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"Je suis entrepreneur et voici pourquoi j'ai quitté la France"
Audience de l'article : 2608 lecturesEtant moi aussi un entrepreneur français, qui a décidé de fuir ce pays, j’ai voulu prendre ma plume et témoigner de mon expérience.
Ex salarié, j’ai eu, il y a une douzaine d’années, une idée de business sur le web, qui permettrait d’améliorer le quotidien d’une certaine catégorie de professionnel à l’international. Mon intuition fut juste puisqu’après avoir investi un très gros effort pour concrétiser mes idées et les rendre monnayables, les achats affluaient de tous les pays du monde, c’était magique.
Malheureusement la magie s’est assez rapidement heurtée à la réalité de l’entrepreneur français. Avec mon comptable et mon fiscaliste j’ai passé un certain temps à jongler avec les multiples formes de prélèvements obligatoires et toutes leurs « subtilités ». IS, CSG, CRDS, URSSAF, RSI, IR, et toutes les niches fiscales afférentes... le succès étant au rendez-vous ma boite aux lettres se remplissait de courrier administratif et j’en venais à appréhender le moment où j’allais l’ouvrir. Au final le prélèvement était de 2/3, peu importe que je vendais à l’étranger, que je me sois rémunéré en dividende sur les bénéfices durement acquis et mérités, 2/3 c’est ce que l’état prenait. Et surtout si jamais j’arrivais à vendre plus à force de passion et de travail, ce qui s’ajoutait été prélevé au ¾.
Et pas question de tricher où même d’opter pour une zone grise type filiale à l’étranger: s’il y a bien quelque chose qui marche en France c’est Bercy et la perspective, bien réelle pour les « reconnus fraudeurs » de se retrouver en prison n’est pas une option de vie en ce qui me concerne. Pire, Bercy est juge et parti et ne reconnait aucunement la présomption d’innocence, les lois sont ultra-complexes et sont faites de telles manières que l’entrepreneur est toujours fautif. Un témoignage édifiant s’il est nécessaire d’appuyer mes dires . Bref, être entrepreneur en France, essayé d’être le plus carré et honnête possible, c’est déjà prendre un risque bien réel de voir plusieurs années de sa vie sacrifiées dans une lutte fiscale acharnée dont on ne ressortira pas indemne - si on en ressort.
Content de vivre de ma passion j’ai néanmoins subi cette situation pendant de trop nombreuses années. Il faut dire que j’avais tendance à m’assoir sur me lauriers puisque de toute façons, travailler plus pour faire gonfler mon CA et mon bénéfice n’avait plus aucune incidence sur mes revenues personnels. J’avais atteint une sorte de plafond fiscal. J’aurais pu développer le business en employant, mais le constat parmi mes nombreux amis entrepreneurs était amer : employer en France, c’est accepter d’avoir (encore) la loi contre soit, c’est se mettre une épée de Damoclès : être tôt ou tard trainé dans la boue devant un tribunal prud’hommal. Ayant une aversion prononcé du conflit (vous l’aurez compris), plutôt qu’employer j’ai délégué au fil des années la charge de travail en trop à des prestataires à l’étranger, qui se sont révélés être aussi sérieux qu’efficaces.
Puis est venu ce jour de Janvier 2013 où ma comptable m’appelle pour me dire qu’à compter de dorénavant se payer en dividende ne signifie plus 2/3 de prélèvement total mais 3/4. Le député socialiste Gérard Bapt et sa clique, ont estimé que trop d’entrepreneurs se rémunéraient en dividende, le RSI était maintenant du sur les dividendes de ceux qui avait commis l’erreur, comme moi, d’être en SARL : c’est le fameux alignement de la taxation des revenus du capital sur celle des revenus du travail (comme si les entrepreneurs travaillais pas - sic).
Dire que mon sang n’a fait qu’un tour à l’annonce de cette nouvelle est un euphémisme. D’un coup d’un seul mon revenu était amputé d’un quart. Aucune association d’entrepreneur, aucun député de droite, aucun média national, personne n’a débattu ni même relayé cet amendement, tout s’est fait en catimini. Précisons que Bapt est revenu à la charge fin 2014 pour tenter de faire passer cette loi sur les SA, SAS et SASU et bizarrement cette fois ci, la levée de bouclier a été telle que cette proposition a été rejeté. Bapt en a même fait un mea-culpa . D’ailleurs transformer ma boite de SARL à SAS était une option, que beaucoup ont allégrement choisie courant 2013 … pour rapidement tomber sous le joug d’un abus de droit.
5 mois, c’est le temps qu’il m’a fallu à compter de ce jour où toute trace de mon patriotisme a volé en éclat, pour déménager dans un pays où moi, ma femme, mes enfants pourrions bien vivre. Un paradis tropical que j’affectionnais depuis déjà longtemps, où je peux enfin passer mes journées à travailler sur mon projet sans crainte d’un changement de loi, d’un accusé-réception glaçant, ni d’une boite aux lettres remplie de courriers comminatoires. 5 mois plus tard nous posions donc nos valises très loin de l’Europe, dans un pays avec un système fiscal clair, juste et pro-entrepreneur, qui, étant donné mon parcours, nous accueillait à bras ouverts.
Aujourd’hui, quand je ne travaille pas, au lieu de remplir du papier et de veiller avec anxiété les projets de lois proposés à l’assemblée pour imaginer à qu’elle sauce je vais être croqué, je vais faire du kayak sur le lagon avec mes enfants. J’ai renoué avec la sérénité que j’avais perdue depuis bien longtemps. Je ne pense plus trop à l’avenir car j’ai déjà atteint mon Graal de vie : être proche des miens et de la nature, au chaud, tout en vivant de ma passion. J’accumule les recettes, mais aussi les moments de qualité et advienne que pourra. En cas de coup dur, au lieu de cotiser pour les autres j’ai capitalisé pour moi et les miens.
Et quoi qu’il en soit je ne reviendrais pas m’installer en France. J’ai lu et entendu 1.000 fois la critique des exilé fiscaux puisque c’est bien de cela qu’il s’agit : Et bizarrement les mêmes qui s’opposent au retrait de passeports de ceux qui sont parti faire le djihad contre la civilisation Européenne, vont me demander de rendre le mien. En ce qui me concerne, je garde mon passeport tant qu’il sera un sésame précieux pour mes déplacements internationaux et tant que je n’en aurais pas d’autres. La France méprise ses talents exilés en feignant d’oublier que son système fiscal repose quasi-intégralement sur la contribution d’une minorité, précisément ceux qui partent ou qui pensent sérieusement à le faire (fin 2014, 10% des foyers fiscaux français ont payé 67% de l'impôt sur le revenu).
Vous comprendrez que si je reste volontairement peu prolixe sur mon métier et mon nouveau lieu de vie, c’est que, comme je l’ai dit, les limiers de Bercy ne sont que trop « efficaces » et particulièrement à l’affut. Peu importe que mon départ se soit fait dans le plus strict respect des lois avec l’appui d’un cabinet fiscaliste spécialisé de renom. Je souhaite éviter à tous prix avoir à faire avec ces gens notoirement connu pour agir au mépris des lois et des droits du citoyen.
Mon autre souhait est d’ouvrir les yeux aux entrepreneurs qui sont restés se faire maltraiter au pays : la solidarité nationale qu’on vous sert et ressert jusqu’à l’écœurement à chaque journal télévisé, vous la financez et pourtant vous n’en profiterez jamais. Les députés, les syndicalistes, les fonctionnaires et autres électeurs de gauches, ont quantité de droits et d’avantages que vous n’aurez jamais. Surtout faite en sorte de ne jamais trébucher car en cas de coup dur, on ne vous rendra rien sur tous l’argent que vous avez gagnez et que l’on vous a confisqué. Car dans ce pays, vous vous en doutiez, on vous en veut d’avoir réussi, on vous en veut même d’avoir tenté de réussir.
En 2015 quitter la France est un acte patriotique. Thatcher a dit : Le socialisme s'arrête quand s'arrête l'argent des autres. En l’occurrence les autres c’est vous, et continuer à financer ce système avec les fruits de vos efforts, c’est lui permettre de subsister encore trop longtemps, et de ruiner chaque jour un peu plus non seulement votre avenir, mais aussi l’avenir de tous les enfants de France.
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1 Commentaire
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Lien vers le commentaire
jeudi, 22 octobre 2015 02:01
Posté par
zoulou2
Excellent, Vous avez bien fait, vos enfants grandirons dans un environement correct, loin de la charia qui arrive tout doucement dans les etablissements public.