Comme les saisons, il existe des cycles dans l’investissement.
Ce que nous apprend l’histoire des marchés, c’est qu’ il y a une alternance entre des phases de hausse et de baisse.Par exemple sur les actions. Au cours du XXe siècle, les marchés ont connu 50 baisses de 10% ou plus. Soit une baisse de 10% ou plus tous les 2 ans. Parmi ces 50 baisses, 15 baisses ont été de 25% ou plus, ce que l’on appelle un marché baissier. Ce qui correspond en moyenne à une baisse de 25% ou plus tous les 6 ans. Si vous investissez en bourse, vous devez vous attendre à voir cette alternance.
Vous pouvez tirer parti de ces cycles pour investir !
Voici un exemple concret de mon expérience. En analysant le cycle de l’immobilier, j’ai pu identifier des opportunités. Comme l’immobilier aux USA en 2011 qui était au plancher après la crise des subprimes. Sur les cycles de Jacques Friggit, tout le monde pouvait voir que les prix de l’immobilier aux USA (en vert) étaient à a la cave ! Plutôt que d’investir dans l’immobilier parisien qui était lui en haut de cycle, j’ai trouvé moins risqué (et a posteriori plus rémunérateur) d’investir en bas de cycle.Les classes d’actifs ont leurs propres cycles.
En 1972 et 2008, soit 37 années, on constate des évolutions différentes entre les actions, les obligations court terme et long terme et l’or.Sur cette période, les actions ont été le placement le plus performant sur 17 années, l’or sur 12 années, les obligations long terme sur 5 années et les obligations court terme sur 3 années.
Si on zoome sur les 17 meilleures années pour les actions, on constate qu’elles correspondent à une mauvaise performance de l’or. Dans 12 années sur 17, l’or aura été le moins bon placement de ces 4 classes d’actifs. L’inverse est vrai également. Pendant les années de hausse de l’or, les actions étaient le plus mauvais placement. On dit que l’or et les actions sont inversement corrélés. C’est en parti ce constat qui a donné naissance au concept de portefeuille permanent afin de lisser les a-coups.
Aujourd’hui nous sommes à un plus haut du cycle actions…
En valeur absolue, l’indice SP500 (les 500 plus grandes entreprises américaines) est à un niveau record, à 2126 point au 20 juillet 2015.
Nous avons pulvérisé les plus haut de 2000 et 2007. Bien sur les entreprises ont changé depuis, elles ont grossi et dégagent plus de profits. Apple en est un bon exemple !
Pour avoir une idée de la position dans le cycle j’aime bien regarder un autre indicateur, queWarrren Buffett utilise: le ratio entre la valeur des entreprises et le Produit National Brut(GDP en anglais). Selon Warren Buffett,« probably the best single measure of where valuations stand at any given moment.” Voici le graphique du Wilshire 5000 vs GDP fredgraph 20 juillet 2015. On constate que la courbe des actions (en bleu) est très au-dessus de celle du GDP (en rouge): exactement de 26% au-dessus soit un ratio Actions/GDP de 126%
Si on regarde maintenant l’évolution de ce ratio, nous constatons que nous sommeslargement au-dessus du niveau de 2007 avant les subprimes et un peu en dessous du record de 2000 avant l’explosion de la bulle internet.
Concrètement, cela signifie qu’à ces niveaux de valorisations, un investisseur paye cher pour acheter le marché et qu’en conséquence il aura un rendement dégradé à moyen terme.
Pour les actions nous avons d’autres signes d’un marché très haussier. Les introductions en bourse se multiplient, de plus en plus de particuliers investissent en bourse,.. Enfin Peter Lynch disait qu’en moyenne les marchés actions baisse tous les 6 ans. Et nous sommes dans la sixième année de hausse !
… A l’inverse, nous sommes à un plus bas sur les matières premières.
L’indice Rogers des matières premières (de Jim Rogers) est au plus bas depuis quasiment 6 ans. Nous sommes quasiment au niveau du krach de 2008. Ceux qui prévoyaient une reprise rapide du cours des matières premières en ont été pour leur frais. La chute a été tellement forte que certaines côtent désormais sous leur coût de production, comme le sucreL’or et l’argent ont également fortement corrigé.
Le cours de l’or a ainsi été divisé par 2 depuis 2011 et le reflux du sentiment de peur sur les marchés. Malgré les achats de la Chine qui vient de lever le voile sur l’augmentation de ses réserves d’or.
L’argent a connu une chute encore plus spectaculaire avec un cours divisé par trois depuis son sommet de 2011.
Conclusion: ma philosophie d’investissement est d’acheter en bas de cycle (comme l’immobilier aux USA en 2010): soyez prudent sur les actions.
Depuis la crise des subprimes, il fallait donc être investi en actions ou en immobilier américain une fois que les prix se sont effondrés, avec un doublement ou un triplement du capital à la clé. A l’inverse, un investisseur ayant misé sur les matières premières n’aura rien gagné.Comme dit Warren Buffett, il est toujours plus facile de regarder dans le rétroviseur que devant soi. Pourtant c’est ce qu’un investisseur doit faire.
Il est impossible de prévoir l’avenir mais je pense qu’il faut être préparé à une possible retournement de cycle. Donc prudence sur les indices actions, même s’il est difficile d’agir différemment de la foule.
Et pourquoi pas investir sur l’or et les matières premières une petite partie de votre patrimoine, à but spéculatif.
Bons investissements