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Henri Dumas

Henri Dumas

Libéral convaincu,  je tire des expériences de ma vie une philosophie et des propositions.
Le tout sans prétention de vérité.
Mon blog : www.temoignagefiscal.com

 
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Quand les mots nous manquent

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Très aimablement invité à Dax au Weekend de la Liberté du Cercle Frédéric Bastiat par notre ami Patrick de Casanove, j’ai dû faire face à la difficulté qu’il y a à expliquer la souffrance générée par les injustices chroniques d’un contrôle fiscal.

J’y ai renoncé me contentant d’indiquer : « Je tiens un blog qui est une sorte de léproserie pour contribuables en stade final ». En quelque sorte j’ai fui face à la difficulté. Comment faire autrement ?

Les mots ne suffisent pas pour imager le gouffre qui s’ouvre sous les pieds du contrôlé fiscal lorsqu’il prend connaissance de sa notification de redressement, qui ne correspond jamais, jamais, à une quelconque réalité.

Ce jour là, il entrevoit sa disparition sociale totale. Il est en état de choc. Et ce n’est qu’un début.

Pour comprendre cette difficulté de communication imaginez, sans télévision, sans image, l’émotion qu’aurait provoquée en vous le cyclone Irma qui a frappé l’île Saint Martin. Probablement une compassion fugace, nuancée par l’idée que le reste du temps ces îles sont paradisiaques, que donc ce n’est que les contraintes de la vie qui passent de l’un à l’autre, un jour pour eux, un jour pour vous. Vous seriez rapidement revenus à vos propres soucis.

Mais là, devant votre écran, face aux images, votre stupéfaction n’a pu être que totale en voyant tant de destruction. Vous avez vu tout détruit, vous n’avez pas cherché à savoir ce que chacun faisait ou était avant, vous avez immédiatement compris que tous ne sont plus rien.

Il est des cas où les mots ne servent à rien pour décrire les choses, il faut soit les vivre soit en voir directement les conséquences.

Il en fut ainsi de l’holocauste, de la famine en Russie en 1931, en Chine en 1958, du génocide Rwandais de 1994, autant de choses que les mots ne peuvent ni raconter ni prévoir, que les hommes constatent toujours après, hébétés et saisis par l’incrédulité face à l’horreur absolue incluse dans ces folies.

C’est le cas du contrôle fiscal.

Prospérant dans une zone de non droit, le contrôle fiscal s’épanouit dans une ambiance assez semblable à celle de l’inquisition.

Il a en effet ses inquisiteurs qui fabriquent de toutes pièces des preuves écrasantes de la culpabilité de personnes la plupart du temps innocentes, mais dont les activités seraient susceptibles de les rendre coupables.

Pourquoi ces inquisiteurs font-ils cela ?  D’abord parce qu’ils aiment le faire, ensuite parce qu’ils y trouvent un intérêt personnel et enfin parce qu’ils finissent par y croire, même s’ils n’y croyaient pas dès le début.

La croyance est essentielle, ici comme ailleurs elle défie la raison.

En conséquence, pour se protéger, tous y croient.

C’est ici que les mots deviennent inutiles, leur subtilité ne peut rien face à la carapace de la croyance. Le contrôlé fiscal ne peut en aucun cas espérer communiquer sa souffrance, et surtout pas évidemment son intensité.

Tous doivent impérativement croire que l’Etat providence est le bonheur sur terre, que le seul obstacle à ce bonheur est la fraude fiscale, que donc son éradication justifie toutes les horreurs.

Alors qu’une simple réflexion de bon sens permettrait de prendre conscience que, quand bien même quelques-uns dissimuleraient une part de leurs bénéfices, ce ne serait pas très grave.

L’important est qu’une économie fasse des bénéfices, ceux-ci constituant le moteur qui lui est essentiel. Pendant que toute destruction des créateurs de bénéfices est un acte suicidaire pour une société.

La fraude fiscale n’étant pas particulièrement répandue, contrairement aux affirmations des inquisiteurs, se sont en réalité eux qui sont les fossoyeurs de notre économie par leurs destructions inconsidérées de nos entrepreneurs innocents.

Cette situation invraisemblable se traduit par une chaine de non-dits, accompagnée d’une inversion des réalités, qui excluent toute communication.

A réception de la notification, le contribuable se trouve projeté dans l’arène où il va trouver la mort. Les avocats fiscalistes seront ses picadors, la justice son matador, les autres son ultime souffrance la raison du spectacle dont il va faire les frais.

Rien ne sera vrai, sauf sa mort sociale.

Comment, dans ces conditions, le contribuable pourrait-il espérer s’en sortir en criant la vérité ?

C’est pourtant ce qu’il va faire, ce que j’ai fait, ce qu’impuissant je vois ce faire aujourd’hui sur mon blog.

Lorsqu’il comprend, trop tard, il est mort.

Et pourtant, tout le rituel est connu, chaque étape de son calvaire est répertoriée, déjà vécue et racontée par des milliers de malheureux avant lui, qu’il n’a pas cru, qu’il ne croit d’ailleurs toujours pas, même à sa dernière heure.

Quand je vous dis que les mots nous manquent…..

Cordialement. H. Dumas
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