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Henri Dumas

Henri Dumas

Libéral convaincu,  je tire des expériences de ma vie une philosophie et des propositions.
Le tout sans prétention de vérité.
Mon blog : www.temoignagefiscal.com

 
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Les encore plus vraies lois de l'économie

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Le titre de ce billet pastiche le livre très sérieux, mais surtout très démagogique, « Les vraies lois de l’économie » du professeur Jacques Généreux qui, comme le nom de l’auteur le suggère fort à propos, propose de distribuer à l’envi l’argent… des autres.

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Dans son ouvrage, que nous avons prévu de commenter avec Emanuel dans une vidéo à venir prochainement, le professeur Généreux analyse à sa façon toute l’histoire de la pensée économique, puis réinvente cette science au service de son idéal politique interventionniste, collectiviste et égalitariste.

Tout cela ne serait pas bien méchant s’il n’était pas enseignant à Science Po, si son livre n’avait pas reçu le prix lycéen, si en fait il ne représentait pas un mode de pensée conventionnel et mortifère pour l’économie, très en vogue en ce moment.

Dans ses propos le professeur Généreux accepte l’idée que l’économie n’est ni une science mathématique, ni une philosophie, mais plutôt, comme la météo, un fatras où seule l’observation pragmatique permet d’essayer de comprendre, à la condition absolue d’exclure toute certitude et de pas vouloir à tout prix le Nobel.

Je me crois donc autorisé par lui à donner mon opinion en tant qu’acteur économique pendant 50 ans. Elle vaut ce qu’elle vaut. Même si je vais l’affirmer avec conviction elle ne reste qu’une opinion, donc sujette à erreur ou contestation.

Le marché

Evidemment, il fait l’objet d’une attaque en règle dans l’ouvrage du professeur Généreux. On se demande bien pourquoi. En effet, le marché n’est qu’un instant T de l’économie, une finalité incontournable qu’il soit libre ou régulé mais il n’est pas le mécanisme économique. Il est le terme ou un instant du voyage, pas le temps du voyage, ni la route, ni le moyen de transport.

Dans la pratique on peut dire que dans son ouvrage la pensée du professeur se bloque à cet instant T, c’est dommage. Mais sa rationalité pouvait-elle faire autrement pour arriver au résultat qu’il souhaitait ? Sans doute que non. Un regard plus vaste aurait dévasté sa conclusion.

Jetons ce regard et analysons les trois piliers de l’économie : le consommateur, la trésorerie, la capital, que j’appelle les  C.T.C. Il n’en est pas d’autre.

Le consommateur

Il est le but final, qu’il soit marchand ou non c’est lui qui est le terme. Dans un acte marchand toute la chaîne va se caler sur sa force d’achat, dans un acte sociétal elle se calera sur la capacité à financer son besoin ou son envie par d’autres moyens.

Dans tous les cas aucune production n’a de raison d’être sans un consommateur. Par ailleurs, toute production inclut une part d’économie.

La philosophie, chère au professeur, peut ici intervenir.

Le consommateur doit-il être libre de ses choix, où doivent-ils lui être imposés pour son bien ? Par qui et comment ? Ces choix sont-ils limités ou illimités ?

Doit-on faire une différence entre les consommations, par exemple alimentaires, de sécurité, culturelles, etc… ?

Le questionnement est non seulement vaste mais il est instable. A chaque moment se dessine pour chacun ou pour tous un besoin, une envie, c’est l’adaptation à cette instabilité qui est la marque d’une économie en bonne santé. C’est elle qui permet d’avancer si le marché est réel, de stopper s’il était erroné.

On comprend que la bonne solution passe par un outil économique le plus possible réactif et adaptable. Que le pouvoir doit donc être donné aux acteurs économiques, seuls compétents à cet effet. L’inverse donc du plan et de la décision politique centralisée.

Pas de pot pour le professeur Généreux qui prône exactement le contraire. Mais peut-être vise-t-il simplement la prise de pouvoir ?

La trésorerie

Sur ce point soyons triviaux, nul ne peut se passer de la trésorerie. Personne ne peut péter plus haut que son cul. Même pas un candidat aux élections présidentielles (Je soupçonne Dupont-Aignan de rejoindre Le Pen en échange du paiement des frais de sa campagne).

Très sérieusement, il ne peut exister aucune activité économique, même marginale incluse dans un objectif non marchand, qui ne soit pas financée.

La trésorerie est nécessaire dès l’avant-projet. Au premier acte d’un process qui devra porter la venue d’un produit marchand ou sociétal la trésorerie est essentielle, c’est la première question à se poser. Le premier problème à régler.

Je ne parle pas ici de la recherche du bénéfice, qui n’est pas toujours essentielle. Je veux parler de la trésorerie de l’instant, de celle qui est nécessaire à chaque étape de la production, sans laquelle rien n’est possible.

Le professeur Généreux n’en parle pas. Il donne l’impression que l’impôt, ou l’Etat, serait à même de fournir la trésorerie de façon constante et inépuisable.

Je pense que c’est un oubli, je ne lui ferai pas l’affront d’imaginer qu’il puisse croire que l’économie pourrait se passer de la trésorerie. Ou qu’il trouverait le mot « trésorerie » trop trivial pour l’inclure dans un ouvrage d’économie destiné au plus grand nombre et tout particulièrement aux jeunes.

Ce serait grave. Un peu comme un cours d’éducation sexuelle ou le professeur s’interdirait de parler des organes sexuels. Le cours serait beaucoup plus poétique, voire romantique, mais terriblement inefficace et même gravement dangereux pour l’éducation des élèves, on a déjà connu ça.

Le capital

Le professeur Généreux n’en dit pas frontalement du mal. A un moment même il esquisse un respect pour lui lorsqu’il évoque sa fonction essentielle dans la culture, les sciences, etc…

Il sait évidemment que le capital c’est l’accumulation, puis la transmission, en toute chose. Cette capacité qui différencie les hommes du monde animal, qui a fait de l’homme ce qu’il est aujourd’hui et qui en fera ce qu’il sera demain.

Partout mais aussi en économie le capital est la pierre angulaire de tout. Sans lui pas d’avance de trésorerie, pas de solution en cas d’échec, pas de deuxième chance.

L’emprunt ne peut pas remplacer le capital, tout au contraire.

Bizarrement, le professeur Généreux n’en parle pas dans son livre. Alors que la question est essentielle, notamment celle-ci : qui doit détenir le capital ?

Entre les lignes on croit deviner qu’il pense que c’est à l’Etat qu’incombe cette tâche, mais il avance à pas feutrés. Il faut dire que l’expérience a prouvé que s’il est une chose à ne pas faire c’est bien de confier le capital à l’Etat, totalement incompétent à le faire fructifier et même à seulement le conserver.

Plus gravement, il laisse planer l’idée que le capital pourrait être partagé, donc disparaître. Il sait que ce n’est pas possible, que cela serait la fin de toute économie, marchande ou sociale.

Conclusion

Dans ce livre, où il cite presque tous les auteurs économiques à l’exception des plus clairs Bastiat et Von Mises, le professeur Généreux arrive à cette situation exceptionnelle de faire croire qu’il parle sérieusement d’économie alors qu’il n’évoque pas ou très peu les trois piliers de l’économie. Le seul rapport entre son ouvrage et l’économie est le titre. Pour le reste, c’est un ouvrage de propagande irréaliste et dangereux entièrement dédié à la démagogie de l’égalitarisme.

Un piège pour la jeunesse, qui semble parfaitement fonctionner.

Il porte là une grande responsabilité. Je préfère que ce soit lui que moi, cela me couperait le sommeil et l’appétit.

Croit-il à ce qu’il dit — ce serait un moindre mal — ou cherche-t-il cyniquement le pouvoir en surfant sur la mode et les frustrations ? Seul lui le sait.

Et Mélenchon son disciple ? Est-il dans l’erreur ou dans le cynisme ?

Bien cordialement. H. Dumas
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