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Sacha Pouget

Sacha Pouget

J'ai une expérience de 10 ans en salle de marchés chez BNP Paribas, Royal Bank of Canada et Crédit Agricole Cheuvreux. Je me focalise uniquement sur les société de Biotechnologie, qui disposent des plus forts catalyseurs de hausse sur le marché en un minimum de temps. Je m'intéresse plus particulièrement aux sociétés qui disposent d'un Momentum avec un calendrier favorable pour leurs publications d'études cliniques.

Je tire ma performance de ma stratégie de trading parfaitement adaptée aux sociétés de biotechnologie (la stratégie PRE-CATALYSTE), qui m'a permis de multiplier mon capital par plus de 3 en 3 ans (mes clients en sont témoins) tout en ayant un risque maîtrisé. Auteur d'un Livre sur les investissements dans le secteur de la Santé, j'ai développé des méthodes d'analyse et de sélection de valeurs propres à mon secteur. 

Mes modèles d'inspiration sont Paul Tudor Jones et Jean-Marie Eveillard pour l'aspect Gestion – Money management, et les livres de Mike Havrilla "The Ultimate Guide to Biotech Stocks" et de Tony Pelz "The Biotech Trader Handbook" pour l'aspect trading. Mon site internet : http://sachapouget.com/

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le « Pump and Dump » : Que faire en cas de rumeurs de Rachat (OPA) ?

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Depuis la fin de la Crise (Juin 2009 selon le Département du travail), les sociétés se sont refait une santé. Elles ont recommencé à faire des bénéfices… et procèdent à nouveau à des Fusions-Acquisitions. Et à ce jeu-là, tout est bon pour parvenir à ses fins.Du pain béni pour les professionnels de la Finance et les médias qui y voient sans aucun doute des opportunités. Faites bien attention à cette pratique, appelée « Pump and dump », qui vire souvent à de la manipulation de cours... et prenez gare à ne pas vous retrouver avec la patate chaude !


 
Le Pump and dump (également appelé "stock dump") est en fait une fraude financière. Elle consiste à présenter une action ordinaire comme une affaire dans laquelle investir et créé de cette manière une demande artificielle surélevée. Les fraudeurs revendent ensuite leurs actions au prix le plus fort, avant qu’elles reviennent à un cours normal (source : JDN).
 
 
Bien souvent, les rumeurs de marché ne sont qu’un piège tendu aux investisseurs : un professionnel de la Finance (analyste/trader/gérant..) cherche à liquider sa position, refourguer ses titres ou animer ses compteurs (via les ‘fees’ commissions) avec du volume. Aussi, certains fonds (de type Arbitrage) se sont même spécialisés dans ce qu’on appelle une gestion en « Event Driven ». C’est en fait un type de stratégie qui vise à profiter des opportunités de marché (Fusions-Acquisitions, retrait de la côte..). Car sachez qu’en Finance, une rumeur n’existe jamais par hasard. En définitive, je conseille aux particuliers de rester à l’écart de ce type de stratégie (voir le cas Dendreon en cliquant ici).
 
 
 
Prenons des exemples récents de rumeurs de rachats: AEZS, ADBESKSALGFT ou encore DCTH. Depuis que les rumeurs ont commencé, on constate qu’aucune offre formelle n’a été soumise sur ces titres.

 
AEZS : le 17 septembre, des volumes anormaux ont été constatés sur la Biotech canadienne AETERNA ZENTARIS (8 fois les volumes quotidiens). Des rumeurs de salle de marché faisaient état d’une possible offre de la part de Keryx (voir cet article de Jeremy Richards, gérant chez Private Wealth Fund). Le titre prenait alors +22% lors de cette séance, et jusque +30% en deux séances. Par rapport au plus haut du 18 septembre, le titre a chuté de -20%. Trois semaines après le début de cette rumeur, le titre ne gagne plus que +11,50% par rapport à la veille de l’annonce… alors que les analystes semblaient tabler sur un doublement du titre (voir l’article de J. Richards). 

 

ADBE : même les blogs s’y mettent ! Ce 7 Octobre, un blog du New York Times (« BITS », voir le lien ici) a fait courir une rumeur sur une possible offre de rachat émanant de Microsoft. Aucune source fiable n’est citée dans l’article, et l'auteur fait simplement état d'une réunion entre les deux Directions. Mais ceci n’a pas empêché le cours de prendre dans la foulée +12% à New York! Cette hausse est-elle justifiée ? Pas vraiment, puisque ce rachat n'aurait pas de raison d'être. En premier lieu, Microsoft devrait payer 15 milliards d'euros pour acquérir Adobe, soit le double du prix versé par Oracle pour racheter Sun. De plus, stratégiquement, il n'y a pas vraiment d'intérêt car Microsoft "dispose déjà de ses propres outils de développement mobile comme Visual Studio" (Source : L’Informaticien). Le 8 Octobre, Adobe perdait -6,5%. Dans cette affaire, le blog 'BITS' y aura trouvé certainement son compte, en voyant son traffic d'audience grimper en flèche... et certains financiers auront pu profiter de cette aubaine pour faire de juteuses opérations.

 
 
DCTH : il s’agit de la dernière rumeur Biotech de rachat à Wall Street. Le 7 Octobre, une rumeur faisait état d’un rachat par Bristol-Myers Squibb à 15 dollars par titre, soit un premium de +100% par rapport au cours de clôture de la veille. Ce 7 Octobre, les volumes constatés ont été de 4 fois les volumes quotidiens. Pourtant, le cours de DCTH ne décolle pas vraiment : le titre prenait +12,7% à son point culminant du 7 Octobre.

 

ALGFT :  le Journal Investir faisait état, le 20 Septembre, d’une rumeur provenant du Financial Times qui avançait dans ses colonnes que la Biopharma japonaise TAKEDA « lorgnerait Genfit » GFT505 (Voir mon article précédent). En fait, le site reprenait un papier paru le même jour dans le Financial Times. Depuis, rien ne s'est passé. Le titre, après avoir pris +6% le jour de cette "fuite", est revenu aux niveaux d'avant la rumeur.


 
SKS : le distributeur de vêtements de luxe SAKS a vu son cours monter de +19,55% (jusque +33% en séance) le 31 Août pour terminer la séance à 7,89$. LeDail Mail (journal britanique) avait annoncé une possible offre de rachat de la part d’un « consortium d’investisseurs » (source : SeekingAlpha). Les volumes constatés étaient de 60 fois les volumes quotidiens. Le lendemain, la rumeur dégonfle : le titre perd alors -5,8% (jusque -20% par rapport au plus haut de la veille) pour clôturer à 7,43$. Un mois plus tard, le titre a repris le chemin de la hausse. Le marché semble toujours y croire : son cours, au 6 Octobre est à 8,63$.

 
Conclusion : prenez toujours des pincettes face à ce genre de rumeurs !
 
 

Dès lors qu’un titre prend +15% à +30% en 1 ou 2 séances suite à des rumeurs de Rachat, c’est le principe de précaution qui prévaut. Cela doit vous amener à prendre vos bénéfices avant que le soufflet ne tombe (même s’il est tentant de conserver ses titres pour profiter d’un Rachat effectif !). Ceux qui n'ont pas encore de titres resteront à l'écart. Ceux qui étaient positionnés profiteront de cette porte de sortie pour vendre leurs titres.

 

Les rumeurs de marché permettent bien souvent de donner envie aux investisseurs d’acheter. Et c’est là ou les Banques engrangeront des bénéfices via les commissions. Si en plus les média s’y mettent, alors les cours peuvent très rapidement s’apprécier. Mais en cas de fausse rumeur ? Comme le signifiait David Sterman, un éditorialiste de StreetAuthority, le 31 Août : « si les rumeurs viennent des salles de marché de WallStreet, les investisseurs feraient mieux de vendre le plus rapidement possible, car ces accords finissent rarement par se matérialiser ». Aux vues des exemples cités ici, on lui donnera entièrement raison...

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