Henri Dumas
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Libéral convaincu, je tire des expériences de ma vie une philosophie et des propositions.
Le tout sans prétention de vérité.
Mon blog : www.temoignagefiscal.com
Les fake news : pincez-moi, je rêve
Audience de l'article : 1679 lecturesNotre jeune et impétueux président de la République Emmanuel Macron est scandalisé. La presse se fait l’écho de son indignation : « le président de la République a annoncé un projet de loi pour lutter contre la publication de faux contenus pendant les campagnes électorales ».
Une piste législative est dévoilée à demi-mot : « Le chef de l’Etat en a dévoilé les contours en fustigeant « cette propagande articulée avec des milliers de compte sur les réseaux sociaux » qui « en un instant répandent partout dans le monde, dans toutes les langues, des bobards inventés pour salir un responsable politique, une personnalité, une figure publique, un journaliste ».
Nous sommes habitués à être pris pour des cons, mais alors là chapeau, c’est la totale.
Dans le fond, c’est quoi la revendication de Macron ?
Tout simplement il réclame pour lui et ses copains de la presse officielle l’exclusivité du mensonge pendant les campagnes électorales. C’est pas beau ça ?
Imageons la situation.
Les élections arrivent. Mettons : je balance une fake news, anonymement évidemment.
Par exemple : je trouve – ou je fabrique — une photo de Macron avec une jeunette et je titre « Macron tombe amoureux d’une étudiante en philo de 17 ans, il ne se représentera pas, il part avec elle aux philippines ». Plenel, tout excité, reprend l’info, et bien sûr Mélenchon surenchérit. Je ne parle même pas de la drôlesse de Jean-Marie.
La fake news parfaite ? Et bien non.
Certes, il est possible que la chose soit fausse, mais où se siturait mon avantage financier ou politique ? Peut-être une blague de potache pas très fine, mais elle ne me rendra ni riche, ni président de la République. Donc, pas de fake news selon la définition de Wikipédia. Juste un gag, qui me fait mourir de rire, qui ne plait pas à l’intéressé, pas grave.
Au même moment Macron lui déclare : « Je vais continuer à travailler pour vous, à faire baisser le chômage, à limiter le déficit de la France, à soigner gratis tout le monde, à enrichir les pauvres tout en favorisant les entreprises des riches, à répandre l’amour entre vous tous par le mélange obligatoire des communautés, je vais établir le rafraîchissement climatique, votez pour moi ». Son discours est repris par toute la presse et ses millions de lecteurs.
Ça c’est une fake news : tout est faux, nous sommes induits en erreur et lui cherche à en tirer un avantage politique et financier, il veut être réélu. CQFD.
Macron et consorts pourraient-ils éviter de se répandre en fake news ?
Pas facile. Il faudrait qu’ils disent la vérité : « Votez pour moi, je ne foutrai rien. Le destin du pays ne dépend pas de moi, mais de vous. Je vous promets de vous laisser faire, de ne rien faire pour vous emmerder. La France ce n’est pas moi, c’est vous. Nous ne sommes pas un grand pays, juste une bourgade mondiale. Je m’engage à supprimer tous les parasites qui vivent à ne rien branler, les profiteurs déguisés en personnages importants. Etc… »
Vous imaginez ça ? Un président de la République dont le programme serait d’aller au golf tous les jours, de supprimer tous ces fonctionnaires qui nous pompent l’air, claquent notre fric, détruisent notre tissu social pour installer à sa place une utopie dont on sait quelle ne peut que tuer sans limite. En fait, de nous lâcher la grappe, d’être libéral. C’est impossible.
Conclusion
Les fake news on s’en fout, nous sommes habitués. Mais en consentir l’exclusivité à Macron et se copains, non, certainement pas.
Cette attaque injustifiée contre notre liberté sur le net, c’est peut-être la goutte d’eau qui va faire déborder le vase.
Je ne crois pas une minute au sondage qui prétend que 75% des français seraient pour la censure sur le net.
Macron avance sur un terrain instable qui pourrait révéler sa vraie nature s’il persiste et précipiter sa déchéance de Gorbatchev français, de censeur mou continuateur d’un système à l’agonie.
La liberté n’est peut-être pas loin, que Bercy le veuille ou non.
Cordialement. H. Dumas