
Greg
Tous les commentaires de ce membre (23 publications)
Bonjour monsieur Dumas,
Je crains que vos déboires avec l'Etat soient en train de vous égarer. Vous vous posez la question suivante, question que beaucoup de "gens aisés" se posent, sans pour autant trouver la vraie réponse:
"En quoi le riche devrait-il payer plus cher les prestations communes, police, voirie, armée, justice, santé, etc…? "
Pour trouver une "vraie" réponse à cette question, il faut creuser la réflexion jusqu'au bout.
Tout d'abord, dans beaucoup de cas, l'argent attire l'argent. Sous l'effet du système de Dettes, de Prêts et d'intérêts (entre autres), celui qui a beaucoup d'argent peut vivre des fruits de ses placements. L'actionnaire profite des résultats des entreprises. Soit.
Le souci, c'est que souvent, un investisseur avisé pourra ainsi faire croire sa fortune quasi sans limite. Plus il a de rentes, plus il peut les investir dans des placements lui apportant des rentes supplémentaires, etc...
Cette concentration des ressources, au pire, retire l'argent des mains des classes moyennes et modestes. A trop vouloir obtenir de rentabilité, la base économique du pays (i.e les millions de consommateurs) est mise en péril. De même que Ford payait correctement ses ouvriers pour qu'ils aient de quoi acheter ses voitures, appauvrir la population d'un pays est une mauvaise idée.
Mauvaise idée économique donc, mais aussi politique: des inégalités trop fortes sont le terreau des nationalismes et des extrêmismes les plus sanglants. Voyez en URSS ce qu'il est advenu...
En résumé, les riches payentd d'avantage d'impôts car:
- ils permettent ainsi une redistribution vers le peuple qui consommera, fera tourner la machine économique de masse.
- ils soutiennent l'Etat, le système global, qui assure qu'il y ait une justice, la police, l'armée... entre autres.
- ils évitent de semer les graines de révoltes sanglantes où ils pourraient tout perdre.
Tout est affaire d'équilibre. Je ne parle même pas ici des aspects éthiques d'une redistribution "bien gérée", ni des autres aspects positifs d'avoir une population "vivant bien" (du point de vue de la découverte de gens doués dans la population, ce qui n'arrive pas dans un système trop inégalitaire...).
Monsieur Dumas, vous avez parfaitement raison de dire que "c'est le corrompu qui tue notre société. Hélas on le trouve aussi bien chez le riche que chez le pauvre"
Quel que soit le système mis en place, vous aurez toujours une minorité qui prendra le pouvoir pour s'en servir à leurs propres fins. Chez les communistes, c'étaient les membres du "parti". Dans une société purement libérale, avec un Etat réduit à peau de chagrin, ce seraient les responsables à la tête des grandes entreprises et des grands lobbys dans un système devenu mafieux, l'argent donnant tout pouvoir.
Il est clair que l'Etat en France est dépensier et corrompu. Les affaires récentes le prouvent avec éloquence. Mais ne tombons pas dans le piège de croire que l'homme est bon par nature: le système libéral, laissé à lui même sans contre-pouvoir (sans vrai Etat), ne finirait pas mieux qu'un système communiste.
Imaginons un pays où l'Etat s'en tiendrait au strict minimum, sans ingérence dans l'économie et avec un minimum d'impôts. L'argent se regrouperait comme je l'indiquais avant dans les mains d'un petit nombre d'individus. L'Etat n'étant pas là pour se méler des affaires, les affaires se règlereraient forcément de manière malhonnête (encore plus que maintenant): La corruption par l'argent deviendrait le maitre mot. Jettez un oeil aux USA, vous comprendrez le pouvoir des lobbys et de l'argent.
Si vous édictez des lois pour réguler l'économie, ces lois seront "achetées" par les grands lobbys. Si vous n'édictez pas de lois, vous aboutissez à des monopoles et des abus. Le monopole étant la meilleure façon de plumer tout le monde, par exemple en appliquant des tarifs prohibitifs sur le système de santé: soit vous payez, soit vous mourrez...
Sans régulation des salaires et conditions de travail, qu'est-ce qui empêchera une forme d'escalavgisme moderne par la "dette" de survenir? Jettez un oeil à l'histoire et à d'autres pays dans le monde. Je crois que monsieur DeReeper en a vu quelques exemples.
Bref, il faut comprendre que toutes les dérives d'un Etat trop fort peuvent arriver et arriveront avec un Etat trop faible. Il n'y a pas de solution miracle: un juste équilibre, une mise en équilibre des égoïsmes et des risques de corruption. Un Etat trop corrompu peut être dénoncé et changé par le système privé. Un système privé trop corrompu peut être dénoncé par l'Etat. Les citoyens, eux, feraient bien de lutter contre la corruption de l'Etat (ce que vous faites), aussi bien que contre la corruption du système privé (ce que d'autres font).
Bonjour,
Il est bea u d’avoir la foi. Je ne vais donc commenter qu’après une grande section « spoiler ». Je recommande fortement de ne pas lire ce qui va suivre, si vous voulez garder une mentalité positive !
Attention spoiler !
Ne lisez pas si vous voulez rester positif !
///
A la lecture de votre profil et du contenu de l’article, je me suis demandé si vous n’étiez pas en train de plaisanter. Je crois que oui. Sinon, au choix, je viens d’avoir une démonstration de l’usage de la drogue chez les traders, ou je viens de rencontrer un trader nul en maths… J’en frémis.
La soi-disant « expérience du riz » n’est qu’une arnaque, une utilisation maline (maligne ?) des probabilités et de la psychologie humaine. Voici quelques explications :
- Le riz cuit « pourrit » plus ou moins vite naturellement. Tout est affaire de probabilités qu’une bactérie arrive plus ou moins vite dessus et se reproduise plus ou moins vite
- Techniquement, on part du principe scientifique qu’à conditions expérimentales égales, chaque pot de riz a autant de chance que l’autre pot de « pourrir » en premier. Et chaque pot a autant de chance que l’autre de ne presque pas pourrir du tout.
- Ainsi, le pot « je t’aime » a 50% de chance de pourrir moins vite que l’autre pot. Et 50% de chances, c’est énooorme.
- Cela signifie que sur 100 personnes qui tentent ce test, 50 personnes auront un résultat « positif ». Si ces personnes se mettent a croire dès lors que « ça marche ! », elles sont lourdement dans l’erreur, et c’est bien ça le piège et l’arnaque. On ne dit pas « ça marche » en faisant ce genre d’expérience une seule fois ! Pour commencer à penser que ça fonctionne vraiment, 2 essais ne suffisantes pas non plus (25% des gens y croiraient). Il faut des dizaines d’essais concluants, sans quoi la « probabilité » que les résultats soient accidentels est très élevée.
Prenons un exemple similaire. Lancer une pièce en l’air, et pensez très fort dans votre esprit « face, face, face ! ». Par la force de votre pensée, la pièce va tomber sur « face », et non pas sur « pile ». Vraiment ? Pas du tout. Si vous ne faites qu’un seul essai, 50% d’entre vous auront l’impression d’avoir influencé la pièce par la pensée. Si vous faites deux essais, 25% d’entre vous environ continueront d’y croire, d’autant plus qu’ils ont réussi deux fois de suite. Si vous faites trois essais, seuls 12% d’entre vous environ auront « réussi » à obtenir face trois fois de suite. Ayant obtenu trois fois face, et étant peu familier des probabilités, vous vous direz peut-être que le « truc de la pensée » fonctionne vraiment. Vous oublierez alors les 88% d’autres testeurs qui, eux, n’ont pas obtenu de résultat concluant.
Au final, l’ironie, c’est que ceux qui découvrent que cela « ne marche pas » vont se taire. Ils auront honte d’avoir dit « je t’aime » à un pot de riz pendant une semaine. Ceux en revanche qui pensent que cela fonctionne vont s’émerveiller, en parler. Même en réitérant une seule fois l’expérience, la probabilité de réussir encore reste suffisamment élevée pour ne pas leur ouvrir les yeux. Pire : s’ils échouent, ils croiront qu’ils ne « priaient pas assez fort »…
A présent, pour l'expérience avec 3 pots, c'est la même chose. Les probas sont un peu moins élevées, mais la nécessité de refaire l'expérience honnêtement de très nombreuses fois s'impose... mais cette nécessité est "zappée" par ceux qui croient, évidemment.
Bonjour,
Sachant que la "droite" en fait pas mieux (soyosn tout à fait honnêtes: ils sont aussi corrompus que le gouvernement actuel...), que recommandez vous?
Se sauver du pays?
Aller vivre dans une grotte?
Voter? Pour qui?
Avez vous au moins réfléchi au dilemme suivant: peut-on d'une manière réaliste espérer, dans une organisation humaine, que ceux qui arrivent au pouvoir soient autre chose qu'arrivistes, menteurs, beaux parleurs et/ corrompus? Combien de temps avant que toute organisation ne dérive vers cela? Quand bien même arriveriez vous à inventer un modèle de contrôle efficace, comment le mettre en place si le système de gouvernance actuelle est corrompu, et fera tout pour vous empêcher de le changer?
Bonjour,
Vous oubliez hélas que... les hommes politiques sont élus à court terme. Les gouvernements ne restent en place que quelques misérables années: 5 ans?
Ainsi, toute politique moyen ou long terme est DELIBEREMENT sacrifiée. Pourquoi laisser les suivants (parfois vos opposants politiques) récolter les fruits des efforts que vous faites maintenant?
Ainsi nos chers élus ce sont pas incités à mettre le pays sur la bonne pente à moyen et long terme. Pire: ils sont incités à jouer les cigales maintenant, à dépenser sans compter, pour acheter leur électorat. A l'inverse, dans les conditions actuelles de la France et de L'Euro, pour ne pas être accusés à court terme d'avoir "coulé la France", ils n'hésitent pas à prendre des mesures d'austérité immédiate avec effet positif court terme, mais effet négatif moyen et long terme, comme vous le dites.
Pour conclure, vous dites que les marchés seraient content avec un déficit annoncé de 4% et un "plan crédible de redressement". Et bien pas du tout: les marchés savent (?) que les politiques mentent comme des arracheurs de dents. Les politiques seraient incités, dans votre exemple, à ne jamais descendre le déficit en dessous de 4%, à ne jamais réfomer, bref... à faire un énième enfumage sous couvert du "mais j'investis pour gagner plus tard"... La lâcheté/corruption de nos politiques est sans borne, telle est la triste vérité.
Bonjour,
Un énième discours apocalyptique? Même si vous avez raison sur le fait que les USA aillent très mal, vos discours de fin du monde sous trois ans ressemblent à s'y méprendre au discours d'un commercial vendant de l'or. Ou de quelqu'un qui veut que les gens aient peur, achètent de l'or, et que les cours montent. Rien de bien mal en soi, mais la crédibilité des assertions en prend un coup.
Rien à dire de plus, vous avez tout dit. Ah non, vous avez oublié l'essentiel: les médias bien serviles vont véhiculer une image très positive de cette fausse opération vérité... Au final, les braves pigeons/citoyens (barrez la mention inutile) goberont sans problème ce qu'on leur dit.
Bravo pour votre vision nuancée du débat. Cela change des sempiternels « je suis pour » ou « je suis contre », sans raisonnement derrière.
Certains lecteurs ici se disent peut-être, en vous lisant, qu’un système très inégalitaire n’est pas mal du tout. Que l’argument des « égalitaristes » est éthique, et donc non rationnel / stupide / partisan. Que finalement, vivent les inégalités, Greed is good, et que justice soit librement rendue !
Ce à quoi il faudrait leur répondre de prendre un peu de recul. De chercher s’il n’existerait pas des raisons très rationnelles et égoïstes d’éviter les trop fortes inégalités…
Exemple de raisons très rationnelles et égoïstes :
- La société bénéficie du fait de tirer le meilleur parti de ses citoyens. De les utiliser au mieux. Ainsi, un système qui permet à chaque enfant d’avoir une « chance » d’exprimer ses compétences de manière utile et rentable à la société est un système efficace. Exemple : trouver parmi les citoyens les meilleurs enfants aux compétences de chirurgiens, et en faire des chirurgiens, pas des balayeurs. Mais ceci n’est pas possible si les inégalités sont trop fortes. Tout simplement parceque plus la population est pauvre, plus ses enfants vont se lancer dans le monde du travail dès que possible, sans qualification, pour survivre. Un système éducatif privé et coûteux aboutit à la même chose. Pour preuve, regardez la société médiévale, parfait exemple de système très inégalitaire n’exploitant pas les potentiels d’une grande partie de sa population. Regardez les statistiques de réussite scolaire des quartiers « pauvres » des pays occidentaux. Etc… In fine, ce serait quand même bête que vous soyiez très, très riche, mais que le chirurgien qui vous opère ne soit hélas pas celui qui aurait pu vous sauver la vie…
- La société de consommation actuelle fonctionne parcequ’il y a des… consommateurs. Un système trop inégalitaire ruinerait l’économie. C’est un peu comme Ford disant qu’il payait ses employés correctement, pour que ses employés puissent acheter ses voitures. Sans être des apôtres de l’égalitarisme, il faut reconnaître qu’il faut quand même qu’une majorité de la population ait de l’argent pour que notre système tourne correctement, non ?
- De trop fortes inégalités sèment les graines de la contestation sociale, puis de la révolution. Rappelez vous l’expérience communiste en Russie : rien ne sert d’être un riche propriétaire si vous avez votre tête au bout d’une pique. Les élites intelligentes comprennent et appliquent le « panem et circenses » : la population doit se trouver dans un niveau de vie et de confort suffisant, pour éviter les révoltes. Là encore, les inégalités trop fortes sont à éviter à tout prix.
Bref, voilà donc trois raisons potentielles de ne pas diaboliser la « redistribution des richesses », et la « lutte contre les inégalités », même si vous êtes très riche. Evidemment, si vous avez bon cœur, du recul, et comme seul objectif d’être heureux dans la vie, ce genre de problème ne se pose sans doute pas.
@ alex6
J’ai des contacts bossant en ce moment en R&D/conception, et j’ai des confirmations très claires : les cahiers des charges mentionnent des durées de vie, qui sont à prendre non pas en « seuil minimum », mais souvent en objectif tout court. C'est-à-dire que, dans une distribution statistique « normale » (au sens mathématique) des durées de vie avant panne prévue, vous savez exactement de quelle durée la garantie produit doit être. Mais que passée cette durée, la probabilité de panne atteint rapidement un pic.
L’exemple des ampoules est un BON exemple ! Si vous vendiez des ampoules durant toute une vie, non seulement vous tueriez le marché futur, mais vous rendriez le produit unitaire trop cher, seriez victime de vos concurrents misant sur le court-termisme des gens, vous feriez dépasser au niveau innovation et différenciation produit, etc… Bilan : rendre la durée de vie de l’ampoule « courte » rend ce produit consommable : les gens le remplacent souvent, peuvent se l’offrir, hésitent moins à en changer pour des raisons futiles, etc…
Je maintiens l’ensemble de mes arguments. Et je maintiens que savoir si l’obsolescence programmée est « bien » ou « mal » n’est pas une question simple. Ce que vous pouvez reprocher aux fameux députés socialistes, c’est de trancher sans débattre en faveur du « c’est mal ».