J’ai longuement hésité avant de pondre ce billet, je n’ai pas envie que mes propos soient mal interprétés, si finalement je publie cet article c’est uniquement parce qu’en bourse tout peut arriver même l’impensable et l’improbable, vous prendrez donc cet article comme bon vous semble, mais pour moi ce sera dans un but informatif et rien d’autre.
Avant de développer permettez-moi de vous proposer ce graphique dont je vous avais déjà partagé la publication d’un autre article que je vous invite à relire pour mieux comprendre cette nouvelle chronique.
Voici le TYX (Yield 30 ans obligataire) et le SP500
Comme je tentais de vous l’expliquer dans l’article précité une fois que vous verrez le Yield monter cela causera la chute des obligations (comme fin des années 50) et l’argent sortant de la niche obligataire profitera en grande partie aux matières premières, à l’or et indubitablement aux actions bref, tous les actifs qui aiment l’odeur de l’inflation.
La banque d’affaires Citi vient de publier une étude qui va dans ce sens !
Elle vient de divulguer une étude dans laquelle nous trouvons ce graphique, nous y découvrons que le TNX (Yield 10 ans obligataire) (ils préfèrent utiliser le 10 ans plutôt que le 30 ans, mais le résultat est le même) pour souligner que les taux sont sur des niveaux ou un revirement important est possible à tout moment.
En d’autres termes avec un Yield si bas, et pour résumer les actions peuvent être qualifiées de bon marché comparativement aux obligations, et nous serions dans la même configuration que fin des années 50, il ne resterait plus qu’à attendre le retournement haussier du Yield pour mettre le feu aux poudres.
The Rise Of The Equity Cult
Beaucoup prédisent une fin de règne pour les actions, la fin d’un culte, la mort de celles-ci. Au regard de la composition historique des portefeuilles de fonds de pensions et autres Hege Funds, nous apprenons qu’au début des années 50 la répartition type était de 17 % seulement en actions contre 67 % en obligations. La situation a fini par s’inverser et nous avons eu un pic en 2006 durant lequel les actions sont montées jusqu’à 69 % pour aujourd’hui redescendre sur des niveaux bien plus modestes (52 % equities, 35 % bonds et le reste en cash notamment).
Les pessimistes diront à tort ou à raison que cela laisse de la marge vers le bas, que les gestionnaires vont encore dans les prochaines années diminuer leur exposition aux actions. De mon côté et juste pour immiscer le doute dans vos certitudes baissières.
Il ne faut pas perdre de vue que tant que les sommets de 2000 ne seront pas dépassés nous pouvons en conclure que cela fait maintenant 12 ans que nous sommes dans un « Sécular Bear Market » même si cela ressemble plus en un Trading Range, ça commence a faire beaucoup.
Preuve supplémentaire, dans un marché haussier normal, il est avéré qu’il y a tout de même en moyenne 15 % de « Perma Bear » à savoir des ultras baissiers chez les investisseurs et ce % peut atteindre des pics de 30 % dans un Bear Market, je crois que nous devons frôler ce chiffre en ce moment même. Pour preuve, tous les indicateurs de sentiment en attestent, nous venons même d’atteindre des pics de pessimismes sur certains.
1979 versus 2012 ou quand l’histoire repasse les mêmes plats
Voici la couverture du magazine Business Week de 1979 on peut y lire que c’est la mort des actions, il faut dire qu’a l’époque nous sommes en pleine crise économique, que nous subissons un violent choc pétrolier et que la crise de l’endettement (eh oui, déjà) menace l’ensemble du système financier mondial, révolution iranienne (printemps arabe de l’époque) et j’en passe tellement la liste de mauvaises nouvelles est longue.
C’est maintenant que cela devient intéressant, les similitudes ne s’arrêtent pas la, alors même que la récession mondiale s’aggrave que plusieurs établissements bancaires menacent de faire faillite la FED décide de relever ses taux pour contrer l’inflation. Le tableau économique de l’époque est troublant d’analogies avec ce qui se passe aujourd’hui même.
Ci-dessous une vue non pas du mont Everest, mais bien de notre indice fétiche le SP500 et de son comportement fin des années 70 et début 80 de même que son évolution récente vous découvrirez peut-être avec grand étonnement que depuis 2000 le « pattern » est identique.
Le résultat final sera-t-il le même à savoir hausse ininterrompue pendant plus de 20 ans ou même le krach de 1987 fait pale figure ?
Impossible de le dire, je peux simplement vous dire que je compare souvent ces deux cycles et je reste toujours sous le choc tellement ces deux ères se ressemblent a beaucoup de points de vue. Une prochaine hausse de taux de la FED pourrait intervenir prochainement (2014 ?) qui seront peut-être une fois de plus l’élément déclencheur
Me vient fatalement à l’esprit ces quelques adages, c’est toujours dans le pessimisme que prennent naissance les plus beaux marchés haussiers.
C’est quand le sang coule dans les rues que l’on trouve les plus belles opportunités d’achats.
On achète au son du canon pour vendre au son des violons…
Bon, j’arrête ici, je perds de mon objectivité, j’espère juste que j’aurai réussi à vous faire douter de certaines de vos convictions ou au moins vous avoir appris quelque chose
Je terminerai juste par un petit clin d’œil, cette image de la dernière couverture de Business Week
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J'ai écrit aussi un livre — 10 ans, 2 krachs : les indicateurs qui continuent à gagner — En savoir plus