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Helios

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Tous les commentaires de ce membre (98 publications)
Une objection supplémentaire est la suivante : vous semblez penser que ce qui fait les bases de toute économie, la définition, la reconnaissance et la protection des droits de propriété est absolument évidente, viendrait même du Saint-Esprit. Or il n'en est rien. On a d'ailleurs vu dans l'histoire des changements radicaux de ces droits parfois de façon dramatique. C'est l'Etat uniquement qui a ce pouvoir. Il a le pouvoir de bouleverser radicalement la société toute entière (voire même la planète) quand il y a des guerres par exemple. Il se place donc dans une position radicalement différente de celle de l'entreprise, puisqu'il a même le pouvoir de définir les entreprises. Sa position dans le temps est aussi différente puisque qu'il se perpétue parfois depuis des millénaires. Je vous conseille la lecture d'un roman qui n'est pas un chef d'oeuvre, mais qui est significatif. C'est "Le colosse anarchique" de Van Vogt. Il décrit une société libertarienne, mais il lui a fallu trouver un moyen pour que ça marche. La seule chose qu'il a trouvé ce sont des machines qui font respecter les droits automatiquement, sans intervention humaine, ce que j'appelle une opération du Saint-Esprit. Dans la réalité cela n'existe pas. Il y a un équilibre qui est trouvé entre des forces antagonistes et le résultat c'est l'Etat.
Je crois que nous vivons une crise radicalement différente des autres crises depuis 1945. Parce qu'elle affecte l'ensemble du monde occidental pratiquement sans exception. Ce monde occidental qui détient encore l'essentiel des richesses de la planète. On ne peut donc plus raisonner comme on le faisait avant : imaginer un pays en crise, voire en faillite, immergé dans un monde globalement sain. C'est comme cela qu'on considère par exemple la crise passée de l'Argentine. Or cette fois-ci c'est l'ensemble qui s'écroule et pas une petite partie. Les efforts du G20 visent en fait à prolonger la vie de cet ensemble, afin que "tout recommence comme avant". Mais je crois que c'est fichu. Je crois qu'il faudra une remise à plat radicale, accompagnée d'une redistribution des cartes. Plusieurs voies sont évidemment possibles, des voies très opposées sur le plan idéologique. Je ne serais pas étonné qu'on voie resurgir le marxisme-léninisme par exemple. Il est vraisemblable que tout cela se fera dans la violence. Des bouleversements géo-politiques interviendront vraisemblablement, le principal étant la fin de l'interventionnisme US.
On ne voit pas trop ce que vient faire votre dernier paragraphe sur l'état providence et les fonctionnaires dans cet article. Pour qu'il soit pertinent il faudrait nous dire quelles sont les proportions des divers types de dépenses dans les collectivités locales. Il me semble que ce qui va pâtir principalement des problèmes de financement des collectivités locales, c'est l'économie mixte "collectivités-BTP". Curieusement, alors que l'argent est rare, je vois autour de moi (j'habite en grande banlieue parisienne) une débauche de grands travaux provoquant pas mal de problèmes de circulation. Le problème c'est qu'ils sont parfaitement inutiles : par exemple la réfection de toutes les routes et trottoirs d'une zone industrielle avec construction de pistes cyclables et de voies pour piétons, alors qu'on n'y voit jamais de cyclistes ou de piétons. Ou le remplacement de tous les lampadaires qui apparemment fonctionnaient, ou la refonte totale du centre-ville, dont personne à ma connaissance ne se plaignait. Tout cela se fait avec l'approbation unanime du conseil municipal, tous partis confondus. Quitte à dépenser de l'argent, pourquoi ne faire que des choses inutiles ? C'est un peu comme si on le dépensait pour creuser des trous pour ensuite en dépenser pour les reboucher.
En 1914, qui aurait parié un kopek sur le parti bolchevik ?
Il semble admis aujourd'hui, aussi bien en France qu'aux Etats-Unis, que les "très riches" payent en impôts une proportion de leur revenus moins importante que les plus pauvres. Dans la réalité la progressivité de l'impôt n'existe que jusqu'à la classe moyenne supérieure. Au point que la "flat tax" réellement appliquée pourrait être revendiquée par la gauche. Un autre problème de nos sociétés est la part de plus en plus importante de l'héritage dans la constitution des patrimoines. Il semble que cette part n'ait cessé de baisser jusque dans les années 60 pour remonter ensuite et tendre vers la situation au XIXième siècle. Nous redevenons une société de rentiers, qui inéluctablement, c'est l'histoire qui nous l'apprend, se feront tondre.
@fred76 Il est évident que le bac de récupération d'eau pour le jardin est rentable (avec le prix de l'eau à pas loin de 5€ le m3 chez moi). Le vrai développement d'énergies alternatives viendra du peak-oil. Je sais qu'on cherche et qu'on trouve encore des gisements de pétrole et de gaz, mais à des coûts de plus en plus élevé. Quand au nucléaire il est vrai aussi que l'uranium est de plus en plus difficile à trouver, donc de plus en plus cher. La solution serait le surgénérateur qu'on a abandonné il y a quelques années. Mais après Fukushima il y a peu de chances pour qu'on se lance dans des technologies a priori encore plus dangereuses. Il reste un énorme gisement : les économies d'énergie.
Je ne prends pas ma Porsche Panamera quand j'ai 5 personnes à transporter....
Ce qu'il faut noter aussi c'est le coût considérable du transport ferroviaire pour les voyageurs, qui n'est plus compétitif avec le voyage en voiture, même lorsqu'il s'agit que d'une personne (alors qu'il y a un vingtaine d'années le train était moins cher que la voiture pour une personne seule). Il y a quelques mois de cela j'en ai fait l'expérience, avec un voyage pour 5 personnes entre la grande banlieue au Sud-Est de Paris et Lorient. Comme j'était alors irrité par les taxes j'ai même boycotté les péages. Résultat : 45€ environ pour la voiture, le train aurait couté 325€ !!!
Il me semble que la situation est totalement différente aujourd'hui de ce qu'elle était en 2004. Votre article de l'époque excluait d'ailleurs les Etats-Unis des pays à problèmes, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. Votre discours de l'époque semblait diviser le monde en deux : d'un coté les pays endettés gaspilleurs, de l'autre les vertueux. Mais aujourd'hui il semble que les gaspilleurs représentent au moins 90% du total. La vision d'un monde divisé en deux me parait donc trompeuse. Les gaspilleurs et les vertueux sont les mêmes, avec des masques différents. Nous assistons à un vaste simulacre.
A Singapour je crois les problèmes liés à la drogue sont quasiment inexistants. Il est vrai que les lois de ce pays appliquées en France produiraient une véritable hécatombe.