« Le plus beau jour de ma vie, c’est celui où un beau matin mes collègues ne m’ont plus jamais vu au bureau. Ce fut comme un déclic. Mon premier CDI dans une entreprise de renom rendait ma mère si fière, et moi si triste. Le CDI représente le Saint-Graal pour beaucoup. Mais pour moi, le CDI est comme de belles chaînes dorées qu’on offre à un esclave. Ce jour-là a donc commencé ma nouvelle vie d’homme libre. Cela rendait ma mère si triste, et moi si fier.PS : un exemple de mon blog https://getsetfrench.com/2017/
Le déclic, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Comme dans le film « Les Nouveaux Sauvages », c’est un processus lent, parfois inconscient, qui mène au débordement le jour où la coupe est pleine. Pour moi, la goutte d’eau c’était l’absence de ciel bleu. Les humeurs des collègues que vous n’avez pas choisis, le boss et ses entretiens d’évaluation plus qu’inutiles, les sandwichs dégueu de la pause déjeuner, les séminaires où tout le monde se saoule, ça va encore. Mais huit heures par jour sans voir le ciel… J’ai immédiatement chiffonné mon CV pour marquer un panier à trois points. Étudiant entassé dans une cage à lapin, on peut se consoler en se disant que c’est seulement pour quelques années. Mais 45 ans avec le fond d’écran Windows comme seul ciel bleu, c’est non.
En voyant l’humeur des esclaves changer pendant la semaine, je décidais, à l’inverse de beaucoup, de rester travailler tard le vendredi, et prendre mon RTT le mardi. J’évitais ainsi l’heure de pointe de la dépression du mardi, tout en bénéficiant de l’atmosphère décontractée du vendredi. Car le mardi c’est le jour où les gens font le plus la gueule. Le week-end est passé, le lundi où l’on revoit les collègues et on leur raconte ce qu’on a fait, est aussi passé. Le mardi c’est en début de semaine, il faut maintenant se mettre au travail et on a encore toute la semaine à se taper. Donc moi, je ne venais pas ce jour-là. Par contre, le vendredi je restais tard avec plaisir, parce que les collègues sont tout le temps de bonne humeur.
Mais ces techniques ne restent que des pansements, des combines pour durer un peu. Quand on sait qu’on va moisir entre une agrafeuse et une photocopieuse, il n’y a en fait plus rien à perdre. Fuyez, pauvre fou ! »
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Le plus beau jour de ma vie quand j'ai quitté mon job de salarié
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1 Commentaire
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mercredi, 11 janvier 2023 10:20
Posté par
Ouap1
Excellent :)
J'ai vécu la même situation et j'ai pris la même décision... ayant arrêté à même pas 42 ans. Par contre, j'avais beaucoup de collègues qui n'avaient pas trop le choix de continuer " jusqu'à ce que mort s'en suive " vu qu'ils trainaient d'autres chaînes à leurs pieds - femme, enfants, emprunt immobilier et le toutim -.
Le déclic s'est produit lorsque j'ai un collègue qui a mis fin à ses jours... je le voyais régulièrement et je me suis dis que rien ne vaut la vie et quand on est pas bien quelque part, il faut vite prendre une décision se casser de là.
Et depuis je n'ai aucun regret.
Bonne année et tous mes voeux aux lecteurs de ce blog.