Henri Dumas
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Libéral convaincu, je tire des expériences de ma vie une philosophie et des propositions.
Le tout sans prétention de vérité.
Mon blog : www.temoignagefiscal.com
Parlons urbanisme, libéral ou "technopensé"
Audience de l'article : 1541 lecturesC’était avant que chaque être humain, grâce à l’ubiquité que lui procure internet, ne pense exactement la même chose. Aujourd’hui, Sète se croit toujours le centre du monde, ce n’est évidemment plus original tant cette émotion est devenue commune.
Sète donc, sans que cela n’ait probablement aucun rapport avec sa personnalité, s’est longtemps laissée séduire par la pensée communiste. Après une première tentative libérale, qui s’est terminée en queue de poisson, et une resucée communiste pour être bien sûre qu’elle n’y reviendrait plus, la ville s’est donnée en 2001 un maire, touriste politique de son état, mais vraiment libéral. Il ne sortait pas de polytechnique, mais de sa polyclinique dont il était le directeur et le gynécologue.
Cet aimable amateur a pris possession du pouvoir un peu par hasard, cependant dès sa nomination il fit ce que font tous les maires : de l’urbanisme.
Tel Monsieur Jourdain, il fit de l’urbanisme sans le savoir.
C’est ainsi qu’il confia l’aménagement d’une large part de son territoire à un promoteur. Ce dernier, touché sans doute par la grâce d’une telle confiance, que personne n’avait probablement jamais fait mine de lui accorder en ce monde de“turbo-fonctionnaires” régissant tout, fit à son tour de l’urbanisme, disons iconoclaste.
Il est clair que ses moteurs furent ses clients, son complexe de promoteur mal aimé qui lui fit viser la perfection, peut-être un espoir de notoriété ou de reconnaissance.
Le résultat est objectivement séduisant, fait de maisons à l’architecture libre mais maitrisée et de parties communes soignées et imposantes. Sa réalisation fait honneur à la ville et le bonheur de ceux qui y habitent.
D’amateur qu’il était en 2001 le maire, resté au pouvoir depuis sans discontinuité, est naturellement devenu un professionnel madré.
Il a compris que si le pouvoir peut accidentellement venir des urnes il ne s’exerce pas par les urnes, mais bien en se soumettant à l’ordre technocratique, à l’administration dont la puissance se veut la résultante de sa compétence technique et de sa pérennité sans lesquelles, prétend-elle, le chaos s’installerait.
De “touriste-libéral” le maire s’est transformé en “porteur de bidon” de “l’énarchie” à la tête du pays.
Aujourd’hui il est sénateur, ultime récompense. Il faudrait ne jamais avoir déjeuné à la cantine du Sénat pour ne pas comprendre son attachement à rester où il est et à abandonner en échange le pouvoir à l’omniprésente administration.
Serrer des mains, ânonner des discours préparer par l’administration, parler la lange de bois sont devenues ses activités de tous les jours.
Et l’urbanisme dans tout ça ? Nous y venons.
Aujourd’hui, il sait qu’il n’y connait rien. De doctes urbanismes de l’Etat lui ont probablement expliqué ses carences et lui ont inculqué la doctrine.
Elle tient en peu de mots:
– L’entrée de ville doit être marquée par une architecture forte.
– Le foncier est une denrée rare, il faut le maîtriser, d’une part en classant tout ce qui n’est pas construit en zone non constructible, d’autre part en entassant les français, comme les sardines “la belle-iloise” de Quiberon.
– Et, cerise sur le gâteau, la mixité s’impose, économes et impécunieux doivent se fréquenter assidument, de force, par la volonté des urbanistes de l’Etat.
Une fois ces tables de la loi urbanistique bien digérées, notre maire-sénateur a dit“Amen”, c’était ça ou perdre sa cantine donnant sur le jardin du Luxembourg.
“Amen” amène à tout, surtout à ça, en urbanisme.
Nous avons donc ci-dessus une architecture forte, marquant l’entrée de la ville, économe en foncier, faite évidemment de bâtiments hautement écologiques, ou la mixité est respectée.
Le panorama d’ensemble, ci-dessous, vous situe la tragédie dans l’espace.
Pour clore ce billet, qui révèle une situation qui n’est pas spécifique à Sète, mais au contraire banale et systématique dans toutes les villes de France, il faut que vous sachiez que les accédants à la propriété de ces horreurs d’immeubles paient le m² de plancher le même prix que le leur vendait le premier promoteur qui, avec le maire débutant, faisait de l’urbanisme sans le savoir, sans les vrais canons de cette activité.
Le pompon tient au fait que le promoteur du début a gagné de l’argent et que tous ceux qui sont de la dernière aventure en perdent. Le slogan qui s’impose est “la perte de liberté n’a pas de prix”, pour les capos de l’administration qui nous la vole, évidemment.
Bien cordialement. H. Dumas