Quand on recherche des bons payeurs de dividendes, on a tendance à se focaliser un peu trop sur leur rendement. La célèbre stratégie des Dogs of the Dow en fait d’ailleurs sa spécialité : on investit dans les 10 sociétés du Dow Jones qui offrent le plus haut taux de dividende. Cette démarche permet d’acheter à bon compte des titres qui sont délaissés par le marché, mais parfois il y a une très bonne raison à ce que ces titres soient négligés… rappelons nous l’exemple de General Motors il y a n’y a pas si longtemps.
En ne s’intéressant qu’au rendement, on court non seulement le risque de tomber sur des canards boiteux, mais de plus on oublie des sociétés qui versent un dividende peut-être modeste, mais sûr, progressif et durable. Certaines entreprises affichent ainsi un historique de versements croissants qui est juste hallucinant et qui prouve la robustesse de leur modèle d’affaires.
L’histoire c’est bien, mais le présent et le futur c’est encore mieux. Si je verse un dividende croissant à mes actionnaires depuis 30 ans mais que mes bénéfices stagnent ou baissent depuis 3 ans, il va y avoir fatalement un moment où j’aurai comme qui dirait un petit problème. Et ceci sera d’autant plus vrai si j’offre déjà des distributions particulièrement généreuses. A contrario, une société qui verse depuis quelques années un dividende croissant mais modeste et qui parvient à dégager régulièrement de juteux bénéfices, aura tout loisir d’augmenter de manière conséquente ses distributions dans le futur. Plus elle sera prudente dans sa politique de versements aux actionnaires, plus elle assurera ses paiements et leur croissance, même en cas de passage difficile.
C’est pourquoi il est important de tenir compte du ratio de distribution en plus du rendement et des années consécutives d’augmentation du dividende. Un faible ratio équivaut pour la société à une large marge de manoeuvre (augmentation du dividende, rachat d’actions), alors qu’un ratio élevé peut entraîner une stagnation, une baisse ou une interruption des distributions, et donc une baisse du cours de l’action.
Un titre avec un faible ratio de distribution est donc un gros payeur de dividendes en puissance. En fonction de sa politique, de sa stratégie et de sa situation économique, l’entreprise déterminera de quel ordre et de quelle manière elle récompensera ses actionnaires. Nous avons retenu ci-dessous quatre sociétés qui affichent un très faible ratio de distribution :
- BCR : C.R. Bard, Inc. offre un rendement de 0.77% seulement, mais le ratio de distribution n’est que de 12.94%. Le dividende a été augmenté durant 39 années consécutives. Il vient d’ailleurs de bénéficier d’une hausse de 5.55% (le titre s’échange ex dividendes depuis le 21 juillet).
- ADM : Archer-Daniels offre un rendement de 1.72%, le ratio de distribution n’est que de 19.09%. Le dividende a été augmenté durant 36 années consécutives. La prochaine hausse se fera normalement en février de l’année prochaine.
- SIAL : Sigma-Aldrich offre un rendement de 1.11%, le ratio de distribution n’est que de 20.73%. Le dividende a été augmenté durant 29 années consécutives. La prochaine hausse se fera normalement en février de l’année prochaine.
- IBM : International Business Machines offre un rendement de 1.79%, le ratio de distribution n’est que de 22.67%. Le dividende a été augmenté durant 15 années consécutives. Il vient d’ailleurs de bénéficier d’une hausse de 15%.
Nestlé (NESN.VX) possède elle aussi un faible ratio de distribution, de 15.81%, mais celui-ci est dû au bénéfice 2010 extraordinaire lié à la vente de la participation restante d’Alcon. En temps normal le ratio se situe plutôt autour de 70%.
Est-ce ces quatre sociétés sont des bons placements pour autant ? Cela dépendra de l’investisseur. Notre algorithme ne considère pas actuellement qu’elles sont des opportunités d’achat, leur valorisation étant actuellement trop élevée en regard des revenus attendus et des risques encourus. Il s’agit néanmoins indéniablement de titres de qualité qui peuvent plaire à un investisseur qui recherche une performance plutôt en termes de cours et qui considérera le dividende comme un bonus bienvenu.
Source : http://www.dividendes.ch/2011/07/4-gros-payeurs-potentiels-de-dividendes/