Voici une simple synthèse de l’évolution des cours des banques et de leurs résultats sous la présidence de N. Sarkozy.
Il s’agit d’une analyse sectorielle, et je choisis d’utiliser les 5 dernières années.
Je ne tire aucune conclusion de causalité entre la présidence et les données factuelles qui vont suivre, c’est à vous de tirer vos conclusions s’il y en a à tirer, mais je constate la situation suivante :
Il se trouve que lorsque Monsieur Sarkozy a pris le pouvoir, les cours du CAC BANKS et les banques qui le composent étaient au plus haut. Où en est-on après 5 ans ?
1) Les cours de bourse :
L’analyse graphique des cours de bourse tout d’abord.
Toutes, sans aucune exception, ont aujourd’hui les caractéristiques suivantes :
- Les cours sont en pertes de 64.26 % (BNP) à 99.26 % (Dexia) pour toutes les banques
- Les moyennes mobiles 40 semaines sont baissières pour toutes les banques
- Le momentum 40 semaines est négatif pour toutes les banques
- La force relative Mansfield par rapport au SBF 120 est négative pour toutes les banques
Graphiquement et selon plusieurs éléments majeurs de la méthode d’analyse de S. WEINSTEIN, il n’y a aucun débat, c’est une catastrophe.
CAC BANKS (-79.71 %)
BNP (-64.26 %)
CREDIT AGRICOLE (-84.82 %)
DEXIA (-99.26 %)
NATIXIS (-80.38 %)
SOCIETE GENERALE (-85.66 %)
2) le dividende :
Oui mais le dividende ? On peut s’enrichir aussi avec le dividende, le cours de bourse peut plonger sans aucune raison fondamentale (cui cui les p’tits zozios)… :)
Voici la synthèse :
Année du versement
2008
2009
2010
2011
2012
Evolution 2012/2008
Bnp
3.35 €
1.00 €
1.50 €
2.10 €
1.20 €
Baisse de - 64 %
Crédit Agricole
1.20 €
0.45 €
0.45 €
0.45 €
0.00 €
Baisse de 100 %
Dexia
0.68 €
1 action pour 2
0.00 €
0.00 €
0.00 €
Baisse de 100 %
Natixis
0.45 €
0.00 €
0.00 €
0.23 €
0.10 €
Baisse de -77 %
Société générale
0.90 €
1.20 €
0.25 €
1.75 €
0.00 €
Baisse de 100 %
Source : tradingsat
Les actions bancaires ne sont donc pas aujourd’hui des valeurs de rendement…
3) Le résultat net du véhicule coté :
Bon, on peut ne pas donner de dividende par choix et avoir un bon résultat, regardons cela de plus « prêt ».
Année du résultat
2007
2008
2009
2010
2011
Evolution 2011/2007
Bnp
8 311 000
3 452 000
6 474 000
9 164 000
6 894 000
Baisse
Crédit Agricole
4 556 000
1 266 000
1 446 000
1 752 000
(1 198 000)
Baisse et perte
Dexia
2 636 000
(3 248 000)
1 089 000
797 000
(11 641 000)
Baisse et perte
Natixis
1 220 000
(2 727 000)
(1 652 000)
1 768 000
1 601 000
Hausse
Société générale
947 000
2 010 000
678 000
3 917 000
2 385 000
Hausse
Source : Boursorama
Concernant le résultat net, il est très variable d’une banque à une autre, cela mériterait une analyse fine des bilans et des comptes de résultat pour comprendre chaque problématique de chaque banque que je ne ferais pas ici.
4) Pour conclure sur cette analyse,
Je ne sais pas si Monsieur SARKOZY était « l’ami des banquiers », mais si c’était le cas, les chiffres ne lui rendent pas cette amitié. Le nouveau président veut « mettre au pas la finance », je ferais le même point dans 5 ans si possible, juste pour voir… :)
D’un point de vue graphique, de rendement ou de résultat d’entreprise, les 5 dernières années sont des années globalement exécrables pour les banques.
La BNP a le moins baissée, elle a versé un dividende chaque année, son résultat baisse mais reste très positif. A l’autre extrémité, Dexia est une hécatombe financière de tous les points de vue. Dexia dans laquelle siège des hommes de l’état français, de la CDC et qui a réussi les derniers stress test !
A court terme et dans le système économique actuel, cette situation est négative pour nous tous car lorsque les banques font d’important résultats, elles paient d’avantage d’impôts. Le fait qu’elles sont toutes (celles citées dans ce texte) des banques universelles et surtout de détail reflète aussi la santé globale de notre économie réelle.
Les détenteurs d’actions bancaires sont évidement particulièrement lésés de cette situation.
Je voudrais dire un mot sur les salariés de banque dont je fais parti. Nombre d’entre eux ne connaissent rien ou presque à la bourse. Ils achètent des actions de leur société car ils peuvent le faire dans des enveloppes fiscales attrayantes d’épargne salariale et qu’ils ont l’impression que s’ils s’engagent en travaillant avec passion toute une vie pour une société, celle-ci ne peut (ne doit) pas s’effondrer en bourse car c’est leur travail et leur vie qui s’effondrerait. Pour quelques un, des années de travail mis de coté ont été perdu pendant ce quinquennat, des années de travail...
Travailler des décennies pour une société, y investir, pas spéculer, chaque année une cote part importante de son revenu pour sa retraite ou acheter un jour une maison, et voir le cours de bourse s’effondrer de 60 % à 99 %, c’est quelque chose de difficilement supportable financièrement et surtout psychologiquement.
Ma conviction profonde que je vous livre enfin est que les banques vont peut être disparaitre une à une des projecteurs boursier pour quelque temps, deux d’entre elle sont sorties du CAC 40 (Natixis et Dexia). Cela ne veut pas dire qu’elles feront faillite (les deux) ou qu’elles n’existeront plus.
En effet, j’ai le sentiment que nous prenons un virage dans le capitalisme actuel, un virage qui me fait penser au virage pris par les sociétés de chemin de fer des USA décris dans le livre Leçons des maîtres de la bourse de John Boik. Je site un passage : « En 1898, …le marché de new York était composé à 60 % de compagnies de chemin de fer…à l’époque actuelle, les valeurs de chemins de fer ne représentent plus qu’une poignée de titre ».
Et il me semble que l’on peut prendre le train aux USA et que ce pays est toujours libéral… :)
A bientôt dans l’air socialiste 2.0
Le Banquier
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