Témoignage de MEMBRE OBJECTIFECO
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Nous allons publier vos témoignages. Nous en recevons beaucoup. Nous pensons que l'expérience des autres permet de réfléchir grâce à l'effet miroir. Il arrive souvent que nous soyons confrontés tous à des choix de vie, des choix d'argent ou des choix professionnels sans savoir sur quelle option miser.
Il y a deux moyens principaux pour s'aider. Consulter l'expérience des autres sur le terrain, dans des configurations similaires. Lire des livres de spécialistes qui ont creusé la problématique.
ObjectifEco souhaite participer en mettant en avant vos expériences heureuses et malheureuses.
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Je suis passé de simple employé d'hôtel à très aisé en l'espace d'une vie semée d'embûches
Audience de l'article : 6016 lecturesAh quelles lectures rafraîchissantes ! J’en deviens accro. A mon avis vous avez tout compris. Dommage, vraiment très dommage que je ne vous ais pas connu quelques années plus tôt ! Vous avez su dire NON, c’est assez, je me casse. Pour moi, comme pour beaucoup d’autres, la vie s’est chargée de m’enrouler dans ses puissants tentacules… Mais je n’ai pas à me plaindre car j’ai su tenir tête à des adversités aussi redoutables qu’innombrables, sans amis, sans relations, avec un carnet d’adresses rempli de pages blanches.
Dans un de vos billets vous rapportez une conversation très riche entamée, je crois, avec Cédric le trader, au sujet de la « photocopieuse de l’univers ». C’est à partir de cet indice que je sais de façon certaine que vous avez tout compris. J’ai moi-même pas arrêté de respecter les conditions que vous énumérez et pour lesquelles je vous trouve « diablement » futé.
Bon, je me présente un petit peu : marié, sans enfant. Au départ je suis un simple employé d’hôtel qui bosse super bien et qui n’a pas en tête de faire chier son patron, pas un lèche-cul, non, mais un mec qui avait l’intuition qu’il était super important de voir ce qu’il avait dans le ventre. Bon, j’accélère pour ne pas vous emm…. Je me retrouve assez vite directeur d’un hôtel à Toulouse dans lequel je bosse vingt ans. Puis, couic, l’hôtel se vend et je me retrouve au chômage pendant onze mois. J’aide ma femme qui a créé une société de services en informatique en 1981. J’en profite pour apprendre le russe qui sera ma sixième langue. Nous sommes au tout début de 1992 et je retrouve un poste de direction d’un hôtel plus important à Toulouse à 47 ans alors que tout le monde, à l’ANPE et ma femme comprise, me conseillait de postuler pour un emploi de veilleur de nuit.
L’Etablissement est au bord de la faillite. Je fais le ménage et arrive à redresser pas mal. Mon patron ne veut plus s’en occuper et me demande de le prendre en location-gérance. J’accepte, même avec des loyers prohibitifs faisant confiance en mon étoile… Sur ce, l’empire de mon patron s’écroule, trente cinq sociétés dont l’hôtel et le restaurant. On veut me faire partir, je refuse, j’ai douze employés. En justice on arrive à annuler mon contrat de location gérance. Je m’obstine à rester malgré les coups de fil pas très amicaux, les visites d’huissiers, la maffia qui navigue autour, etc… Je tiens le coup 4 ans et demi (je ne sais pas comment j’ai eu la force).
Et, tout d’un coup, la pression baisse, les huissiers disparaissent, les coups de fils sont enfin amicaux, presque souriants ! Mes avocats interrogés mettent huit jours pour trouver. Quand ils me rappellent, c’est pour me dire que j’avais gagné le gros lot. En effet, comme mon contrat de location gérance avait été annulé, j’étais occupant sans droit ni titre depuis 4 ans et demi en exploitant en bon père de famille, en payant tout, employés, charges sociales, impôts, etc. J’étais tout simplement tombé sous le coup de la loi de septembre 1953 de code du commerce qui dit que si on exploite un commerce en bon père de famille pendant une période excédant 23 mois, sans être protégé par un contrat, ce qui était mon cas, on devient propriétaire du fonds de commerce et du doit au bail pour zéro franc. Donc inexpulsable !
Il ne me restait plus qu’à « négocier » les prix des murs que j’ai fini par payer au tiers de leur valeur… Cerise sur le gâteau, le jour de la signature chez le notaire, celui-ci énumère les biens vendus et, à ma grande surprise, annonce, dans le lot, la galerie marchande de 800 m2 située au rez-de-chaussée et qui pratique la vente de meubles. J’ai donc déjà un locataire qui me verse un loyer de 17.000 F alors que mon financement pour les murs est de 22.000 F par mois. Contribution mensuelle : 5.000 F pour un ensemble immobilier commercial de 1.950 m2, très bien situé dans la zone commerciale de Carrefour, construit en 1987 pour près de 12 millions de F.
Le reste vous l’avez compris, l’hôtel marche super bien, mes bilans sont en acier trempé et, en 2005, se pointe une dame qui venait de vendre un petit hôtel dans la périphérie et qui me rachète le tout, fonds et murs, galerie marchande comprise.
Je suis donc retraité depuis 2006, nous habitons maintenant au bord de la mer à Narbonne où nous avons fait construire une super baraque (ce que je regrette) et, depuis, en dehors de quelques activités de rédacteur d’articles, je joue en bourse ou plutôt je réfléchis presque huit heures par jour sur les moyens de ne pas me faire flinguer mon capital. C’est un souci que je n’avais jamais connu et, encore moins ma famille car, au départ, on était plutôt pauvres et même, à une certaine période, miséreux. Mais je ne suis pas le pingre que vous pouvez imaginer. Moi-même je n’ai plus de famille mais, du côté de ma femme, avec ses sept frères et sœurs, ça grouille pas mal et, dans le lot, il y a pas mal d’éclopés de la vie qui ont parfois besoin d’un coup de pouce. Alors je suis là. Cela remplace les enfants que je n’ai pas eu…
Voilà pour l’essentiel. Sachez que je partage toutes vos vues sur les entrepreneurs ainsi que votre analyse de leurs conditions de vie dans l’hex-agonie… Moi, je reconnais avoir eu beaucoup de chance, mais avoir aussi eu un super ange gardien que je savais briefer sévère !...
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