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Thibault Doidy de Kerguelen

Thibault Doidy de Kerguelen

Je suis président de la Compagnie Financière et Patrimoniale de Normandie. Vous pouvez me suivre sur mon site http://maviemonargent.info/

Payer des impôts sur un loyer que vous ne payez pas : vive le socialisme !

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Les lecteurs réguliers de mes chroniques sont habitués au parallèle que j’aime faire entre notre statut de citoyen français du XXIe siècle et celui de serf du Moyen-Âge. Le fond de cette comparaison tient au fait que rien ne nous appartient, que tout est intrinsèquement propriété de l’État qui nous laisse, sous condition de versements, une jouissance limitée et réglementée de biens dont il se réserve le droit absolu de reprise et de modification unilatérale des droits d’usage.

Eh bien, nous allons encore un petit peu plus loin dans le raisonnement. Nous dépassons même le stade du serf. Si aujourd’hui vous achetez votre résidence principale, vous devez acquitter un impôt supplémentaire, la taxe foncière, voire d’autre taxes si votre résidence est considérée comme « luxueuse » ou si sa quote part d’intégration dans le patrimoine vous fait assujettir à cet impôt discriminatoire et confiscatoire qu’est l’ISF. Vous ne pouvez pas faire ce que vous voulez de votre « soi-disant » propriété. Vous ne pouvez pas la laisser vide, pas choisir à qui la louer en fonction de critères qui sont les vôtres, pas la louer le prix que vous voulez (pas assez cher, vous êtes redressés sur la base de la valeur locative unilatéralement décrétée par le seigneur, trop cher, vous êtes condamnés par la justice du seigneur). Si vous la vendez à un prix qui ne plait pas au seigneur, celui-ci s’arroge le droit de vous imposer sur la base du prix qu’il estime juste, si vous avez vendu trop peu cher, ou de confisquer la majeure partie de votre plus value si vous avez bien vendu. Si vous décidez de vendre, de toute manière, une part fixe de la valeur de la transaction revient au seigneur…, normal c’est lui et lui seul le vrai propriétaire. Si vous ne vendez pas, au moment de votre décès, vous ne pouvez pas décider seul de qui pourra jouir du bien que vous avez « soi-disant » acquis. Il y a des règles, fixées par le seigneur, de « transmission » que vous ne pouvez enfreindre. En fonction de ces règles, une part fixe plus ou moins importante de la valeur de l’habitation ira encore au seigneur, en dédommagement versé au « vrai » propriétaire pour laisser l'usufruit à celui désigné.


Voilà la situation actuelle. On peut déjà considérer que nous sommes à des années « lumières » du monde que les « révolutionnaires » de 1789 ont cru bâtir. En fait de « lumières », nous nageons en plein servage. Mais le maître a toujours de zélés serviteurs, comme hier des serfs quelquefois très riches à servir bien le hobereau trop occupé à chasser ou guerroyer, qui toujours cherchent à pressurer quelque peu plus la vile canaille. Dans le genre, je vous présente le dernier né des « think tank » socialistes : « Cartes sur table ». Un groupe particulièrement choyé par les bobos de Médiapart qui jusqu’à maintenant était le seul média à se faire l’écho des élucubrations des ces « politistes » (sic), composé de « consultant spécialisé dans le domaine de l’énergie », « économiste à Harvard » (resic), « diplômé de Paris-Dauphine, engagé associatif » (re re sic) et moult « doctorants », bref de ces gens « normaux », modestes et ne cherchant pas à se monter du col. Que nous ont pondu ces zigotos qui puisse ainsi faire sortir de sa réserve bienveillante votre serviteur ?

Le REVENU FICTIF !

Accrochez-vous, nous passons à la vitesse supérieure ! Ces beaux esprits partent du principe que lorsque vous avez fini de rembourser les emprunts grâce auxquels vous acquérez votre propriété principale, n’ayant plus rien à payer pour votre hébergement, vous dégagez en fait un « revenu fictif », en comparaison à celui qui reste locataire. Ce revenu fictif devra générer une taxation qui, elle, n’aura rien de fictif, croyez-moi ! C’est fort, non ? Même le droit à l’illusion de la propriété est aujourd’hui contesté. Je ne vais pas vous faire un couplet sur l’aspect totalitaire du régime que nous fait vivre le seigneur qui décide de tout jusque dans les aspects les plus intimes et les plus privés de notre vie. Eh bien, voici encore une illustration parfaite de ce qu’est le totalitarisme. Le seigneur État décide de la part de votre revenu qui DOIT être attribuée à votre hébergement. Et si d’aventure, les hasards de la vie ou votre « réussite » (bouh, le vilain mot !) vous conduisent à ne plus avoir à dépenser cette part pour vous loger, alors le seigneur s’arroge le droit de vous la ponctionner pour son propre profit. Perclus de taxes, d’impôts, de redevances, que fera le serf concerné ? Il vendra et s’en ira vivre dans l’appartement collectif mis à sa disposition par le soviet de quartier qui aura reçu préalablement l’avis favorable de la cellule ouvrière de l’usine dans laquelle le Parti lui aura trouvé un emploi correspondant, dans un esprit citoyen et solidaire, aux besoins de la collectivité et non aux aspirations petit-bourgeoises qui l’auront, dans sa jeunesse, conduit à faire des études choisies par esprit égoïste et non par intérêt de classe. À moins que, comme des millions d’opprimés du XXe siècle, il puisse, moyennant le paiement de l’« exit tax » déjà mise en place, choisir de voter avec ses pieds.

La bête immonde vit toujours.

Pour ceux qui aiment se faire mal : 100 propositions toutes aussi intéressantes les unes que les autres, celle que je viens de vous commenter est la N°83…

À ce jour, personne au sein du Parti Socialiste ou au sein du gouvernement n’a jugé bon de se désolidariser de cette proposition.
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