Startup
(Accéder à la liste de tous mes articles)
Que font les autres ?
Les expériences des entrepreneurs.
Les français qui lancent leur startup.
Les tendances dans les autres pays à adapter en France.
Les idées de produits et de services.
Comment développer les entreprises, leur faire vendre plus...
Les derniers signes de correction dans la sphère High-Tech
Audience de l'article : 2076 lecturesMardi dernier, au cœur de la Silicon Valley, des pancartes accrochées aux réverbères d’University Avenue, à Palo Alto, montraient des dessins d’unicorns éventrées (voir plus bas).
Un signe loin d’être anodin et qui semble confirmer une mauvaise tendance.
Dans le jargon, les unicorns désignent ces startups valorisées à plus d’1 milliard de $, après les levées de fonds, et avant leur introduction en bourse ou leur rachat.
Le mois dernier, Objectifeco a consacré un article sur les baisses de valorisation enregistrées par ces startups massivement financées.
Mais ces vents contraires qui soufflent sur les unicorns se propagent maintenant à la sphère High Tech dans son ensemble.
Mardi dernier également, toujours dans la Silicon Valley, Sam Altman a publié une lettre destinée aux fondateurs de la dernière fournée de startups de son incubateur. Sam Altman a tenu à mettre en garde ses poulains sur la façon dont ils doivent désormais recueillir des fonds, maintenant que le financement par le capital-risque ne coule plus aussi librement que par le passé.
La mise en garde de Sam Altman, président d’Y Combinator
Sam Altman, président d’Y Combinator (YC), l'un des incubateurs les plus en vue (valorisé à plus de 65 milliards de $) de la Silicon Valley, finance et couve les startups dans leur phase de pré-lancement en échange de parts dans la société.
En tant que président d’Y Combinator, Altman (lui-même fondateur), qui rencontre en permanence des fondateurs de startups, est une personnalité respectée et écoutée dans la communauté High-Tech.
Plus que toute autre chose, il a souligné que la recherche d'investisseurs de qualité doit être une priorité pour les fondateurs, au lieu de se concentrer sur le fait d’atteindre un niveau de valorisation élevé :
« Vous devriez plus vous soucier des bons investisseurs que de bonnes valorisations. Utilisez la base de données des investisseurs d’YC, parlez avec nous, parlez aux anciens, et parlez aux fondateurs des entreprises que les investisseur ont financées (en particulier dans les cas où les entreprises n’ont pas marché) », écrit Altman. « Toutefois, vous devez insister sur des conditions [contractuelles] précises (dans la pratique, présenter des conditions confuses est un signe que vous êtes en face d’un mauvais investisseur). »
Le fait qu’Altman presse les fondateurs de faire attention lorsqu’ils cherchent des investissements est le dernier signe que le fundraising de la sphère High-Tech a peut être atteint son sommet l'an dernier.
Cela implique aussi que nous sommes probablement amenés à voir moins de startups surfer sur des vagues de croissance jusqu’à leur introduction en bourse ou leur rachat.
Pour Altman, les fondateurs doivent accepter cela s’ils s’entourent d’investisseurs maintenant. Car ils vont devoir travailler et être liés avec eux pendant un certain temps.
La lettre d’Altman vaut la peine d’être lue dans son intégralité. Il en ressort l'idée que les startups se détournent de leur but ultime : la croissance. Pour Altman, il ne faut pas omettre les bases de l’économie :
- Les meilleurs investisseurs savent que la chose la plus importante à comprendre à ce stade est de savoir combien vos utilisateurs vous aiment.
- Un fort engagement et la croissance du bouche-à-oreille sont magiques pour le fundraising.
- La croissance est évidemment nécessaire.
- Il est important d'expliquer pourquoi la société finira par être dans une position stratégique (comme un monopole).
- Il est important d'articuler votre mission.
- Ne soyez pas arrogant - cette tactique de collecte de fonds fonctionne de temps en temps pour certains fondateurs - mais la plupart du temps, elle ne fonctionne pas. »
Les mauvais chiffres du dernier trimestre 2015
En octobre déjà, une étude a constaté que les sociétés de capital-risque ont levé beaucoup moins d'argent que les trimestres précédents. A peu près au même moment, une poignée d'investisseurs bien connus - comme Fred Wilson d’Union Square Ventures - ont commencé à dire que les temps de stabilité au niveau des valorisations pour les unicorns ont touché à leur fin.
Et la douche froide sur le financement du secteur High-Tech se poursuit. Un rapport de CB Insights indique que les niveaux de financement en capital-risque au quatrième trimestre de 2015 « a chuté de 30% au milieu du ralentissement de l'activité de méga-levée de fonds, tandis que que l'activité des deals a chuté de 13% par rapport au trimestre précédent ».
Voici d’ailleurs les principales conclusions du rapport de KPMG et de CB Insights, Venture Pulse Report, publié le 19 janvier :
- Au troisième trimestre 2015, il y avait 72 tours de financement à 100 millions de dollars pour les entreprises financées par du capital-risque. Au 4ème trimestre, il n'y avait plus que 39 levées de fonds à 100 millions de dollars.
- Il y a eu seulement 9 nouvelles unicorns qui sont nées au quatrième trimestre, contre 23 au troisième trimestre 2015.
- De manière générale, l’activité est tombée à son plus bas niveau depuis le premier trimestre de 2013.
Des startups et des unicorns surévaluées : l’exemple Palantir
En introduction, on vous faisait part de pancartes et de tracts affichant des licornes éventrées – se vidant de leur sang arc-en-ciel.
Ces messages s’adressent aux employés de la société Palantir, dont le siège est situé au centre ville de Palo-Alto, au cœur de la scène High-Tech de la Silicon Valley.
Palantir a été financée via du capital-risque avec une valorisation de plusieurs milliards de dollars. La société est spécialisée dans l'analyse de données et de documents. En décembre 2015, l’entreprise a levé 880 millions de $.
Mais sur les tracts, l’illustration est accompagnée d’un message qui explique aux employés que leurs titres de participation dans la société « valent 0 $ ».
Ces tracts à charge, œuvre probable d’un ou plusieurs employés de Palantir désabusés, ne fait que souligner le scepticisme actuel qui règne autours des valorisations des startups de la Silicon Valley - et du malaise croissant chez les employés et les investisseurs
Il existe maintenant un site qui répertorie les défaillances de startups et les baisses des valorisations. Et les histoires sur la manière dont les employés peuvent être durement touchés quand les startups trébuchent commencent à fleurir, comme avec le cas récent de Good Technology.
En décembre, le Wall Street Journal expliquait que la société Palantir n'a pas l'intention de faire une IPO (introduction en bourse), ce qui signifie que les employés rémunérés avec des stocks options pourront se retrouver le bec dans l’eau s’ils voulaient encaisser le cash. D’ailleurs, certains employés ont même essayé de mettre en commun leurs petites participations afin d’attirer des acheteurs privés, toujours d’après le Wall Street journal.
La société Palantir compte 1 800 collaborateurs et dispose d’environ 23 000 m 2 de surface de bureau à Palo Alto. Parmi ses clients, la société a des grosses organisations de santé publique, des services de police et des agences de renseignement comme la CIA et la NSA.
Au-delà de ce qui semble bien être la fin de l’âge d’or des unicorns, le malaise a touché l’ensemble du système de financement du secteur High-Tech. Et ce n’est que le début. Pour Altman, il faut s’y préparer.
Des unicorns comme Snapchat et Dropbox ne sont pas les seules à être rattrapées par la réalité. Désormais, le phénomène touche également les startups dans leur stade précoce. C’est le message qu’Altman veut faire passer aux fondateurs et futurs startupers.
- Vendre son entreprise avec succès en 15 points
- Les 7 étapes de la création de richesse pour un entrepreneur
- 5 stratégies de startup pour faire grossir une mailing liste
- 5 outils pour capturer plus d'emails sur son site internet
- Une startup tente de rénover le business hautement lucratif de prêteur sur gage aux USA
- Une startup soulève 2,5 millions $ pour être le Airbnb du tourisme médical