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Sacha Pouget

Sacha Pouget

J'ai une expérience de 10 ans en salle de marchés chez BNP Paribas, Royal Bank of Canada et Crédit Agricole Cheuvreux. Je me focalise uniquement sur les société de Biotechnologie, qui disposent des plus forts catalyseurs de hausse sur le marché en un minimum de temps. Je m'intéresse plus particulièrement aux sociétés qui disposent d'un Momentum avec un calendrier favorable pour leurs publications d'études cliniques.

Je tire ma performance de ma stratégie de trading parfaitement adaptée aux sociétés de biotechnologie (la stratégie PRE-CATALYSTE), qui m'a permis de multiplier mon capital par plus de 3 en 3 ans (mes clients en sont témoins) tout en ayant un risque maîtrisé. Auteur d'un Livre sur les investissements dans le secteur de la Santé, j'ai développé des méthodes d'analyse et de sélection de valeurs propres à mon secteur. 

Mes modèles d'inspiration sont Paul Tudor Jones et Jean-Marie Eveillard pour l'aspect Gestion – Money management, et les livres de Mike Havrilla "The Ultimate Guide to Biotech Stocks" et de Tony Pelz "The Biotech Trader Handbook" pour l'aspect trading. Mon site internet : http://sachapouget.com/

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Une société qui dépose de nombreux brevets est pénalisée en bourse

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On a souvent tendance à penser qu’une société qui dépose de nombreux brevets est un gage de solidité. On pense alors qu’une société avec un large portefeuille de propriété intellectuelle apportera de meilleures performances en bourse.

 

Mais alors même que les brevets défendent une technologie et un savoir faire, il apparaît qu’une société qui dispose de nombreux brevets est pénalisée en bourse.

 

La réalité nous montre que le marché préfère une société qui dépose peu de brevets, mais qui a des brevets qui marquent une véritable rupture, plutôt qu’une société qui va déposer des dizaines de brevets sans jamais exploiter leur potentiel.

 

Les brevets représentent aujourd’hui la majeure partie de la valorisation d’une société cotée

 

Un brevet est un dispositif juridique qui accorde une exclusivité sur le marché à un inventeur. Les brevets confèrent aux créateurs de nouvelles inventions un contrôle exclusif sur leur propriété intellectuelle. Pour être brevetable, une invention doit être utile, nouvelle et unique. Aussi, l'invention ne doit pas être « évidente » pour une société ayant des compétences dites « ordinaires » dans une discipline (c'est ce qui permet à l'inventeur d'empêcher à d'autres sociétés de le copier).

 

Aujourd’hui, les brevets sont devenus un enjeu crucial pour les sociétés qui sont impliquées dans l’innovation. Si bien que ces actifs dits immatériels (« intangibles ») représentent 75% de la valorisation d’une société cotée contre 32% il y a 25 ans :

 

Source: Burill & co.

 

Les actifs immatériels (« intangibles ») sont un élément sans substance physique constitué par les informations et les connaissances détenues par une société.

 

Il y a encore seulement 25 ans, la majeure partie de la valeur d’une société était liée à ses Actifs corporels (comme les usines, le matériel ou les stocks). De nos jours, une grande partie de la valeur d’une société vient de ses actifs incorporels (tel que les brevets, les marques ou les technologies).

 

Le processus de valorisation d’un brevet

 

Les mesures en matière de brevets étant corrélées avec le « market to book value » (valeurs de march / valeur comptable), il est possible pour une société de déterminer un juste prix de ses brevets en fonction de critères comme la nouveauté de la technologie, l’avantage par rapport aux technologies concurrentes, l’efficacité du produit ou encore le marché ciblé.

 

Une fois ses brevets déposés, une société Biotech pourra ensuite avoir une liberté totale d’opérer, elle pourra travailler en interne pour développer cet acquis (R&D), apporter une sécurité à ses partenaires, exclure des concurrents et concéder une licence à un partenaire, moyennant finances.

 

A cette fin, les jeunes sociétés innovantes ont trois types de licences qu’elles peuvent accorder à un partenaire :

 

-les licences exclusives : le détenteur du brevet accorde certains droits à un seul licencié,

-les licences simples : le détenteur du brevet convient d’accorder certains droits à un seul licencié mais il conserve celui d’exercer les droits qui font l’objet de la licence,

-les licences non exclusives : plusieurs licenciés partagent un brevet pour une même région géographique ou dans le même domaine d’utilisation.

  

Exemple : en Biotechnologie, un brevet est le plus souvent accordé en licence exclusive à un tiers, qui est souvent un partenaire de type Big Pharma. L'exclusivité de marché accordée peut alors se traduire par d'énormes retombées économiques pour le titulaire du brevet, car cela fournit à la société de Biotechnologie un monopole sur l'invention pour une durée du brevet de 20 ans. 

 

Une société qui dispose de nombreux brevets est pénalisée face aux sociétés qui ont peu de brevets


Sur le Graphique suivant, on a 10 secteurs.

 

-La colonne de gauche compare l’évolution de la performance boursière des sociétés qui disposent de plus de 40 brevets à celles qui disposent de moins de 40 brevets (entre 1999 et 2004) ;

 

-La colonne de droite compare l’évolution des Revenus des sociétés qui disposent de plus de 40 brevets à celles qui disposent de moins de 40 brevets (entre 1999 et 2004).

 

Voici ce qu’on a comme données :


Source: Etude de Booz Allen Hamilton "Global Innovation 1000" - les 1000 entreprises cotées en bourse à travers le monde qui ont dépensé le plus en R&D StrategyBusiness.com

 

Plusieurs observations :

 

1-Performance boursière:

En bourse, seuls trois secteurs (Informatique/électronique, Consommation et Logiciels/Internet) sont favorisés par une forte propriété intellectuelle. Ces secteurs qui disposent de plus de 40 brevets ont mieux performé en bourse sur la période 1999-2004. Tous les sept autres secteurs (soit une large majorité) nous montrent qu’il vaut mieux disposer de moins de 40 brevets.

 

2-Performance économique:

Sur le plan économique, seuls trois secteurs (Automobile, Consommation et Logiciels/Internet) sont favorisés par une forte propriété intellectuelle. Ces secteurs qui disposent de plus de 40 brevets ont connu une plus forte croissance de leurs ventes que les sociétés qui disposent de moins de 40 brevets. Tous les sept autres secteurs (soit une large majorité) nous montrent qu’il vaut mieux disposer de moins de 40 brevets.

 

Conclusion: ce n'est pas la quantité mais la qualité qui compte!

 

Bien entendu, il est faux de penser qu’il soit préférable qu’une société dépose le moins de brevets possible. En matière de propriété intellectuelle, ces chiffres nous montrent qu’il vaut mieux avoir une "Idée forte" détenue en Exclusivité que 40 ou 50 Idées qui ne serviront à rien.

Aussi, mieux vaut parfois prendre des pincettes lorsqu'on apprend qu'une société innovante vient de déposer un brevet. Sur le papier, il ne fait aucun doute que c'est un bon signe. Mais tout le travail de la société est ensuite de valoriser sa découverte (soit en passant à l'étape industrielle, soit en le licenciant à un tiers ou alors en l'amèliorant). 

Enfin, l'argent n’est pas un élément de succès décisif dans l'innovation.  L'étude de Etude de Booz Allen Hamilton révéle qu' « il n'y a aucune relation entre les dépenses de R&D et la réussite économique d'une entreprise (croissance, rentabilité, et retour sur investissement) ».

 

Sacha Pouget

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