Tout comme je m'estime chanceux de connaître la plupart d'entre vous et d'avoir enrichi mes connaissances grâce à vos nombreuses publications de qualité ainsi qu'à nos échanges, j'ai également la chance, de par ma passion pour le trading, d'être en relation avec Yannick Colleu, alias Roque du temps de pro-at, via son blog wordpress.cafebourse.com
Yannick est un fin analyste qui, comme la plupart d'entre nous, cultive des centres d'ntérêts que l'on ne saurait réduire aux seuls marchés financiers et aux métaux précieux. Il développe ainsi ses analyses sur bien d'autres thèmes, que ce soit la version climatique où il rejoint Loïc Abadie pour l'essentiel, ou celle du Covid sur laquelle leurs points de vue a plutôt tendance à diverger.
Ayant toujours aimé partager les idées des uns et des autres afin d'enrichir mon propre point de vue dans une attitude bienveillante, tout comme je vous avais partagé ici quelques tableaux issus de Cafebourse, j'ai dans le même temps transmis le lien de la vidéo de Loïc concernant son travail et sa position sur la situation vaccinale à Yannick : quand on a la chance de pouvoir rétablir les conditions d'un réel échange de points de vues sourcés défendus par deux passionés de la vérité et de la rigueur, chose devenue si rare en notre pays, on n'hésite pas à partager les travaux et les réflexions des uns et des autres.
J'avais simplement demandé un petit retour de Yannick sur certains points de la vidéo que j'avais du mal à trancher, mais devant les efforts consentis par celui-ci pour y apporter l'intégralité de son analyse et de son point de vue, je choisis tout simplement de vous partager son retour en entier. Vous en ferez ce que vous voulez, personnellement j'ai plaisir à constater que nous sommes encore capables de ne pas toujours être d'accord sans forcément devoir déclencher des visions d'ennemis chez les uns et chez les autres.
Cet art si délicat de l'échange et de la connexion est résumé par Marshall Rosenberg par le simple "Connect before correct" : il nous invite à vérifier notre intention, et à ne pas avoir comme priorité de vouloir convaincre les autres ou prouver qu'ils ont tort et que nous avons raison, mais simplement de partager ouvertement et franchement nos points de vue, références, mais aussi ressentis par rapport à ce que l'autre exprime, en bonne intelligence et entre gens de bonne compagnie. A ce sujet, je vous invite à faire un tour du côté de Thomas d'Ansembourg et de sa vidéo : cessez d'être gentils, soyez vrais.
Qu'il s'agisse de Loïc ou de Yannick, je ne pense pas avoir vu exprimé de revendication à contraindre par la force les gens en matière vaccinale, et c'est ce que je respecte avant tout chez eux.
Comme je le disais sur Twitter : "La violence arrive toujours quand une bande de cons pleins de bonnes intentions et convaincus de détenir La Vérité face aux autres, se sentent investis de la mission divine de convertir ces autres par la force à leur vision du monde, qui est forcément la bonne. Nous en sommes là."
Sur Objectif Eco, je retrouve l'esprit de partage et de culture de la différence. C'est un des rares sites où je me sens à l'aise à communiquer entre auteurs sur différents sujets, même si nos positions, fort heureusement, n'y sont pas toujours les mêmes. Merci à tous pour cela. Sans plus de préambule, voici le texte en retour de Yannick sur le sujet des vaccins et l'analyse de Loïc.
Je rappellerai cepentant une dernière chose : à force d'attirer toute l'attention sur les vaccins, les provax et les antivax, de polariser le débat, on en oublie tout le reste, comme si le choix était binaire : le vaccin ou le virus. De fait, on en oublie probablement le plus important : n'existe t-il pas une alternative à ces vaccins, une autre voie, en matière des traitements de fond? Il y aurait sans doute beaucoup à dire, beaucoup à analyser sur ce sujet d'une importance cruciale.
P.S : les annotations de type [iii] rapportent à des notes et des liens hypertextes tout en bas de l'article.
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Cher Thierry,
J’ai lu les différents commentaires[i] de monsieur Abadie sur la situation vaccinale anti-covid et je ne peux pas ne pas te répondre de manière détaillée pour apporter mon éclairage à plusieurs de ses propos.
Tout d’abord la vidéo me donne le sentiment qu’entamer un dialogue sur ce sujet est un péché dont la condamnation serait de se retrouver étiqueté « antivax » et, d’une façon générale, elle me semble vouloir mettre dans le même panier deux populations qui émettent des réserves sur l’opportunité de se faire vacciner pour des motifs différents.
La première population est celle regroupant des personnes qui sont par principe opposées à l’idée même de se faire injecter un corps étranger. J’en connais parmi mes proches et ceux-ci vivent au quotidien les complications incroyables qu’entraînent des allergies en tout genre (allergie au lactose, au gluten et à l’aluminium, dont tout ça cumulé sur un des gamins) héritées des excipients des vaccins obligatoires pour les enfants. Cette population avec ou sans raison est en effet anti-vaccin, et l’assume.
Mais il est une autre catégorie, dont je fais partie, de gens qui sont à jour de leurs vaccins mais qui réfutent la possibilité de se faire vacciner avec CES vaccins là. Pourquoi ?
Ces vaccins présentent deux particularités :
- La première est de ne pas avoir été encore autorisés pour la commercialisation. Contrairement à ce qui est suggéré dans le préambule de la vidéo, il est un fait que ces vaccins n’en sont encore tous qu’à la phase 3 de leurs essais. Les autorisations qui leur ont été données sont exceptionnelles[ii] et restent soumises à la présentation d’un certain nombre d’éléments à différentes échéances[iii] (voir ci-dessous) qui étaient absents au moment de l’autorisation conditionnelle de mise sur le marché.
Pfizer-BioNTech |
Moderna |
Astrazeneca |
Janssen |
|
Date du dépôt du dossier d’AMM |
23/7/2020 |
12/10/2020 |
9/10/2020 |
28/7/2020 |
Date de l’AMM conditionnelle sur le marché de l’UE |
21/12/2020 |
30/11/2020 |
11/01/2021 |
15/02/2021 |
Délai pour dépôt de la confirmation d’efficacité, de sécurité et de tolérance du vaccin |
12/2023 |
12/2022 à 06/2025 |
05/2022 à 03/2024 |
12/2023 |
- La deuxième est liée aux technologies utilisées dans ces vaccins, technologie qui n’ont jamais fait l’objet d’application directe à l’humain[iv], en particulier à cette échelle. Cet aspect est d’autant plus inquiétant pour le commun des mortels que ces technologies ont permis de développer des produits en un temps record, une première dans le monde médical, alors que le mantra que le monde scientifique respectait jusqu’alors mettait en avant la nécessité du recul et de l’analyse avant de passer aux actions de masse.
Pour ces deux raisons un multitude de personnes, qui n’ont aucune aversion aux vaccins en général, ne sont pas enclines à entrer dans la cohorte de phase 3. Nombre de ces personnes s’étonnent d’ailleurs qu’aucun vaccin dit « conventionnel » n’ait pas été encore approuvé par l’Agence européenne du médicament alors qu’il en existe déjà plusieurs et que la présence d’un seul apporterait une solution à beaucoup de gens (Pourquoi par exemple, le vaccin Valneva, entreprise située à Nantes, à virus complet et désarmé, n’est pas autorisé en UE, alors que le Royaume uni en a déjà commandé des millions de doses ?).
Ces inquiétudes, même si elles paraissent ridicules à certains, c'est leur droit, sont légitimes à mes yeux : les archives, y compris très récentes, montrent que la médecine a encore beaucoup de choses à apprendre et à découvrir sur les interactions entre la machine humaine complexe et les traitements qui lui sont administrés.
Il me semble donc peu pertinent d’invectiver ces personnes et de les traiter d’« antivax ». C’était le premier point.
Le deuxième point est celui de la logique développée dans la vidéo. Ce qui me gêne est que l’auteur passe d’un argumentaire sur les effets indésirables des vaccins à un plaidoyer pour les bénéfices apportés par ceux-ci, comme si l’un et l’autre étaient liés.
Pour ma part je ne remets pas en question l’efficacité (j’y reviendrais néanmoins plus loin) des vaccins. Mais ceci n’a RIEN à voir avec le constat que beaucoup font sur les soupçons d’effets indésirables.
En outre la démonstration, illustrée des graphiques du Royaume-Uni, des Pays-Bas, d’Indonésie et de France, m’a laissé perplexe. En effet, sur quelle base scientifique s’appuie-t-il pour affirmer que l’efficacité vaccinale est le facteur principal à l’origine de la déconnexion entre le taux de contamination et les décès ? Dans le rapport n°18 du Public Health England[v], qui a été déterminant pour la décision de tout ouvrir en Angleterre, le taux de létalité du variant Delta y est donné. Il est de 0,2 %, à comparer avec les 1,9 % du variant Alpha et au 1,4 % du variant Bêta. Je concède que la vaccination a probablement eu son mot à dire dans le retournement des situations mentionnées mais compte-tenu des informations fournies par les systèmes de santé américain[vi] et israélien[vii], révélant une baisse importante de l’efficacité relative du vaccin Pfizer, sans cette létalité plus faible les chiffres auraient été différents.
De la même façon le rapport n°19 de Public Health England montre, chiffres à l’appui (Table 5), que l’innocuité des vaccinés est mise à mal par le variant Delta en particulier pour les plus de 50 ans. Cette affirmation n’est donc pas étayée scientifiquement. Parlons plutôt ici d’une intuition de l’auteur.
En matière de logique cette façon de présenter l’organisation de pharmacovigilance mise en place, dans tous les pays, pour le recueil des effets indésirables suivant une vaccination relève plutôt d’une volonté de dénigrement, en tout cas je n'y vois pas de fondement. Car, si j’en crois ce que j’ai entendu, je devrais penser que les médecins de tous les pays se seraient donnés le mot et remonteraient systématiquement tous les symptômes qui se présentent à eux ? Ceci pour la première fois dans l’histoire de ces organisations et uniquement dans le cas précis de la vaccination anti-covid ? Les années précédentes ces mêmes médecins se moquaient donc des effets indésirables mais cette année, soudainement et sans se concerter, ils auraient décidé de jouer les trouble-fêtes dans les statistiques ? Les bases de données EUDRAVIGILANCE en Europe, VAERS du CDC aux États-Unis, SwissMedic en Suisse, Medicines Healthcare Products Regulatory Agency (MHRA) au Royaume Uni, etc. tout ça ne servirait à rien ou serait subitement géré par des incapables si l’on en croit les nombreux « fact checkers » qui apparaissent soudain pour dénigrer une méthodologie qui, jusqu’ici, ne leur posait aucun problème, et alors même qu’il s’agit du cœur de métier et de mission de chacune de ces entités spécialisées aux quatre coins du globe ?
Au moins une lecture me semble indispensable pour compléter l’information de l’auteur sur ce sujet. Dans « Analysis of COVID-19 vaccine death reports from the Vaccine Adverse Events Reporting System (VAERS) Database »[viii] un groupe de médecins et de chercheurs se sont penchés sur les rapports de la base de données VAERS. À la date de publication, avril 2021, de leur rapport intérimaire ceux-ci avait étudié seulement 250 des 1644 décès déclarés dans VAERS.
Dans leur conclusion (provisoire) ils écrivent, entre autres choses :
« Nous avons constaté que dans 34 des 250 décès (14 %), une réaction vaccinale pouvait être exclue comme facteur contributif de leur décès ; il s'agissait de patients soit déjà alités et susceptibles de mourir d'une maladie grave comme le cancer du poumon, soit décrits comme étant en fin de vie ou recevant des soins palliatifs. Pour 203 des 250 (81 %), le vaccin peut avoir été un facteur de décès; cependant, bon nombre de ces patients présentaient une ou plusieurs affections comorbides chroniques ou liées à l'âge. Enfin, pour au moins 13 des 250 décès (5 %), le vaccin était la cause de décès la plus probable ; ces patients ont eu de fortes réactions peu de temps après la vaccination et sont décédés soit le même jour, soit au cours des deux jours suivants. » et ils précisent dans le corps de leur compte-rendu que « Près d'un dixième (9 %) [note : des décès] ont expiré dans les 6 heures suivant leur vaccination et 18 % sont décédés en moins de 12 heures. Plus d'un tiers (36 %) n'ont pas survécu jusqu'au lendemain. »
Ceci pour répondre à l’auteur sur les présumés effets indésirables que l’on rapporterait des semaines voire des mois après.
En fait on estime[ix] de façon générale qu’environ à peine 10 % des effets indésirables sont remontés. En contre partie il est évident que certains effets remontés n’ont aucun lien avec la thérapie analysée (14 % dans l’échantillon étudié ci-dessus). Au final il est impossible d’être affirmatif sur les statistiques ainsi recensées ; les excès de l’un devant sans doute compenser les lacunes de l’autre.
En réalité ces statistiques sont utilisées en les confrontant avec les statistiques obtenues à l’occasion d’autres suivis de mise sur le marché de médicaments ou de vaccins (voir par exemple ce document du CDC : « VAERS- Standard Operating Procedures for COVID-19[x] » du 29 January 2021). C’est donc en confrontant pour un effet indésirable donné les remontées des différents vaccins, passés et en cours de validation, que l’on est en mesure ou non de détecter des signaux de sécurité. Dès lors qu’un signal est déclenché les dossiers répondant au critère donné par ce signal font l’objet d’examens approfondis.
Monsieur Abadie fait référence à l’ANSM qui affirme rapport après rapport que rien sous le soleil ne vient troubler leur quotidien. Ça tombe bien ; je suis les publications de l’ANSM depuis le début de cette campagne de vaccination. Les compte-rendus ont d’abord été très détaillés permettant de suivre assez précisément par classe d’âge les effets recensés, ce qui permettait bien avant que la décision soit prise de voir que les classes d’âge les plus jeunes devraient s’abstenir de se faire inoculer l’Astrazeneca. La chose était tellement évidente, c’était incompréhensible de maintenir ce vaccin pour les moins de 50 ans. Mais qui suis-je ? Pas médecin, pas virologue, pas épidémiologiste et jamais sur les plateaux TV.
Puis les compte-rendus ont été moins précis et publiés pour un vaccin donné une semaine sur deux. Les liens URL dans le document pdf permettant d’accéder aux détails par vaccin étaient inactifs (mail le signalant resté sans réponse), puis les données de décès ont disparu, le détail des vaccinations par classe d’âge aussi, les publications se sont espacées et les demandes par mail sont restées ignorées. Aujourd’hui les compte-rendus sont à peine lisibles : les portions de « camemberts » représentant chaque classe d’âge ont presque toutes les mêmes couleurs, les informations à en tirer sont de plus en plus restreintes. Dans ces conditions, comment avoir confiance dans cet organisme, financé par l’impôt ?
Fort heureusement il y a des organisations sérieuses qui ouvrent l’accès à toutes leurs informations dans le temps, sans occultation d'une partie de celles-ci. Il est ainsi possible de comparer le passé vaccinal avec le présent. Sachant que le niveau des vaccinations anti-covid est d’un ordre de grandeur équivalent à l’ensemble des vaccinations cumulées sur une période voici ce que l’on constate :
*Pour EUDRAVIGILANCE : décès après vaccination depuis 2010 recensés par ADRREPORTS[xi]
*USA/ CDC / VAERS (mise en forme par OpenVAERS[xii]) : décès tous vaccins confondus depuis 1990 :
À partir des données de VAERS j’ai cherché à comparer l’historique des vaccinations contre la grippe avec la vaccination contre le covid : les ratios par injection donnent une idée du gouffre, en matière de sécurité, qui sépare ces nouveaux vaccins de leurs prédécesseurs.
La chose est beaucoup plus flagrante en mettant en perspective les ratios d’effets indésirables graves et les ratios de décès recensés après vaccination : Par injection il y a près de 10 fois plus d’effets indésirables graves que tout autre vaccin toutes années confondues. Même remarque pour les décès recensées après vaccination.
* SUISSE : SWISS MEDIC
*Royaume-Uni : MHPRA
*Au niveau mondial, à partir de la base de données VIGIACESS de l’OMS :
Que constate-t-on ? Rien de particulier ? Tout va bien ? La comparaison entre les ratios ramenés au nombre d’injections des vaccinations de la grippe depuis 2016 et ceux des vaccinations covid de 2021 n’étonne personne ?
Je voudrais maintenant revenir au début de son intervention. Dans celle-ci l’auteur compare la probabilité d’occurrence d’effets indésirables à celle d’un accident de la route. De mémoire il dit « le risque d’un accident de la route c’est 1/20000 chaque année » pour vendre qu’un niveau de risque 5 fois inférieur est « vraiment dérisoire » pour une vaccination, sous-entendu, que ce risque serait admissible (soit 1/100.000).
Cette analogie ne me semble pas judicieuse. Pourquoi ?
Tout simplement parce qu’on compare une probabilité d’événement sur une année (journées et km passées sur la route pendant un an) et une probabilité d’évènement sur une journée, que dis-je sur une et une seule manipulation, soit UNE injection (ou deux, si deux injections sont prescrites).
Prenons quelques chiffres pour illustrer cette différence évidente.
Le « Bilan annuel des transports en 2019 : bilan de la circulation NOVEMBRE 2020[xiii] » du ministère de la Transition écologique nous apprend que les véhicules automobiles ont parcouru en France en moyenne 12200 km dans l’année et qu’au total ceux-ci ont parcouru 485,7 milliards de km. Malheureusement cette année là 1622 personnes ont perdu la vie dans une automobile impliquées dans un accident.
La probabilité pour une personne faisant en effet 12200 km par an de mourir dans un accident de la route est donc bien de 0,81/20 000 (=12200 x 1622/ 485,7 milliards x 20000) que l’on peut arrondir à un risque de 1/20 000 par an, chiffre retenu par l’auteur. Néanmoins ce risque s’applique à un évènement répétitif et est proportionnel au nombre de kilomètres parcourus (le risque de décès dans un véhicule resté en stationnement pendant un an est quasi nul !).
Si vous ne faites qu’un kilomètre le risque est de : 0,00000000333950998559 ou 0,0033/1000 000 (1622/485,7 milliards). Et chaque fois que vous reprenez la route vous augmentez ce risque d’accident. Au bout d’un an il est en effet de 1/20 000.
En revanche lorsque vous décidez de vous faire vacciner les choses sont très différentes. Le risque pris est associé à un et un seul évènement, l’injection (voire deux, lorsque deux injections sont prescrites).
C’est à dire que lorsque l’auteur dit qu’un risque sur 100 000 c’est quelque chose de « vraiment dérisoire » pour une injection, j’ai envie de lui proposer le contrat suivant : Regroupons 100.000 personnes parmi lesquelles l’auteur sera convié puis l’une de ces personnes sera tirée au sort et exécutée d’une balle dans la tête. L’auteur accepte-t-il le deal ?
En fait c’est tout le problème que soulève la vaccination : la balance bénéfice / risque.
Cette balance est la clé du problème auquel sont confrontés les gouvernements. Aucun gouvernement n’a cherché à vulgariser ce concept et à donner des éléments concrets, possiblement parce que la démonstration risquait d’aller à l’encontre du message que ceux-ci cherchent à passer.
Mais de quel risque parle-t-on ?
- le risque d’être infecté par le coronavirus ?
- celui d’être infecté sans symptôme ?
- celui d’être infecté avec symptômes mais maintenu à domicile ?
- celui d’être infecté et de décéder du covid ?
- celui d’être hospitalisé pour covid sans autre conséquence ?
- celui d’être hospitalisé pour covid et admis en unité de soins critiques sans autre conséquence ?
- celui de décéder DU covid en étant hospitalisé ? (et non AVEC le covid)
Le risque de contracter le covid et d’en succomber dépend de la classe d’âge à laquelle on fait référence. Les jeunes générations bénéficiant à l’évidence d’un niveau de risque inférieur à celui de leurs aînés. Dans une étude de juillet 2020, « Estimating the burden of SARS-CoV-2 in France[xiv] », l’Institut Pasteur donne quelques estimations de ce risque selon la tranche d’âge dans laquelle on se situe :
Tableau 1
Néanmoins ces estimations sont trahies par la réalité du terrain qui s’exprime dans les statistiques recueillies par Santé publique France (Tableau 1). En effet alors que, par exemple, Pasteur apprécie un risque de décès de 10 par million d’individus de la classe d’âge pour les moins de 20 ans, SPF constate que le risque de décès couru dans cette classe d’âge EN CAS d’ hospitalisation est de 1 pour un million. L’écart est du même ordre de grandeur pour toutes les autres classes d’âge. Comment peut-on avoir un niveau de risque de décéder inférieur au stade de l’hospitalisation à celui du stade initial, celui de l’infection ?
Donc il n’étonnera personne que le risque de décès EN CAS de maladie covid-19 est très inférieur au risque de décès EN CAS d’hospitalisation ; en effet tous les malades ne sont pas hospitalisés, fort heureusement.
L’Institut Pasteur donne une information intéressante datant de mai 2020 : pour les personnes infectées le risque moyen d’hospitalisation serait de 2,9 %. Ce qui veut donc dire que 97,1 % des personnes touchées par le covid et symptomatiques échappent à l’hospitalisation. Donc en mettant bout à bout l’estimation de Pasteur et le constat de SPF on peut en déduire, avec une marge d’erreur certes, que le risque moyen, toutes classes d’âge confondues, d’une personne symptomatique de subir une issue fatale serait de l’ordre de 2,9 % x 17 % soit 0,00493 ou 0,5 %.
Si nous avions le détail des hospitalisations par classe d’âge le risque de décès encouru en cas d’infection serait très facile à calculer. Mais SPF ne communique pas cette information.
Néanmoins il va être possible de trouver une réponse même si elle restera approximative.
Le tableau 2 ci-dessous a été réalisé à partir des données officielles (et accessibles à tous) de Santé publique France et des informations démographiques de l’INSEE et de l’INED. Il rassemble:
- le risque de mortalité dans une classe d’âge soit le rapport entre le nombre de décès dans la classe d’âge et le nombre de personnes dans cette classe d’âge ;
- le risque de mortalité dans une classe d’âge par rapport à la population générale ;
- le risque de létalité globale, soit la mortalité ou rapport entre le nombre de décès et le nombre de personnes hospitalisées, toutes classes d’âge confondues.
Tableau 2
Ceci permet d’évaluer le risque de décès EN HOSPITALISATION encouru par une personne avant vaccination. Celui-ci commence pour les classes d’âge les plus jeunes à 0,78 pour 1000.000 de personnes de la classe d’âge de 0 à 9 ans et augmente jusqu’à 28627 pour 1000.000 pour la classe d’âge des 90 ans et plus. La mortalité par rapport à la population générale elle va de 0,09 à 285 par million d’habitants.
Premier constat la mortalité en hospitalisation est insignifiante de 0 à 59 ans. Le risque moyen de décès en cas d’hospitalisation toutes classe d’âge confondues, est important, 16,8 %, influencée principalement par la forte mortalité des tranches d’âge de 70 ans à 90+.
En prenant comme hypothèse d’appliquer la moyenne de 2,9 % calculée par Pasteur (les données par classe d’âge sont tirées du site internet du journal Le Point[xv]) pour définir le risque d’hospitalisation des personnes contaminées nous obtenons une première idée du bénéfice éventuel à attendre de la vaccination. On obtiendrait alors :
Tableau 3
En résumé le risque de décès pour une personne symptomatique qui serait testé positive au covid est le suivant pour un million de personnes de sa classe d’âge ; c’est le bénéfice de la vaccination qui doit donc assurer la couverture de ce risque :
Tableau 4
Néanmoins cette vaccination est elle-même génératrice de risques. Il faut les évaluer.
Bien que le recensement des effets indésirables ne reflète pas la réalité des effets imputables à la vaccination (10 % seulement des effets recensés d’une part, et recensement d’effets non imputables mais concomitants avec l’acte de vaccination d’autre part) celui-ci donne une idée du risque pris du fait des injections.
Jusque fin mai l’ANSM donnait des informations assez détaillées pour évaluer grossièrement par classe d’âge ce risque. Le risque étant calculé en rapportant les effets indésirables au nombre d’injections.
Le dernier tableau de bord par classe d’âge réalisé à partir des données de l’ ANSM est celui du 8 juillet 2021 (mais données seulement du 1er juillet pour Pfizer et Moderna !) :
Tableau 5
En admettant que la moitié des déclarations ne soient pas en relation avec la vaccination la question que chacun est en droit de se poser est « Prenant en compte le risque que je cours en cas de covid, dois-je prendre le risque d’une vaccination alors que je suis en pleine forme ? »
Pour éviter un long discours rien ne vaut quelques exemples concrets :
- J’ai 20 ans et aucune maladie grave par ailleurs : le risque d’un effet indésirable GRAVE en cas de vaccination Moderna est au moins de 8/100.000 soit 80/1000.000 (50 % du risque calculé sur la base des événements recensés – voir Tableau 5). Le bénéfice recherché, du fait de la vaccination, en cas de contamination par le covid est de 0,0044/1000.000 (voir Tableau 4). La balance penche ici du côté du risque sans aucune ambiguïté. Le risque est en effet 18000 fois supérieur au bénéfice à en attendre.
RISQUE |
BÉNÉFICE |
80/1000.000 |
0,0044/1000.000 |
RISQUE |
BÉNÉFICE |
10/1000.000 |
2/1000.000 |
RISQUE |
BÉNÉFICE |
200/1000.000 |
122/1000.000 |
- J’ai 70 ans et aucune maladie grave par ailleurs : le risque d’un effet indésirable GRAVE en cas de vaccination Astrazeneca est au moins de 20/100.000 (50 % du risque calculé avec les événements recensés - voir Tableau 5). Le bénéfice de la vaccination pour éviter un décès EN CAS hospitalisation pour covid est de 3375/1000.000 (voir Tableau 2 cette fois). Cette fois la balance penche franchement en faveur de la vaccination.
RISQUE |
BÉNÉFICE |
200/1000.000 |
3375/1000.000 |
Dernière remarque concernant les informations diffusées par l’ANSM.
EUDRAVIGILANCE recense l’ensemble des données de sécurité des médicaments de la sphère européenne. Le volume collecté est donc très supérieur à celui collecté par notre réseau national. On peut donc a priori suspecter que les informations d’EUDRAVIGILANCE ont une fiabilité statistique supérieure.
Tableau 6
Dès lors il est intéressant de confronter les ratios des deux organisations (significatif a priori même s’il y a un décalage d’une semaine entre les deux). Comme le montre le tableau 7 ci-dessous reprenant les ratios de l’ANSM et d’Eudravigilance il semble que par rapport à l’ensemble des autres pays européens le recensement des effets indésirables, graves ou pas, soient considérablement minoré par l’ANSM (ou par les soumissions qui lui sont faites). Les ratios des effets à caractère grave en particulier sont inférieurs systématiquement à ceux d’Eudravigilance avec des ordres de grandeur important parfois : 2 fois plus de cas graves par 100.000 injections pour Pfizer, 6 fois plus pour Moderna, 4 fois plus pour Astrazeneca et 5,6 fois plus pour Janssen.
Tableau 7
Le fait que les deux colonnes de droite, ratios entre les ratios d’Eudravigilance et ceux de l’ANSM, affichent tous sans exception une sous évaluation du côté de l’ANSM milite pour une anomalie du côté du recensement français des effets indésirables de la campagne de vaccination anti-covid.
En conclusion,
- se faire vacciner n’est pas un acte anodin. Il n’est pas aberrant de se poser cette question : « suis-je prêt à accepter un risque de 1 pour 100.000 s’agissant de confort de vie, de handicap permanent possible, voire de mort ? ». Un risque de 1 pour 100.000 ne peut en aucun cas être considéré comme « dérisoire ».
- La balance bénéfice-risque n’est pas aujourd’hui aussi évidente que beaucoup l’affirme. À ma connaissance personne n’a jamais donné d’information chiffrée et vérifiable sur le sujet. Les trois exemples que j’ai donnés plus haut ont été élaborés sur la base empirique d’une réduction de 50 % des risques calculés à partir des données ANSM. Qu’arriverait-il si les chiffres de l’ANSM devaient être reconsidérés à la lumière de l’écart important avec ceux d’Eudravigilance ?
Ce débat sur l’opportunité de se faire vacciner avec CES vaccins là doit exister. Il faut sortir des discussions menant à des choix binaires et écouter les autres avis. Seuls les chiffres obtenus de façon transparente peuvent éclairer le débat. Il y a de ce côté là beaucoup de chemin à faire en France où une grande partie du monde médical est censurée soit par ses propres pairs, soit par l’Ordre, soit par le gouvernement, quand ce n’est pas par les intérêts commerciaux des fabricants. Le manque de transparence est aujourd’hui le principal facteur de refus de CES vaccins. Les anathèmes ne servent à rien sinon à braquer les gens les uns contre les autres.
Bien à toi,
Yannick
[i] https://www.objectifeco.com/les-tribunes-libres/vaccins-anti-covid-effets-secondaires-et-principaux.html
[ii] https://www.ema.europa.eu/en/human-regulatory/overview/public-health-threats/coronavirus-disease-covid-19/treatments-vaccines/vaccines-covid-19/covid-19-vaccines-authorised
[iii] Exemple : https://www.ema.europa.eu/en/medicines/human/EPAR/comirnaty
Extrait : « As Comirnaty received a conditional marketing authorisation, the company that markets Comirnaty will continue to provide results from the main trial, which is ongoing for 2 years. This trial and additional studies will provide information on how long protection lasts, how well the vaccine prevents severe COVID-19, how well it protects immunocompromised people, pregnant women, and whether it prevents asymptomatic cases. In addition, independent studies of COVID-19 vaccines coordinated by EU authorities will also give more information on the vaccine’s long-term safety and benefit in the general population. The company will also carry out studies to provide additional assurance on the pharmaceutical quality of the vaccine as the manufacturing continues to be scaled up. »
[iv] Tailoring mRNA Vaccine to Balance Innate/Adaptive Immune Response (2019)
Extrait : « To date, there is no animal model for mRNA vaccines that matches perfectly human immune responses, underlying the importance of clinical trials. Moreover, innate immune activation by mRNA molecules is dependent on the route of administration and the species, hampering the interpretation of in vitro or preclinical data. »
[v] https://www.gov.uk/government/publications/investigation-of-novel-sars-cov-2-variant-variant-of-concern-20201201
[vi] Covid-19 Breakthrough Infections in Vaccinated Health Care Workers (2021) et https://context-cdn.washingtonpost.com/notes/prod/default/documents/8a726408-07bd-46bd-a945-3af0ae2f3c37/note/57c98604-3b54-44f0-8b44-b148d8f75165.#page=1
[vii] https://www.jpost.com/israel-news/lessons-from-israel-on-pandemics-next-stage-analysis-675178
[viii] https://www.researchgate.net/publication/352837543_Analysis_of_COVID-19_vaccine_death_reports_from_the_Vaccine_Adverse_Events_Reporting_System_VAERS_Database_Interim_Results_and_Analysis
[ix] Automated Detection and Reporting of Vaccine Adverse Events: ESP-VAERS (2013)
[x] https://www.cdc.gov/vaccinesafety/pdf/VAERS-COVID19-SOP-4-Dec-2020-508.pdf?fbclid=IwAR27JIAhFHBH4b9n2r9o2BzHDXWZ9HrTNqd1v9RHxEbSSB-LfdpvJDs8pTU
[xi] http://www.adrreports.eu/fr/
[xii] https://www.openvaers.com/covid-data/mortality
[xiii] https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/sites/default/files/2020-12/datalab_78_comptes_transports_2019_circulation_novembre2020.pdf
[xiv] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32404476/
[xv] https://www.lepoint.fr/sante/covid-19-maladie-mortelle-mais-a-quel-point-05-11-2020-2399541_40.php
[xvi] https://www.academie-medecine.fr/communique-de-lacademie-nationale-de-medecine-vitamine-d-et-covid-19/
[xvii] https://indianbarassociation.in/wp-content/uploads/2021/05/IBA-PRESS-RELEASE-MAY-26-2021.pdf
[xviii] https://www.milenio.com/politica/comunidad/ivermectina-redujo-76-riesgo-hospitalizacion-covid-cdmx
[xix] https://www.health.gov.sk/Hladat?q=ivermectin
[xx] https://www.portugalresident.com/portuguese-doctors-support-ivermectin-to-treat-early-signs-of-covid-19/