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Charles Sannat

Charles Sannat

Charles Sannat est diplômé de l’École Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d’Études Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information (secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Économique d'AuCoffre.com en 2011. Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

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Encore surpris par la faiblesse des résultats des banques ?

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C’est un article de Mark Gilbert publié le 24 février 2016 sur Bloomberg View en anglais et dont je vous livre la traduction concernant les risques bancaires et qui proclame sans hésitation qu’il ne faut plus être surpris par les résultats de plus en plus mauvais des banques.

Bloomberg reste un site de référence sur l’information économique aux États-Unis.

Alors lorsque l’on vous dit que le système bancaire est solide et que vous ne craignez rien, ne soyez pas aussi affirmatif, car le système est en réalité en faillite et ne doit sa survie que dans la croyance de tous que les banques centrales du monde entier le sauveront encore la prochaine fois.

Et si un tel sauvetage n’était plus possible ?

Charles SANNAT

« Les résultats des banques européennes de ces derniers jours vont devenir la nouvelle norme. Les actions de Standard Chartered ont connu leur plus grosse baisse depuis 3 ans ce mardi après que la banque ait enregistré des pertes avant impôts « surprenantes » de 1,5 milliard de dollars, une petite différence par rapport au profit moyen de 1,37 milliard anticipé par un panel de 20 analystes. Lundi, HSBC a annoncé des pertes surprises, avant impôts, au T4 2015 de 858 millions de dollars au lieu d’un profit attendu à 1,95 milliard. Le 28 janvier, Deutsche Bank a surpris les investisseurs obligataires en annonçant des pertes de 2,3 milliards de dollars au 4e trimestre, soit moins de 2 semaines après leur avoir emprunté 1,75 milliard.

Comme on dit, une fois mais pas deux. À la 3e, il vaut mieux se résoudre à accepter que l’on est un idiot, du moins en ce qui concerne les banques européennes.

La vérité désagréable est que le modèle bancaire est cassé. Les beaux jours durant lesquels on pouvait générer des tonnes de profits grâce à des produits financiers complexes et « socialement inutiles », pour paraphraser ce que disait en 2009 Adair Turner lorsqu’il était le patron du régulateur britannique, sont terminés. Vu que les banques doivent renforcer leurs capitaux en cas de coup dur, elles disposent de moins de liquidités pour jouer sur les marchés financiers. Elles ne cessent de réduire leurs effectifs de traders, ce qui réduit les possibilités de générer des profits via les marchés. (…)

Provisions pour les créances douteuses et amendes pour manipulations (or, argent, etc.)
Les provisions prévues par les banques européennes pour les prêts accordés aux sociétés pétrolières et gazières devront être probablement revues à la hausse. Mon collègue Lionel Laurent signale d’ailleurs à ce sujet que HSBC a été touchée à hauteur de 400 millions de dollars la semaine dernière, impactant encore plus ses profits. Les amendes pour manipulation des marchés se succèdent à n’en plus finir, des accords pour avoir manipulé les prix de l’or, de l’argent, du platine, du palladium et d’indicateurs des produits dérivés pointant à l’horizon. Comme on dit, les petits ruisseaux font les grandes rivières, on arrive rapidement à des montants conséquents. Il n’est donc pas étonnant, dans ce contexte, que la valorisation boursière des banques européennes ait baissé de 30 % durant les 12 derniers mois.

stoxx 600 2015 à février 2016

stoxx 600 2015 à février 2016

De plus, les chances de voir les choses changer grâce à une amélioration de la situation économique générale sont minces. Le gouverneur de la banque d’Angleterre Mark Carney a indiqué, durant son passage au comité du Trésor du Parlement britannique ce mardi, que malgré des bilans plus solides, les banques n’ont pas développé de stratégies pour s’adapter à l’environnement actuel : de nombreuses institutions n’ont pas modifié leur business model afin de se mettre au diapason d’une croissance structurelle faible, de taux peu élevés et de nouvelles règles prudentielles tout en continuant de rémunérer leurs investisseurs. (…) »

Source Bloomberg ici
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