Henri Dumas
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Libéral convaincu, je tire des expériences de ma vie une philosophie et des propositions.
Le tout sans prétention de vérité.
Mon blog : www.temoignagefiscal.com
Si j'étais cynique
Audience de l'article : 1626 lecturesCar, si j’étais Président de La République je saurais évidemment que je suis à la tête d’un pays en faillite, dont l’écroulement est très proche. Je saurais aussi que Covid n’est pas bien dangereux, je l’ai eu. Comme d’ailleurs j’ai affronté d’autres virus bannis aujourd’hui, passons.
Depuis le début de mon mandat, et même avant, je connaitrais la formule magique pour remettre le pays en selle : diminuer les dépenses et augmenter l’assise des recettes pour soulager l’impôt des créateurs de richesse et accumuler un capital permettant au pays de revenir dans la course de la vie.
Oui, mais rien à faire la population n’en veut pas, et ne parlons pas de ses intellectuels qui en rajoutent, ils en vivent.
Grâce à mon ami Covid, j’ai le consentement tant désiré.
Mettons que je sois le Président de La République :
“Je ferme tout, sauf ce qui marche. Donc plus d’intermittents du spectacle qui me foutent l’assurance chômage en l’air. Moins de vieux, Covid s’occupe du surplus et les comptes des caisses de retraite sont soulagés.
Les faux acteurs de l’économie restent chez eux, ainsi que tous les administratifs inutiles. Mais ils ne peuvent pas dépenser leur salaire, j’ai fermé tous les restaurants et les bars, tous les endroits où ils craquaient leur fric.
Ils le mettent à la banque, je surveille ça, au centime près. Je lancerai l’emprunt national de redressement du pays, sans doute obligatoire, lorsque les écuries seront nettoyées et les comptes pleins. Peut-être à la fin de l’année.
Tous les inutiles qui restent chez eux se déshabituent de leur ancienne existence artificielle. Ils sont contents aujourd’hui, ils croient qu’ils font une affaire, mais demain ils seront prêts à prendre n’importe quel boulot tant ils se sentiront dévalués. Donc la main d’œuvre va revenir, moins exigeante, les entrepreneurs aussi puisque c’est leur moteur.
Les complotistes et querelleurs professionnels ? IIs m’indiffèrent. D’abord, ils ont des égos surdimensionnés et sont incapables de se regrouper. Ensuite leurs discours s’annulent, tant ils ne sont attachés qu’au verbe et inactifs dans les faits.
Les casseurs ? S’ils n’étaient pas là il faudrait les inventer. D’ailleurs il est possible que certains soient des inventions d’eux-mêmes. Ils servent grandement mes intérêts en rajoutant de la peur politique à la peur physique. Il n’y a jamais trop de peur. La peur crée la docilité. Quel bonheur quand elle parait intervenir d’ailleurs que du pouvoir, de moi, c’est autant de bénéfices sans investissement.
Si tout va bien, si le vaccin merde autant que prévu, j’ai cet hiver sûr, peut-être le prochain. Là c’est le jackpot. Confinement à bloc.
Même si c’est avec de la fausse monnaie, un bon gros capital sera reconstitué et les inutiles ne se feront plus d’illusion sur leur utilité.
Et puis, reconstitution de la vie familiale, en plus. Ça c’est le bon plan, petits plats, télé, pas de voyage aux quatre coins du monde, on retrouve les vraies valeurs. Ça castagne un peu, mais c’est en famille, pas de problème.
Et puis le bouquet : la délation. Alors là c’est le bonus. Ça dénonce à tout va. On est en train de faire une liste des délateurs, c’est une mine d’or, on va pouvoir s’appuyer sur eux pour alimenter la propagande. On va les gratifier un peu, un message de félicitations ou une petite médaille par ci par là et ils vont dénoncer à fond. C’est nécessaire pour qu’on soit à l’aise, qu’on sache où on va. Les sondages c’est bien, mais la bonne vieille délation c’est plus vivant, plus dévoué, plus sûr.
Les gamins ? Plus besoin de les faire mettre à genoux, ils sont lâchés dans la nature, que les meilleurs gagnent, les autres on s’en fout. Y en a marre. Et les profs… bon passons aussi.
Les opposants politiques ? Ils sont masqués, comme tout le monde, qui voulez-vous convaincre avec un masque ?
Non, je vous le dis la vie est belle.”
Je ne sais pas si le Président de La république est un cynique, j’ai du mal avec ce genre de personnalité, j’en suis l’inverse, je suis un candide.
Ça fait vingt ans que j’imagine que le fisc va cesser ses monstruosités à mon égard, n’est ce pas le comble du candide ?
Bien à vous. H. Dumas