial, indique Alexandre Korbout, vice-président de l’Union des céréaliers russes.

“Pour le moment nous livrons du blé dans 100 pays. Par exemple, nous fournirons du blé au Nigeria, qui achète traditionnellement des céréales haut de gamme et émet des exigences de qualité très strictes. A propos, les agriculteurs russes ont doublé au Nigeria les Américains qui dominaient traditionnellement ce marché. Les livraisons sont en cours en Afrique du Sud. Le blé russe est connu même en Amérique latine, y compris au Mexique, qui est situé près des États-Unis”, rapporte Alexandre Korbut.Il n’y a pas longtemps, les hydrocarbures et les armes constituaient le moteur de l’économie russe. Mais selon M.Korbout, la donne a changé. L’année dernière, la Russie a exporté des produits agricoles pour près de 20 milliards de dollars. C’est plus que les recettes provenant des exportations d’armes russes et représente environ la moitié des revenus de la vente de gaz naturel.

Désormais, le blé constitue le nouveau visage des exportations russes.


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