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Avec les voitures autonomes, le business de l'assurance auto va disparaitre d'ici 10 ans
Audience de l'article : 4025 lectures« Les voitures ne vont plus se crasher aussi souvent, et les accidents ne seront plus aussi graves que ce que nous avons connu par le passé. On peut ainsi dire que cela entrainera la disparition du secteur de l'assurance auto », explique Lawrence Burns, ancien dirigeant de GM à la retraite et consultant pour des sociétés comme l’assureur Allstate et Google, sur les questions de mobilité.
L'an dernier, une étude a montré que les voitures autonomes sont plus susceptibles d’avoir des accidents que les véhicules conduits par des humains…Mais la documentation de ces accidents dans cette étude démontre que toutes les fautes incombent aux conducteurs humains des autres voitures. Aucun des voitures sans conducteur n’a provoqué un accident. Souvent, les voitures autonomes ont été heurtées parce qu'elles respectaient (trop !) le code de la route, renchérit Lawrence Burns. Cela arrive, par exemple, lorsque la voiture sans chauffeur marque l’arrêt à un carrefour et qu’elle se fait emboutir par derrière.
Ces accidents provoqués par des erreurs humaines sont amenés à disparaître au fur et à mesure que les voitures autonomes vont se déployer. « Il y aura des responsabilités », poursuit-il, « mais la plupart des problèmes de sécurité routière seront résolus lorsque nous aurons éliminé 90% des accidents ».
10 millions de voitures autonomes sur les routes en 2020
Le consultant n'a pas voulu révéler les stratégies d'Allstate pour survivre à ce bouleversement. « Je conseille effectivement Allstate. Mais je ne peux pas parler spécifiquement de ce qu'ils font. Cependant, puisque j’ai étudié le secteur de l'assurance auto de manière plus générale, je peux vous dire les opportunités et les risques qu'ils ont repéré ».
Parmi les opportunités, la connectivité permet aux compagnies d'assurance de recueillir des données précises sur les conducteurs, ce qui leur permet de se libérer des calculs des bonus-malus et d’autres critères de tarification.
Un véhicule connecté permet à un assureur d’analyser toute personne individuellement au niveau de sa conduite et des risques encourus en temps réel grâce à une excellente connaissance de la situation. Ils on par conséquent de la marge pour innover, en proposant beaucoup de produits et beaucoup de stratégies de tarification dans le but de vous garder hors de danger. Les compagnies pourraient même être amenées à faire pivoter leur business - de la vente d’assurance à de la vente de garanties anti-crash.
L'objectif n’est donc pas de vous dédommager financièrement quand vous êtes blessé dans un accident de la route. L'objectif est que vous ne soyez pas impliqué dans un accident.
Mais si un système de transport sans conducteur est pleinement mis en place, l'assurance automobile individuelle n'a guère plus de sens en elle-même. Pour survivre dans ce nouveau monde, les compagnies d'assurance auto devront se réinventer.
L’assurance auto devra changer de business model
L'été dernier, un rapport du cabinet McKinsey a proposé des pistes.
Les assureurs auto ont toujours assuré la couverture des consommateurs dans le cas d'accidents causés par une erreur humaine. Avec des véhicules sans conducteur, les assureurs automobiles risquent de déplacer leur cœur de métier et leur business model, en se concentrant principalement sur l'assurance responsabilités des constructeurs automobiles face à des défaillances techniques de leurs véhicules autonomes ; par opposition à la protection des assurés individuels contre les risques liés à une erreur humaine dans des accidents de la route. Ce changement pourrait transformer le secteur de l'assurance, qui se focalise actuellement sur des millions de clients privés, vers des assurances impliquant les équipementiers, les constructeurs automobiles et les exploitants d'infrastructures routières. Des assurances similaires à ce que l’on rencontre pour les croisiéristes et les compagnies maritimes.
Toute responsabilité dans un système de transport sans conducteur est donc susceptible d’incomber au fabricant. Cet élément conduit certains analystes à craindre que ce basculement au niveau des responsabilités vers les constructeurs pourraient les décourager.
Les responsabilités juridiques et le code de la route pourraient être contraints d’évoluer « pour que les craintes liées aux poursuites devant la justice ne conduisent pas les constructeurs et leurs fournisseurs en dehors du business », souligne l’Insurance Information Institute.
Des économies de près de 200 milliards de $ par an aux Etats-Unis
Le think tank RAND a suggéré une sorte de système d'assurance auto « sans faute ». D'autres prévoient quelque chose qui ressemble à la loi fédérale, le National Childhood Vaccine Injury Act, un programme d'indemnisation sans clauses de responsabilité pour les personnes qui souffrent de réaction grave suite à leur vaccination. La loi a été adoptée en 1986 en réponse à la menace qui planait sur les laboratoires qui se seraient retrouvés débordés par les procès pour fautes. A terme, les fabricants auraient été contraints de revoir à la baisse ou de tout simplement mettre fin à la production de vaccins.
Dans l'ensemble, la couverture-responsabilité devrait coûter moins - peut-être 10% de ce qu’elle coute maintenant, estime Jonathan Walker, du Rocky Mountain Institute. Cela implique moins de cash flow pour l'assurance automobile en général, et des pertes probables parmi les fournisseurs.
Mais quel assureur auto pourra survivre dans ce paysage routier sans conducteur ?
Les entreprises avec un très fort positionnement de marque, qui utiliseront le big data pour des analyses en temps réel et avoir une parfaite connaissance de la situation, surmonteront cela en créant une nouvelle valeur ajoutée.
Cependant, les assureurs à la traine pourraient rencontrer de graves difficultés.
D’un autre côté, les véhicules autonomes ne sont pas (encore) parfaits, et des accidents se produiront.
« Il y aura des accidents. Il y aura des gens blessés et des tués dans ces véhicules », avertit Lawrence Burns. « Il faut être prêt pour ce genre d’événements ».
Mais peu de gens vont venir se plaindre et pinailler avec une réduction de 90% des accidents de la route. Pour chaque Américain tué dans un accident, 8 autres sont hospitalisés, d’après le rapport de la frime McKinsey, pendant que 100 autres passent par les urgences.
Le coût annuel global des accidents de la route pour l'économie américaine était de 212 milliards de $ en 2012. En prenant cette année, par exemple, avec les systèmes avancés d'assistance au conducteur (ADAS) et les voitures autonomes qui réduisent les accidents de la route de près de 90%, cela peut potentiellement faire économiser quelques 190 milliards de $.
Sans oublier que les robots conducteurs ne boivent d'alcool pas avant de prendre la route.
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1 Commentaire
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Lien vers le commentaire
lundi, 22 février 2016 14:26
Posté par
imhotep
Les voitures autonomes pourraient envahir nos rues d'ici 2035. Mais l'arrivée de cette technologie soulève un vrai problème moral. Un véhicule pourrait-il sacrifier son occupant pour éviter un accident
encore plus meurtrier?
http://lexpansion.lexpress.fr/high-tech/et-si-les-voitures-sans-conducteurs-etaient-programmees-pour-nous-tuer_1729093.html
Il existe un dilemme moral et algorithmique que les constructeurs automobiles devront résoudre.
http://www.slate.fr/story/109047/voitures-sans-conducteur-programmees-tuer