Henri Dumas
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Libéral convaincu, je tire des expériences de ma vie une philosophie et des propositions.
Le tout sans prétention de vérité.
Mon blog : www.temoignagefiscal.com
Les réformes qui tuent
Audience de l'article : 2469 lecturesLa première, concerne la garantie universelle des loyers.
Le principe de base de la propriété privée est que le propriétaire fait ce qu'il veut de son bien. Il y a bien longtemps que ce principe de base ne s'applique plus. Notamment en ce qui concerne le choix des locataires. Sur ce point, "l'horrible" propriétaire est tenu de louer à n'importe qui, il ne peut plus choisir librement son locataire.
Pour contourner cette obligation, les propriétaires, se croyant malins, au lieu de s'insurger contre la perte de leur droit à disposer librement de leur bien, ont installé des barrières "fric" destinées à sélectionner les locataires, notamment la garantie locative et ses conditions draconiennes d'accès.
"La futée Duflot" les prend à leur propre piège en instituant une garantie locative universelle. Ainsi, puisque tous les locataires verront leurs loyers garantis, nul propriétaire ne pourra refuser un locataire, quel qu'il soit. Et voilà !!!
Sachant qu'il n'y a pas que le fric dans la vie et notamment dans la vie d'un bien immobilier, ça va faire très mal.
En effet, la valeur d'un bien immobilier est, disons-le, directement liée à la qualité de ses occupants. Cette qualité a des implications sur l'entretien et l'ambiance des immeubles, valorisant ou dévalorisant un bien immobilier.
A cela il faut rajouter que l'Etat se portant garant des loyers ne peut qu'avoir à ce titre un droit de regard sur leur montant.
L'immobilier locatif est mort, définitivement après cette loi, si elle voit le jour. Elle est à l'inverse de ce qu'il faudrait faire pour voir ce secteur revivre, c'est-à-dire lui redonner la liberté dans les contrats, mais aussi au niveau des droits à construire (mais ceci est une autre histoire). Amen.
La deuxième, concerne les contrôles fiscaux : link Il s'agit là d'une grande nouvelle qui, pour l'instant, ne dépasse pas le cadre des Echos.fr.
Ainsi donc, nos contrôleurs fiscaux deviendraient nos partenaires et c'est avec eux, en parfaite harmonie, que nous ajusterions la fiscalité à la vie de nos entreprises.
Alors là, je reste sans voix. Le vice de Duflot est simplement amusant, alors que le cynisme de Bercy est pathétique. Voilà une organisation collective complètement paranoïaque, une déviance épouvantable de l'intelligence collective comparable à ce qu'a pu être en son temps la Stasi.
Il faut savoir que Bercy croit, dur comme fer, à une gigantesque fraude fiscale (qui n'existe que dans sa tête) qui ruinerait le pays, tout comme la Stasi croyait à un gigantesque complot (là aussi dans sa tête) visant à affaiblir l'Allemagne de l'Est.
En réalité, ces deux paranos collectives étaient ou sont la cause de la ruine des deux pays concernés. Pour le second la messe est dite, pour le premier elle est en cours.
Et voilà qu'au lieu d'organiser la loi de façon juste et équilibrée pour arriver à une fiscalité apaisée, tel que je le proposais dans mon billet : AU NOM DES PARIAS , Bercy rêve de faire "copain-copain" avec les victimes de ses fantasmes.
L'avenir pourrait alors avoir pour titre "vivre avec son psychopathe" lorsque chaque entreprise aura son référant de Bercy.
Cependant, il faut accepter l'idée que ce rêve fou pourrait être accessible, mais qu'il faudrait au préalable soigner de leur parano la plus grande partie des agents du fisc. Je ne dis pas que cela est impossible, je souhaite même que ce soit possible, mais je crois que le travail à entreprendre en amont est tel, que cette solution n'est objectivement ni souhaitable ni réalisable en priorité.
Arriver à des rapports normaux entre le fisc et les entreprises passe d'abord par un cadre juridique juste et équitable, puis, plus tard, lorsque la raison sera revenue à Bercy (si c'est possible), alors nous pourrons, peut-être, travailler ensemble.
En attendant, le mariage "entreprises-Bercy" ne peut qu'aboutir à un divorce violent, dont Bercy risque de ne pas sortir vainqueur. Amen encore.
Bien cordialement. H. Dumas