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Sacha Pouget

Sacha Pouget

J'ai une expérience de 10 ans en salle de marchés chez BNP Paribas, Royal Bank of Canada et Crédit Agricole Cheuvreux. Je me focalise uniquement sur les société de Biotechnologie, qui disposent des plus forts catalyseurs de hausse sur le marché en un minimum de temps. Je m'intéresse plus particulièrement aux sociétés qui disposent d'un Momentum avec un calendrier favorable pour leurs publications d'études cliniques.

Je tire ma performance de ma stratégie de trading parfaitement adaptée aux sociétés de biotechnologie (la stratégie PRE-CATALYSTE), qui m'a permis de multiplier mon capital par plus de 3 en 3 ans (mes clients en sont témoins) tout en ayant un risque maîtrisé. Auteur d'un Livre sur les investissements dans le secteur de la Santé, j'ai développé des méthodes d'analyse et de sélection de valeurs propres à mon secteur. 

Mes modèles d'inspiration sont Paul Tudor Jones et Jean-Marie Eveillard pour l'aspect Gestion – Money management, et les livres de Mike Havrilla "The Ultimate Guide to Biotech Stocks" et de Tony Pelz "The Biotech Trader Handbook" pour l'aspect trading. Mon site internet : http://sachapouget.com/

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L’ Hépatite C est le Nouvel Eldorado Biotech (Partie 2 : Concurrence)

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Tel que j'ai pu le spécifier, le marché devrait des traitements de l'Hépatite C devrait passer de 2 Milliards $ en 2010, à 8 Milliards $ en 2013 puis 12 Milliards $ en 2017 rien qu'aux Etats-Unis. Voici une mise à jour sur les programmes en cours.

 
 
 
Voici ici un tableau récapitulatif des estimations de Ventes par programmes (en millions $), rien qu'aux Etats-Unis:
 
 
Source: Wedbush 
 
 
 
Il apparaît ici qu'à horizon 2017, les Biotechs Achillion, Idenix, Inhibitex et Anadys puissent capter une part importante du marché: 1,7 milliards $ en 2017, 3,5 milliards $ en 2018 et 4 milliards $ en 2019.
 
 
Ces candidats-médicaments font partie de la Classe des STAT-C (des traitements antiviraux ciblés spécifiquement pour l'hépatite C). On dénombre cinq catégories de traitements différentes. Difficile, à l'heure actuelle qui remportera la mise. Il se pourrait en fait que plusieurs sociétés spécialisées tirent leur épingle du jeu.
 
 
Concrètement, pour chaque catégorie, les cibles vont séparer les protéines codées par le génome du VHC. C'est un mécanisme tout à fait novateur et récent : la FDA (l'organisme d'approbation des médicaments américain) vient tout juste d'autoriser, en mai 2011, la mise sur le marché des deux premiers STAT-C (le Boceprevir de Merck et le Telaprevir de la Biotech Vertex, comme indiqué plus haut). Ensuite, il faut savoir que plusieurs technologies sont utilisées. 
 
 
 
Voici un récapitulatif des programmes en cours développés:
 
 
 
Dernière mise à jour: Avril 2012 ; Source: Sacha Pouget / Flying Publisher

 

A l'heure actuelle, on compte pas moins de 40 essais en cours sur des traitements de l'Hépatite C:

 

-7 traitements en Phase 1,

-28 traitements en Phase 2,

-3 traitements en Phase 3,

-et 2 traitements en Phase 4 (Post marché).

 

Autant dire que la concurrence est rude. Pour ce qui est du gros contingent des essais en ours (les Phases 2): la clé de la réussite sera le critère principal,  à savoir que l’ARN HCV soit indétectable à la 12ème semaine. Mais aussi, il faudra s'attaquer au génotype 1 qui est le plus difficile à traiter mais aussi le plus rependu.

 

Les traitements par association avec l'interféron pégylé α + ribavirine conduisent à une réponse virologique soutenue (SVR= l’ARN du VHC est indétectable 24 semaines après la fin du traitement) chez environ 50% des les patients infectés par le génotype 1 (soit 80% des personnes infectées par le VHC), comparativement à 70-90% des patients infectés par le VHC de génotype 2 et 3. Or, il s'avère que les génotypes 1 représentent environ 80% du marché.

 

La réussite limitée pour les traitements du VHC chez les patients de génotype 1, les durées de traitement longues (jusqu'à 72 semaines), les très nombreux effets secondaires du PEG-IFN α et de la ribavirine, et une connaissance approfondie du cycle de vie du VHC et de ses caractéristiques structurelles, a stimulé le développement de nombreux agents antiviraux prometteurs agissant directement sur le virus (on les appelle les DAA = directly acting antiviral agents).

 

L’objectif pour toutes les sociétés qui développent un programme thérapeutique contre l’Hépatite C est de développer un traitement court (de 12 semaines maxi), simple (avec une simple pillule), efficace (qui guérit) et sans danger (aucune toxicité, effets secondaires contrôlés). Le critère principal pour la plupart des essais cliniques de Phase 2 en cours est la cEVR.

 

Qu'est ce que la cEVR?

 

cEVR = Complete Early Virologic Response = « réponse virale précoce complète » : cela correspond à une baisse de la charge virale du VHC déterminée par le niveau de l'ARN retenue comme valeur de référence à la 12ème semaine du traitement.

 

ARN : L’ARN se différencie de l'ADN : au-delà du fait que l’ARN soit à simple brin (contre double brin pour l’ADN), l’ADN conserve l'information génétique. De son côté, l'ARN ne sert en majorité que de "pont" de transmission pour permettre de créer les protéines correspondants aux gènes. Dans le VHC, l'ARN a d'autres rôles principalement dans le contrôle anti-viral et la régulation des expressions génétiques.

 

cEVR/ARN : Une cEVR est définie comme un déclin de l'ARN du VHC indétectable à la 12ème semaine (<60 UI / mL) ; ça s’oppose à une EVR partielle qui correspond quand à elle à un ARN détectable du VHC.

 

Tel que nous le montre le Graphique ci-dessous, la preuve de l'efficacité est démontrée dès lors que le HCV ARN est indétectable au bout de 12 semaines:

 

Source Graphique: University of Washington

 

Toutes les sociétés qui travaillent pour mettre sur le marché un traitement efficace s'attaquent donc à la cEVR. Avec des succès qui divergent…

 

Quelques Résultats d'essais sur des traitements de l'Hépatite C:

 

C'est le cas du français Transgene. Dans son essai de Phase 2, la société a annoncé "une amélioration significative de la cEVR à 64% pour son traitement contre le VHC", le TG 4040. Il s'agit des résultats publiés en Novembre 2011 avec une mise à jour en Avril 2012. C'est certes mieux que les 30% du groupe de contrôle (traitement standard seul). L' efficacité est à mesurer au regard de la concurrence (on notera au passage que Transgene qualifie ce résultat de "significatif" et "encourageant"). Pour le moment, j'ai du mal à croire que Transgene puisse percer dans le VHC, mis à part avec un combo. Selon moi, le partenariat, aux vues des résultats publiés, sera difficile à signer (du moins à des conditions avantageuses). J'ai publié un article consacré à Transgene dans le domaine de l'Hépatite C.

 

De son côté, Anadys Pharma a annoncé en Octobre 2011 que 78% des patients naïfs et 76% des patients qui avaient mal répondu ou ont rechute après un traitement préalable avec P/R avaient un virus indétectable à la semaine 12 (cEVR) avec l’administration de setrobuvir + P/R, comparativement à 56% et 44% respectivement pour les patients ayant reçu un placebo + P/R. 71% des patients naïfs qui ont reçu setrobuvir + P/R avaient un virus indétectable à la semaine 8 et ont rempli le critère initial pour raccourcir le traitement dans cette étude à 28 semaines au lieu des 48 semaines habituelles pour le traitement P/R seul (Source: Anadys Pharma).

 

Pour sa part, Gilead a annoncé en Avril 2012 lors du Congrès de l'EASL (lien ici) "avoir guéri 88% des patients en post-thérapie. Gilead Sciences a débarrassé du virus 88 % des patients 4 semaines après la fin du traitement. Une combinaison du GS-7977 et de la ribavirine antiviral autorisé 22 des 25 patients qui n'avaient pas tenté d'autres médicaments après 12 semaines de la thérapie". Cela fait suite à des résultats publiés en Septembre 2011 par Pharmasset (rachetée depuis par Gilead) qui a rapporté des données très encourageantes de phase IIb de son étude PROTON, où son PSI-7977 a été combiné pendant 12 semaines avec l'interféron / ribavirine chez les patients de génotype 1. Le SVR12 - qui est, une «réponse virologique soutenue» de sorte que le virus est indétectable à 12 semaines après la cessation de la thérapie - était de 91%.

 

BMS a publié des résultats lors de l'EASL 2012 (cette fois-ci sur 24 semaines après l'arrêt du traitement (RVS), ou l'ARN du VHC était indétectable chez 33 des 43 patients (77%) - respectivement 91% (19/21) des non répondeurs et 64% (14/22) des patients inéligibles/intolérants – source: Edimark.

 

La biotech Vertex a publié des résultats de phase IIb sur son VX-222, un inhibiteur non nucléosidique de NS5b de l'étude ZENITH, en Juillet 2011. En combinaison avec l'Incivek, l'interféron et la ribavirine, le VX-222 a généré un virus indétectable après 12 ou 24 semaines de traitement chez 90% des patients.

 

Dans un essai publié en Décembre 2011, le médicament de la biotech australienne BIOTRON a bien performé en association avec l'interféron classique + ribavirin: 12 semaines après le dosage initial, "une cure a été constaté chez 87% des patients" (source: Biotron).

 

Abbott Laboratories a fait état d'une cEVR de 92% dans son essai de Phase 2 sur son ABT450/ritonavir (inhibiteur de la protéase) après 12 semaines de traitement. En Avril 2012 Abbott a indiqué que la combinaison de ABT-450/ABT-333 et la ribavirin a généré un SVR12 de 93-95% dans le génotype 1, tandis que son ABT-450/ABT-072/ribavirin apporté un SVR24 de 91% dans le génotype 1 (Source: Abbott via Hivandhepatitis).

  

En Avril 2012, Achillion a annoncé une réponse virologique précoce complète (cEVR) de 94 à 100% pour sa phase 2 d'essai avec son composé ACH-1625 pour traiter l'hépatite C. Achillion Pharmaceuticals (Nasdaq: ACHN) a annoncé que dans le deuxième essai de phase 2a de son composé ACH-1625, 94 à 100 % des patients naïfs avec un génotype 1 du virus de l'hépatite chronique C (VHC) ont obtenu un début de réponse complète virologique (cEVR) après 12 semaines de traitement avec l’ACH-1625 en combinaison avec l'interféron pégylé alfa-2a et ribavirine (P / R)-Source: Achillion via Globenewswire.

 

Dans une intention de traitement d'analyse à 12 semaines, la biotech Idenix a publié en 2011 des résultats sur la réponse virologique précoce complète (cEVR <25 UI / ml) de 93% pour la dose de 100 mg (n = 15) pour le composé IDX184 et 81% pour la dose de 50 mg IDX184 (n = 16) - Source: Idenix.

 

Enfin, il est à rappeler qu'on parle de projets incertains dans le développement de programmes thérapeutiques. Chaque investisseur doit être conscient  que les traitements en cours de développement peuvent subir des revers. Le 19 Avril 2012, Novartis a annoncé avoir arrêté ses essais dans l’hépatite C à la suite du décès reporté chez un patient et pour lequel son produit serait mis en cause (lien ici). Novartis a du immédiatement suspendre l’essai à la demande de la FDA… A l'inverse, Inhibitex, s'est envolée de +110% à la suite de bons résultats annoncés le 4 Novembre 2011.

 

L' Hépatite C est le Nouvel Eldorado Biotech (Partie 1: Présentation).
Vous pouvez lire cet article ici : http://www.objectifeco.com/spip.php?page=article&id_article=3479

 

L’ Hépatite C est le Nouvel Eldorado Biotech (Partie 3 : Transgene).
Vous pouvez lire cet article ici : http://www.objectifeco.com/spip.php?page=article&id_article=3482

 

Sacha Pouget 

www.SachaPouget.com

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